Julien BriseBois a payé cher pour obtenir Barclay Goodrow à la date limite des transactions.

Le DG québécois du Lightning a offert un choix de premier tour aux Sharks de San Jose contre cet attaquant costaud, qui n’avait pourtant jamais obtenu plus de 24 points ou 8 buts en une saison dans la Ligue nationale.

BriseBois avait retenu la leçon des séries éliminatoires précédentes, cette élimination gênante en quatre matchs contre les Blues Jackets de Columbus. Le Lightning avait du talent à revendre, mais il manquait de joueurs robustes et hargneux comme Goodrow.

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Barclay Goodrow et Brock Nelson

En un seul jeu, lors du sixième match de la finale de l’Est, jeudi soir, Goodrow a justifié son acquisition. La première période de prolongation tirait à sa fin, le Lightning n’en finissait plus de bombarder Semyon Varlamov, depuis presque quatre périodes, sans pour autant marquer, lorsque Goodrow a récupéré une rondelle libre derrière le filet des Islanders.

Goodrow, jamais repêché, a remis le disque à Anthony Cirelli devant le filet, la rondelle a d’abord touché l’intérieur du poteau avant de disparaître au fond du but.

Il a fallu un moment aux joueurs du Lightning avant de célébrer, le temps que l’arbitre confirme le but. Tampa venait d’éliminer les coriaces Islanders et passait ainsi en finale de la Coupe Stanley, attendu par les Stars de Dallas.

Tous ont poussé un soupir de soulagement chez le Lightning. On a cru à un certain moment revivre le cauchemar du cinquième match. Pour une deuxième rencontre de suite, Tampa a bénéficié d’une double supériorité numérique pour terminer la troisième période et entamer la prolongation, sans pour autant marquer.

Cette fois, le bâton du défenseur Andy Greene venait de faire couler du sang au visage de Nikita Kucherov alors qu’il restait moins d’une minute à la rencontre.

Malgré le retour au jeu de son fidèle centre Brayden Point, Kucherov a paru fatigué lors de cette rencontre. On peut le comprendre. Après avoir joué 36 minutes lors du match précédent, il a en joué 28 jeudi soir. Point, même amoché, a joué plus de 25 minutes. On se demande s’il restera de l’énergie aux vedettes du Lightning en finale…

Coriaces Islanders

Les Islanders ne voudront pas entendre parler de victoire morale. Ils étaient tout près de pousser cette série à la limite.

Ce club rappelle à certains égards les Golden Knights de Vegas en 2018. Une équipe travaillante, disciplinée, hargneuse, menée par un gardien au sommet de son art. Semyon Varlamov a stoppé 46 des 48 tirs dirigés vers lui. Tampa a d’ailleurs tiré plus d’une centaine de fois en direction du filet adverse !

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Semyon Varlamov a stoppé 46 des 48 tirs dirigés vers lui, jeudi soir. Il n’a cédé que devant Victor Hedman, en première période, et Anthony Cirelli, en prolongation.

Les Islanders auront la chance de se reprendre ces prochaines années. Leur premier centre, Mathew Barzal, a 23 ans, tout comme Anthony Beauvillier, une révélation en séries. Brock Nelson, Anders Lee, Jordan Eberle et Josh Bailey ont entre 28 et 30 ans.

La défense est encore plus jeune. Les quatre premiers défenseurs, Scott Mayfield, Devon Toews, Adam Pelech et Ryan Pulock, ont entre 25 et 27 ans. Le jeune surdoué Noah Dobson, enfin utilisé jeudi, a seulement 20 ans.

L’entraîneur-chef Barry Trotz n’a sans doute pas fini de vivre de grandes émotions avec ce groupe de joueurs.

« Nous avons un groupe spécial dans ce vestiaire, a confié le capitaine Anders Lee aux journalistes après la rencontre. Jusqu’au dernier instant, nous avons tous cru l’un en l’autre. »

Les joueurs du Lightning ont fait fi de la superstition après le match en osant toucher au trophée Prince-de-Galles remis à l’équipe championne de l’Association de l’Est. Ils ne l’avaient pas fait en 2015 et avaient perdu en finale contre les Blackhawks de Chicago. « Ça n’a pas fonctionné la dernière fois, alors on allait le faire cette fois-ci sans l’ombre d’un doute », a lancé le capitaine Victor Hedman.

La finale s’amorcera samedi.