Noah Juulsen a raté l'entraînement du Canadien de Montréal samedi. Raison officielle : maux de tête.

En soi, ça ne veut pas dire grand-chose. Un mal de tête est assez commun et généralement sans conséquence. C'est la suite de la réponse de Claude Julien qui a soulevé un pan d'inquiétude : « Avec sa situation de l'an passé, les soigneurs n'ont pas voulu courir de risque. »

Ceci dit, pour l'instant, le diagnostic n'a rien d'alarmant : réévaluation quotidienne. Claude Julien a ajouté qu'il ne voulait pas s'avancer plus sur le sérieux des maux de tête et il a demandé aux journalistes de faire preuve de la même retenue. 

« J'ai essayé de vous l'expliquer au meilleur de mes capacités. C'est ce qu'on m'a dit. Il avait un mal de tête, pas une commotion. Notre équipe médicale a choisi de faire preuve de prudence. On va le réévaluer demain et on verra à partir de là. »

Cette « situation de l'an passé » est un problème récurrent à la vision périphérique qui a forcé Juulsen au repos complet durant plusieurs mois. La rumeur circulait même à un certain moment que sa carrière était compromise.

Rappel des faits. Le 19 novembre 2019, Juulsen a reçu deux rondelles au visage, coup sur coup, face aux Capitals de Washington. La première a eu peu de conséquences, mais la deuxième a eu raison de lui. Il a raté les neuf matchs suivants pour soigner une fracture au visage. À son retour, il n'était plus l'ombre de lui-même. Ses ennuis de sont poursuivis dans la Ligue américaine, jusqu'à ce qu'il soit forcé d'abdiquer le 27 décembre, après un match horrible.

Juulsen n'a pas rejoué depuis, mais est quand même revenu à l'entraînement avec le Rocket de Laval lors des dernières semaines du calendrier. Au bilan de fin d'année du Rocket, il avait répété plusieurs fois qu'il allait bien, que sa carrière n'était pas compromise et qu'il serait en pleine forme au camp. Il avait même admis qu'il serait revenu au jeu si le Rocket avait participé aux séries.

Ce problème, s'il devait perdurer, serait toutefois un sérieux coup à encaisser pour un défenseur qui espérait retrouver sa place dans la formation du Canadien. Si le top 5 semble assez défini (Shea Weber, Victor Mete, Jeff Petry, Ben Chiarot, Brett Kulak), le sixième poste était à prendre. Christian Folin, Mike Reilly et évidemment Juulsen ou même Josh Brook étaient sur les rangs.

Alzner absent aussi, Brook sous les projecteurs

Karl Alzner est un autre défenseur qui espérait se racheter, mais qui a connu une journée difficile. Il a lui aussi raté l'entraînement. Dans son cas, on parle d'une blessure à l'aine et son état sera réévalué quotidiennement.

Évidemment, cette blessure arrive à un bien mauvais moment, pour lui aussi. Alzner est à la croisée des chemins. Non seulement jouait-il sa saison avec le Canadien à ce camp, il jouait peut-être aussi sa carrière.

« Dans son cas, c'est assez clair, a dit Julien. Je lui ai parlé et la plus grande chose que j'ai pu lui dire c'est que nous voulons le regarder. Nous ne souhaitons pas voir ce joueur échouer. Il est arrivé ici plus mince et il comprend qu'il doit être plus rapide. Il a tout fait pour s'adapter, pas juste à notre équipe, mais à la réalité de la LNH. Il sait que la rapidité est une grosse partie du jeu. Nous avons hâte de le voir et nous lui avons dit où il doit s'améliorer. Mais il s'est blessé. C'est un recul sauf que nous sommes seulement au deuxième jour du camp. »

Avant même ces blessures, il semblait aussi de plus en plus évident que l'entraîneur voulait laisser la chance à Josh Brook de se faire justice. Il a d'ailleurs jumelé le défenseur de 20 ans à Kulak, dont tout laisse croire qu'il sera un défenseur régulier pour le Canadien.

Brook n'a pas connu  un tournoi des recrues à tout casser, il doit encore faire ses preuves, mais Julien en a assez vu pour lui servir tout un compliment.

« Il doit être capable de tout faire. Offensivement, il a du talent. Il transporte bien la rondelle, il fait bien bouger la rondelle. Il anticipe bien le jeu. Il est un peu comme Jeff Petry si on veut. Il a représenté son pays à titre d'un des meilleurs défenseurs de niveau junior au pays. Il est bon à ce point. On doit ensuite évaluer les autres aspects de son jeu. C'est bien qu'il soit bon offensivement, il doit aussi l'être défensivement. L'an dernier, on a envoyé Victor Mete dans la Ligue américaine pour qu'il s'améliore de ce côté. Il était bien meilleur quand il est revenu. On doit faire la même chose avec Brook. On doit regarder ses matchs présaison et évaluer où il est rendu dans son développement. Ce sera la première fois qu'il va jouer avec des hommes. On va lui donner une chance de se faire voir et on va se donner la chance de l'évaluer comme il faut. »