C’est un Cole Caufield en apparence revigoré qui s’est pointé à Brossard, lundi, pour le retour au travail après une semaine de pause.

Dès 15 h 27, il sautait sur la patinoire pour une séance prévue à 16 h. Le petit droitier était le premier de son équipe à fouler la glace. Il a dès lors joué une symphonie en tirant des rondelles qui touchaient la barre horizontale avant de rentrer dans le but.

Pendant la séance, il a eu droit aux applaudissements de ses coéquipiers avec un but – cette fois contre un gardien – en s’amenant du côté gauche. Des cris qui lui ont fait ressortir son sourire que l’on voyait si souvent au printemps 2021, si peu depuis.

Même en entrevue, il a trouvé le moyen de sourire en racontant ses péripéties pour revenir à Montréal, après avoir reçu un résultat positif à la COVID-19 à Dallas pendant le dernier voyage du Canadien.

En résumé : il a dû s’isoler cinq jours dans la ville où on a attenté à la vie de J.R. Ewing. Il s’est ensuite rendu à son alma mater, l’Université du Wisconsin, pour patiner en attendant d’avoir le droit de rentrer au Canada (les personnes qui ne sont pas citoyens canadiens doivent attendre 10 jours après un résultat positif à la COVID-19 avant de rentrer au pays).

Joel Armia, lui aussi infecté, l’a accompagné. « Il sera un partisan des Badgers pour la vie », a lancé Caufield, avant de pousser un rire espiègle. Sauf que voilà, quand est venu le temps de rentrer à Montréal depuis la capitale du Wisconsin, c’était compliqué.

« On était à Madison, l’avion ne décollait pas, donc on a changé de vol, car on allait manquer notre correspondance. Ce vol-là a été annulé, donc on devait prendre un autre vol, mais l’avion a eu un problème mécanique. Ce n’était juste pas notre journée ! »

Du jamais-vu

S’il y en a un qui avait besoin de décrocher, c’est bien Caufield.

Après 29 matchs, il est toujours coincé à un but. Il a tiré 70 fois au filet, si bien que son taux d’efficacité de 1,4 % est un des pires de la LNH. Parmi les attaquants qui comptent au moins 50 tirs, seul Jakub Voracek montre un pire rendement. Le problème, c’est que Voracek a toujours été un fabricant de jeux.

Caufield, lui, a toujours été un marqueur dans l’âme. L’an passé, en additionnant les matchs de saison et de séries, il a touché la cible 8 fois en 30 matchs avec le Canadien. Dans les autres niveaux ?

Ligue américaine : 5 buts en 8 matchs

NCAA : 49 buts en 67 matchs

Championnat du monde des moins de 20 ans : 3 buts en 12 matchs

Championnat du monde des moins de 18 ans : 18 buts en 14 matchs

Programme américain des moins de 18 ans : 82 buts en 83 matchs

Programme américain des moins de 17 ans : 44 buts en 40 matchs

École secondaire Stevens Point Area High : 75 buts en 45 matchs

Source : Elite-Prospects

Caufield est bien conscient que c’est sa production offensive qui l’a mené à la LNH. Deux fois plutôt qu’une, il l’a évoqué dans ses réponses. « C’est du hockey. Tu veux jouer de la bonne façon et produire de l’attaque », a-t-il d’abord dit, en réponse à une question sur un possible renvoi à Laval.

Puis, cette réponse à un collègue qui lui demandait simplement si ses quelques séances au Wisconsin, là où il a connu tant de succès, pourraient l’aider.

« Ça m’a revigoré. Je pense que ma confiance est de retour. Je veux juste produire de l’attaque et jouer de la bonne façon. »

Dominique Ducharme, lui, a souligné l’importance pour Caufield de « simplifier » son jeu.

« Il a du succès quand il est près de la rondelle, quand il est dynamique, explosif, quand il se crée de l’espace, a énuméré l’entraîneur-chef du Canadien. Mais avant d’avoir la rondelle, tu dois te mettre en position pour être proche, pour y toucher le plus souvent possible. C’est aussi une question de confiance. Marquer un but, pour un gars comme lui, ça enlèverait du poids, ça le rendrait plus léger, plus dynamique. »

La gestion des jeunes

Voyant le Tricolore à 32 points d’une place en séries, plusieurs amateurs s’attendent maintenant à voir Ducharme prioriser les jeunes. C’est pourquoi la composition des trios, lundi, en a fait rager bon nombre sur les réseaux sociaux.

C’est que Caufield se retrouvait au sein de ce qui ressemble à un quatrième trio, avec Armia à gauche et Laurent Dauphin au centre. Caufield aura toutefois droit à des présences en avantage numérique mardi, a assuré le coach.

Ryan Poehling, un choix de premier tour du Canadien, évoluait avec les réservistes, parmi lesquels on retrouvait Rem Pitlick, un joueur de 24 ans qui en est seulement à sa troisième saison chez les professionnels.

Cela dit, Poehling traverse une séquence plus difficile, avec un seul point à ses 10 derniers matchs et un différentiel de - 10. Sans confirmer l’absence de Poehling mardi contre les Devils du New Jersey, Ducharme s’est montré assez limpide en rappelant qu’Alexander Romanov a offert du bon hockey après avoir été écarté de la formation en novembre.

« Ça fait partie d’un jeune qui passe à travers une saison dans la LNH. Être constant, c’est un défi. Et on a des joueurs de retour, a rappelé l’entraîneur-chef. On va voir pour demain, pour les prochains matchs. On veut surtout s’assurer que nos joueurs progressent. Mais on l’a vu avec Romanov, prendre un pas de recul, ce n’est pas dramatique, au contraire. »

En bref

Un renvoi imminent ?

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Christian Dvorak

Christian Dvorak s’est exercé avec ses coéquipiers, au centre de Mike Hoffman et de Brendan Gallagher. Ducharme a confirmé que Dvorak avait reçu le feu vert pour un retour au jeu. S’il participe bel et bien au match de mardi, le Canadien compterait 24 joueurs dans son effectif, soit un de plus que la limite permise. Un joueur devra donc être renvoyé à Laval avant le match de mardi. Il faudrait que ce soit un attaquant, puisque le Tricolore compte sur le minimum de gardiens (deux) et de défenseurs (six). À l’avant, Poehling et Caufield sont les seuls qui peuvent être cédés à Laval sans passer par le ballottage.

Défenseurs recherchés

Sur le même sujet : quatre fois plutôt qu’une, Ducharme a évoqué la nécessité de compter sur un défenseur de plus. Il n’en a présentement que six en santé, David Savard étant tombé au combat juste avant la pause du match des Étoiles. Parmi ces six, on retrouve Chris Wideman et Kale Clague, qui ne jouissent pas nécessairement du plus grand niveau de confiance du groupe d’entraîneurs. « On a 16 attaquants et 6 défenseurs, a rappelé Ducharme. On a besoin de profondeur en défense. On aime la compétition à l’avant, mais on ne pourra pas continuer à 16 attaquants. »

Montembeault ébranlé

La pause arrivait à temps aussi pour Samuel Montembeault. Le gardien a été une des belles surprises du Canadien cette saison, mais une blessure à un poignet l’a ralenti en janvier. C’est lui qui a amorcé les deux derniers matchs du Tricolore avant la pause et il a été retiré chaque fois. Résultat des courses : 9 buts accordés sur 23 tirs. « C’est sûr que j’y ai pensé beaucoup, surtout les deux premières nuits, j’ai vraiment eu de la misère à dormir, a admis Montembeault. Me faire sortir deux matchs de suite au Centre Bell, ça me travaillait dans la tête et j’y réfléchissais beaucoup. » Le Québécois a assuré avoir mis le tout derrière lui. Il a aussi dit avoir bon espoir que la pause ait permis à son poignet de guérir.