Le problème avec les équipes comme le Canadien, avec les équipes qui n'ont pas une immense banque de joueurs de grand talent, c'est qu'il ne peut pas y avoir de mauvaise soirée. Parce qu'une mauvaise soirée, dans le cas d'une équipe comme ça, c'est une soirée qui se termine par une défaite. C'est inévitable.

C'est bien ce que l'on a vu hier soir au Centre Bell, dans cette victoire de 4-1 des Stars de Dallas.

Le Canadien n'a pas les capacités, ni les chevaux, pour se remettre de bourdes comme celle-là, trop nombreuses. La mauvaise pénalité à Danault. La mauvaise pénalité à Deslauriers. Les deux joueurs, Domi et Lehkonen, qui sont pris derrière leur propre filet en avantage numérique, avec Lehkonen qui perd ensuite une bataille devant Carey Price, pour mener à un but des visiteurs.

Il y a eu des erreurs, oui, et aussi un manque de détermination, et puis ensemble, ces deux petits détails nous ont un peu ramenés à un temps pas si lointain - il y a un an, disons - où cette équipe s'écrasait quand l'adversaire montrait ses muscles.

«Il faut qu'on conserve notre sang-froid, qu'on fasse un meilleur travail de ce côté-là, a admis Brendan Gallagher. On peut ne pas être d'accord avec les décisions des arbitres, mais il faut être meilleurs que ça. On savait que les Stars étaient dangereux en avantage numérique, mais le bout décevant, c'est notre propre jeu en avantage numérique. Donner un but à l'autre équipe alors qu'on a l'avantage d'un joueur... ça ne doit pas arriver, ça ne peut pas arriver.»

Cela résume un peu le travail des unités spéciales du Canadien, qui n'avaient rien de bien spécial hier soir au Centre Bell.

Dans un match comme celui-ci, où les arbitres avaient choisi d'être très actifs, ça allait probablement se décider dans cet aspect du jeu, et à ce chapitre, ce sont les Stars qui ont gagné avec aisance. Les Stars ont marqué en avantage numérique, ils ont marqué en désavantage numérique, et ils en ont ajouté un autre quand Nicolas Deslauriers sortait à peine du banc des pénalités.

Au fait, la pénalité à Deslauriers venait porter à 10 le nombre de pénalités mineures des membres du quatrième trio cette saison. Pour vous donner une idée, tous les autres attaquants du club ont écopé au total de 17 pénalités mineures. Un quatrième trio qui nuit aux chances de victoire, ce n'est jamais très utile.

Pas de panique

Pour le Canadien, ce n'est certes pas le moment de paniquer, comme ce n'était pas non plus le moment de planifier un défilé samedi après la victoire à Boston. Marc Bergevin l'a répété plusieurs fois depuis avril: cette saison, le Canadien doit être d'humeur égale, comme le reste de la province, par ailleurs.

Cela dit, les prochains matchs deviennent soudainement importants, histoire de faire la preuve que ce Canadien-ci n'a plus rien à voir avec le précédent. L'an passé, la défaite d'hier soir était le genre de revers qui aurait engendré une série de trois ou quatre défaites.

Voyez un peu ce qui s'en vient au calendrier de cette équipe: les Capitals ici demain soir, le Lightning ici samedi soir, puis les Islanders et les Rangers là-bas, dans le grand New York, en 24 heures au début de la semaine prochaine.

Nous n'en sommes pas encore aux matchs de quatre points, il est un peu tôt pour ça, mais ce qui s'en vient ressemble à quelque chose comme des moments de vérité, histoire de savoir de quoi ce club est fait, au juste. On aura les réponses bien assez vite.

Prochain match: Capitals de Washington c. Canadien, demain soir (19h30) au Centre Bell