Après quelques années à se promener d’une ligue à l’autre, Éric Gélinas a trouvé de la stabilité en Suède. Et ça se voit sur les feuilles de pointage !

L’ancien des Devils du New Jersey et de l’Avalanche du Colorado file le parfait bonheur avec le Rögle BK, un club de première division suédoise (SHL) dans la ville d’Ängelholm. Gélinas partage en effet le premier rang du circuit chez les défenseurs avec 11 points en 11 matchs.

Cela dit, il est le premier à prendre la statistique avec un grain de sel.

« Je serais surpris si je finissais meilleur compteur de la ligue parmi les défenseurs. Ça ne m’est jamais arrivé dans ma carrière ! », a lancé en riant le Québécois, quand on l’a joint la semaine dernière pour parler de Mattias Norlinder.

Gélinas n’a effectivement jamais été une machine à empiler les points, même si son tir puissant lui permet généralement de donner un coup de pouce à l’attaque. D’ailleurs, à sa première saison chez les pros, en 2011-2012, il avait terminé au premier rang des défenseurs de la Ligue américaine pour les buts avec 16.

Gélinas croit que la santé y est pour beaucoup, mais il estime aussi que la stabilité l’aide. Quand il s’est joint au Rögle BK dans les dernières semaines de la campagne 2018-2019, la SHL devenait alors la quatrième ligue en trois saisons pour Gélinas, après la KHL, la Ligue américaine et la LNH. Cette stabilité lui vaut même de porter le « A » à titre d’assistant.

« Je suis en santé, rappelle-t-il. L’an dernier, j’ai eu une commotion, puis une déchirure à l’aine. Mes chiffres étaient bons, mais j’ai eu des obstacles. Cette année, le fait de savoir où je m’en allais, avec qui je travaillais, la stabilité, ça aide beaucoup. Je suis moins dans le néant. Mon rôle a augmenté, côté leadership. »

C’est probablement le meilleur début de saison de ma carrière. Même depuis les matchs préparatoires, ça va super bien, tout fonctionne.

Éric Gélinas

« Je suis dans un bon environnement, je suis bien utilisé. Et l’équipe est très bonne, ça aide beaucoup. J’espère que ça va continuer comme ça.

« Mais ce n’est pas un must de finir premier marqueur ! »

Aux côtés de Seider

Gélinas est aussi choyé en termes de partenaire de jeu, car il forme un tandem avec Moritz Seider.

Seider, c’est cet Allemand que les Red Wings de Detroit ont repêché au 6e rang en 2019. Steve Yzerman en avait surpris plusieurs en le réclamant si tôt, puisque Seider était plutôt attendu au milieu du premier tour.

Gélinas est certes partial, mais il est persuadé que les Red Wings ont mis la main sur un excellent joueur.

« Ça va vraiment bien avec lui. Je savais qu’il était bon, parce qu’il a été repêché tôt. Mais je ne l’avais jamais vu jouer avant cette année. Il y a une raison pour laquelle il a été repêché si haut. Il est très bon, il va devenir un stud.

« C’est un défenseur de la même taille que moi [Seider mesure 6 pi 4 po], mais droitier. Il est très habile et a vraiment de bonnes mains. Il n’est pas purement offensif ou défensif. C’est impressionnant de voir un gars de sa grosseur bouger comme il le fait ! »

Nils Höglander en est un autre qui attire l’attention de Gélinas. Lui aussi repêché en 2019 (au 40e rang par les Canucks de Vancouver), Höglander est toutefois un attaquant de petit format (5 pi 8 po). En 11 matchs, il compte 6 points, une bonne production pour un jeune homme de 19 ans de cette taille, qui affronte des hommes.

« Il fait des choses avec la rondelle que je n’ai jamais vues avant ! Je ne sais pas ce qu’ils font avec le développement des joueurs en Suède, mais on dirait que chaque année, un nouveau jeune avec plein d’habiletés se développe. Cette année, c’est Höglander et Victor Söderström, avant ça il y a eu Rasmus Dahlin, Elias Pettersson… »

On note au passage que Pettersson a lui aussi été réclamé par les Canucks, qui sont plutôt bien servis en matière de jeunes attaquants. S’il fallait qu’ils aient encore frappé dans le mille avec Hoglander…