Lors de chaque camp d'entraînement en début de saison, on s'attend à beaucoup de certains, à peu d'autres. Plusieurs passent carrément sous le radar. Puis, de temps en temps, un joueur se révèle.

L'un de ceux-là a certainement été Josh Brook.

Le défenseur vient d'arriver avec le Rocket de Laval. Il s'est joint à l'équipe immédiatement après l'élimination des Warriors de Moose Jaw par les Blades de Saskatoon au premier tour des séries de la Ligue de hockey de l'Ouest.

Hier matin, il nous attendait tranquillement dans le vestiaire. Il venait de quitter la patinoire après une séance éreintante de plus d'une heure avec les entraîneurs Joël Bouchard et Alex Burrows, et quatre autres coéquipiers. On a tout de suite noté son grand calme, malgré cette situation nouvelle.

Déjà, il a joué un premier match, samedi, contre les Marlies à Toronto, dans ce qui a été une pénible défaite de 3-0.

Malgré tout, l'analyste des matchs du Rocket pour le 91,9 Sports, Raphaël Doucet, a remarqué sa mobilité, sa vision du jeu, son talent de passeur et sa capacité à transporter la rondelle. Bref, pas mal ce qu'il avait démontré aux divers camps du Canadien.

«Il a bien fait ça pour un premier match, a reconnu l'entraîneur du Rocket, Joël Bouchard. Il faut réaliser qu'on est dans une fin de saison et que des jeunes se joignent à l'organisation. Ils n'ont pas le concept collectif que l'on joue ici. Mais ce sont des jeunes intelligents qui apprennent rapidement. On voulait lui donner du millage.

«On veut passer du temps avec eux, pour commencer leur cheminement professionnel. La Ligue américaine est un programme de développement. Tout le monde veut aller rapidement dans la vie, mais ce n'est pas si rapide que ça. On va travailler avec eux, prendre le temps de leur expliquer, de les pousser, de leur expliquer le hockey professionnel.»

Les oeufs dans le même panier

À son retour en Saskatchewan, après le camp du Canadien, Brook a été nommé capitaine de son équipe. Il a placé toute son énergie dans sa carrière de hockeyeur, allant même jusqu'à quitter l'école pour passer le plus de temps possible sur les patinoires et en gymnase. Les résultats sont venus tout de suite. Brook vient de conclure une saison de 75 points en 59 matchs à Moose Jaw, un sommet parmi les défenseurs de sa ligue.

«C'était amusant, ce premier match, a dit Brook. C'est difficile, ça va vite, mais je me suis amusé. J'aurais aimé gagner le match, mais j'ai beaucoup appris. J'ai apprécié le moment. Je dois m'améliorer sur le plan de la position. Je dois appliquer ce que les entraîneurs me disent.»

Brook vient de Roblin, une petite ville de 1600 habitants située à quatre heures de route au nord-ouest de Winnipeg. Il y a vécu une jeunesse de laquelle il garde de superbes souvenirs, même s'il a dû quitter la maison familiale à 14 ans seulement. Il est parti jouer au hockey avec les Hounds de Notre Dame à Wilcox, en Saskatchewan. À 16 ans, il se joignait aux Warriors de Moose Jaw.

Puis à 19 ans, le voici à Laval. Un endroit où il pourra parfaire son développement aux côtés de vétérans comme Xavier Ouellet et Karl Alzner. Et où il n'aura plus à agir comme capitaine.

«Je dois seulement être moi-même, apprendre à connaître les autres joueurs et m'intégrer le mieux possible.»

Bouchard a d'ailleurs décidé de le jumeler à Ouellet pour son premier match à la ligne bleue. Alzner s'occupait d'un autre jeunot et bel espoir, Cale Fleury, 20 ans.

«On a des gars comme Alzner et Ouellet, tu en profites, a dit Bouchard. Les vétérans qui ont de l'expérience peuvent encadrer Fleury et Brook. C'est juste logique. Je ne pense pas qu'on réinvente le hockey en créant de la chimie entre nos duos de défenseurs. Ce sont des jeunes qu'on greffe à une formation déjà jeune. On doit s'assurer de garder une bonne dynamique avec les vétérans.»

Brook n'a qu'un seul match professionnel derrière la cravate, mais évidemment, il rêve de LNH. On ne quitte pas l'école, et les siens à 14 ans, si on n'y croit pas. Mais il devra d'abord s'ajuster à la Ligue américaine, à la vie avec le Rocket, et ajouter du muscle à sa charpente de 6 pi 1 po et 192 lb. 

Et surtout...

«Sur la glace, je dois jouer plus fort, passer plus fort, tout faire plus fort!», a-t-il résumé. Aussi bien commencer tout de suite.