Couvrir les activités d’une équipe professionnelle vient avec ses rituels. Parmi ceux-ci, l’un des plus indémodables demeure de demander au joueur d’une équipe adverse originaire de l’endroit si sa première visite revêt une signification particulière.

S’ensuit alors une gamme de réactions possibles, allant du désintérêt complet à l’enthousiasme légitime, quoique généralement sobre.

Il faudra désormais créer une catégorie à part pour Alexander Carrier. Le défenseur des Predators de Nashville s’est illuminé lorsque son premier match au Centre Bell s’est invité dans la conversation.

Même s’il a décroché, au cours de la dernière année, un poste à temps plein chez les Preds, Carrier, à 25 ans, n’a encore disputé que 37 matchs en carrière, et aucun à Montréal – ni contre le Canadien, en fait.

Volubile, le jeune homme a indiqué que l’élément auquel il avait le plus hâte, c’était de sauter sur la glace au son de Fix You, et ce, même si cette chanson soulignait l’entrée au club local. C’est toutefois au doux son de Rage Against The Machine que l’annonceur Michel Lacroix présente les formations de départ depuis le début de la saison.

Lorsque le représentant de La Presse a souligné à Carrier que le Tricolore avait remisé le long jeu de Coldplay, la réaction était criante de sincérité.

Je suis vraiment déçu. C’est le moment que j’attendais le plus, ç’aurait été impressionnant.

Alexander Carrier

Cela n’empêche pas que le 20 novembre était entouré dans son agenda depuis longtemps. Dès que le calendrier de la LNH a été publié, il a cherché la date de sa première visite dans la métropole.

En plus, les circonstances ont fait en sorte que les Predators sont à Montréal depuis mercredi. Après avoir vaincu les Maple Leafs à Toronto mardi, l’équipe devait se rendre à Ottawa pour y affronter les Sénateurs. Or, l’éclosion de COVID-19 chez les représentants de la capitale fédérale a causé le report de ce duel. Plutôt que de rentrer au Tennessee, on a mis le cap immédiatement sur Montréal.

Carrier et son coéquipier Mathieu Olivier ont donc pu passer plus de temps avec leur famille. Olivier, un ancien du Phoenix de Sherbrooke, dans la LHJMQ, a d’ailleurs confié à un journaliste de La Tribune avoir vécu des moments riches en émotions lorsqu’il a vu l’une de ses sœurs pour la première fois depuis le début de la pandémie de COVID-19.

Quant à Carrier, il est allé passer du temps au domicile familial, ce qui lui a donné l’occasion de voir toute la parenté. « Tout le monde est excité » par son premier match contre le Canadien, a-t-il assuré. On est portés à le croire.

Retour

Alexander Carrier, puisqu’on parle de lui, fera un retour dans la formation ce samedi soir. Il a raté les trois dernières rencontres des siens en raison d’une blessure au haut du corps.

L’Acadien Philippe Myers sautera son tour pour lui faire une place dans la formation. En attaque, l’ancien du CH Nick Cousins, lui aussi remis d’une blessure, remplacera Thomas Novak. Les nostalgiques seront également heureux d’apprendre qu’un autre ex, le véloce Michael McCarron, sera de la partie.

La pause imprévue des Predators à Montréal a permis à l’équipe de tenir deux entraînements complets à haute intensité, mais elle a aussi permis aux joueurs de passer du temps de qualité entre eux sur la route, à plus forte raison dans l’une des villes les plus appréciées du circuit. Alexandre Carrier a joué les guides touristiques.

« Là on a hâte de jouer », a toutefois nuancé l’entraîneur-chef John Hynes, qui s’attend à affronter un Tricolore « affamé » qui, en dépit du score, a « eu ses chances » dans la défaite de 6-0 contre les Penguins de Pittsburgh, jeudi dernier.

Hynes se méfie surtout du groupe d’attaquants du CH, même si la production offensive n’est pas au rendez-vous après 19 matchs cette saison dans le camp montréalais.

Jusse Saros défendra le filet des visiteurs. La rencontre s’amorcera à 19 h.