(Tampa) Blessé au haut du corps mardi contre les Islanders de New York, Tomas Tatar a quitté Tampa jeudi afin de rentrer à Montréal et d’y subir des examens plus approfondis.

L’actuel meilleur marqueur du Canadien est sorti de l’Amalie Arena en tenue de ville une vingtaine de minutes avant l’entraînement matinal du Tricolore, qui affrontera le Lightning en soirée. Son départ signifie qu’il ratera les deux duels de son équipe en Floride, puisque le CH conclura son voyage de trois matchs samedi contre les Panthers à Sunrise.

Tatar a frappé la bande de plein fouet en première période du match à Brooklyn après être entré en contact avec le défenseur Devon Toews. Il n’est pas revenu dans la rencontre par la suite.

Il a tout de même accompagné ses coéquipiers en Floride, mais Claude Julien a confirmé jeudi en mêlée de presse que son état ne s’était pas amélioré.

Il y avait un autre absent de taille à l’entraînement en Brendan Gallagher, grippé. Selon son entraîneur, il devrait jouer contre le Lightning, mais s’il devait déclarer forfait, son équipe n’aurait d’autre choix que de se rabattre sur 7 défenseurs, puisqu’il ne resterait plus que 11 attaquants en santé.

À l’entraînement, c’est donc le défenseur Karl Alzner qui a patiné à la droite de Phillip Danault en remplacement de Gallagher sur le premier trio, alors qu’Artturi Lehkonen patrouillait l’aile gauche à la place de Tatar. Il est toutefois acquis qu’Alzner ne demeurera pas sur cette unité si Gallagher n’est pas en état de jouer. On peut présumer que Joel Armia ou Jordan Weal obtiendrait alors sa chance.

Si le mandat est plus clair pour Lehkonen, Julien se garde tout de même la possibilité de jongler avec ses combinaisons pendant le match. Car si son vis-à-vis Jon Cooper décidait d’envoyer son trio dévastateur d’Ondrej Palat, Brayden Point et Nikita Kucherov contre une autre unité, il se pourrait que Lehkonen, reconnu pour ses habiletés défensives, soit appelé en renfort.

L’entraîneur a par ailleurs reconnu que Phillip Danault se retrouve dans une posture un peu ingrate en perdant au moins un de ses ailiers de prédilection, peut-être même les deux. Julien a pris la peine d’aller parler à son joueur de centre à la fin de l’entraînement pour l’encourager.

« Je trouve que Phillip a joué du bon hockey dernièrement. Même offensivement, il est plus impliqué pour aller au filet. Souvent, ces conversations, c’est pour encourager les joueurs à continuer à faire les mêmes choses », a dit le pilote du CH.

Devant les membres des médias, Danault a affiché son habituelle bonne humeur et a promis qu’il allait « être prêt », malgré le défi que représente un affrontement contre le puissant Lightning.

Il s’est même permis une blague sur Karl Alzner qui, selon lui, aurait souligné la facilité avec laquelle il s’était adapté sur la première ligne d’attaque. Le Québécois lui a toutefois gentiment rappelé qu’il s’agissait d’un entraînement de matin de match, donc moins intense qu’un exercice régulier.

« Viens te pratiquer avec nous en avant, tu vas voir que c’est différent ! », s’est-il esclaffé.

L’affrontement entre le Canadien et le Lightning s’amorcera à 19 h. Carey Price et Andrei Vasilevskiy amorceront la rencontre devant les filets.

La chimie, encore

Dans le vestiaire d’en face, l’entraîneur-chef du Lightning, Jon Cooper, est revenu sur l’importance pour ses hommes de trouver une chimie qui semble faire défaut depuis quelque temps.

La formation a accueilli trois nouveaux joueurs – Blake Coleman, Barclay Goodrow et Zach Bogosian – avant la date limite des transactions, et doit en outre composer avec la perte de Steven Stamkos pour plusieurs semaines. En défense, Ryan McDonagh est blessé depuis un mois ; il s’approche d’un retour, mais sautera encore son tour contre le Canadien.

Dans tous les cas, le Lightning n’a remporté que deux de ses sept matchs depuis que Coleman est arrivé à Tampa, le 16 février. Bogosian et Goodrow ont suivi au cours des jours suivants.

N’empêche, avec ces nouveaux-venus, « on s’est donné une chance [de s’améliorer] avec encore une vingtaine de matchs à jouer », a noté Cooper. « Maintenant, il faut trouver la chimie et rester en santé. »

Pour y arriver, « ça prend des répétitions, c’est aussi simple que ça », a-t-il ajouté, afin que des joueurs qui se connaissent peu aient la chance de s’apprivoiser.

« Goodrow jouait dans l’ouest [à San Jose], alors on l’affrontait juste deux fois par année. Coleman jouait avec Travis Zajac [au New Jersey] depuis des années, maintenant il doit s’habituer à un autre joueur de centre. À Buffalo, Bogosian n’a pas beaucoup joué cette saison. On voit de l’amélioration à chaque match. »

Ayant lui-même vécu des échanges de fin de saison à deux reprises dans sa carrière, le vétéran défenseur Kevin Shattenkrik a souligné que pour Bogosian, la transition n’était pas nécessairement complexifiée par un nouveau système de jeu à apprendre, mais par le fait qu’il avait raté presque un mois d’action avant de se joindre au Lightning, en raison d’une dispute contractuelle avec son ancienne équipe (les Sabres).

« Comme défenseurs, on a des automatismes, alors quand on s’y fie et qu’on y ajoute notre instinct, il ne reste qu’à jouer au hockey, a dit Shattenkirk. Le plus dur pour Bogosian, c’est de se rajuster à la vitesse du jeu. C’est comme s’il revenait d’une blessure, en fait. »