Loïc Bydal a 12 ans. Il est atteint du syndrome de Morquio, une rare maladie dégénérative qui s'attaque entre autres aux articulations et aux os. Depuis trois ans, faute de ressources disponibles chez lui, il doit faire la navette entre son domicile à Gatineau et sa chambre à l'Hôpital de Montréal pour enfants afin d'être soigné.

Dernièrement, le jeune homme a subi un malaise qui l'a plongé dans un coma artificiel. Il en est ressorti confiné dans un fauteuil roulant, paralysé et incapable de respirer sans assistance.

«Il avait attrapé un léger rhume qui a dégénéré. Ses voies respiratoires supérieures étaient en train de bloquer. [...] On a été très chanceux. Loïc est tombé malade la journée du traitement. Il a donc été sauvé. Il a été intubé d'urgence», raconte sa mère, Anik Pilon.

Pour Loïc et sa famille, les journées sont souvent longues, pénibles, tristes. Mais hier après-midi, l'ambiance était aux réjouissances. Le garçon s'apprêtait à recevoir la visite de joueurs du Canadien, à l'occasion de leur traditionnelle tournée des hôpitaux pour enfants de la métropole.

«Je n'ai pas vraiment de joueur préféré en particulier. Mais je les aime tous», a-t-il fait savoir.

Les murs de sa chambre, d'ordinaire ternes, étaient maintenant tapissés de chandails et drapeaux aux couleurs du CH. Un chandail numéro 76 de P.K. Subban trônait fièrement au-dessus du lit.

Ça tombe bien, ce dernier est justement venu lui dire bonjour. Comme il l'a fait chaque fois que les joueurs du Tricolore ont été de passage à l'Hôpital de Montréal pour enfants depuis que Loïc y séjourne.

«Hé, Loïc!», s'est d'ailleurs exclamé le défenseur en entrant dans la pièce, flanqué de ses coéquipiers Lars Eller, Andrei Markov et Jarred Tinordi.

«Je l'ai rencontré à quelques reprises, explique Subban. J'ai rencontré par le passé la majorité des enfants que nous avons vus aujourd'hui [hier]. C'est cool de pouvoir développer ce genre de relation avec eux, où vous les connaissez par leur nom et où ils reconnaissent votre visage. C'est un sentiment agréable.»

Bon pour le moral de tous

Le plaisir était en effet manifeste chez ces petits patients, tantôt impressionnés, tantôt un peu gênés de rencontrer leurs idoles en personne. Subban a justement confié avoir vu davantage de sourires chez eux à l'occasion de cette visite, en comparaison avec certaines des tournées précédentes.

«Vous n'aimez jamais voir des enfants dans ces situations, souligne-t-il. Leur première expérience de vie, quand ils viennent au monde, c'est d'avoir quelqu'un qui joue avec eux. Ce n'est pas une chose à laquelle vous voulez penser. En même temps, c'est pour ça que nous sommes ici. Pour essayer d'égayer leurs journées pour leur famille.»

Car aux yeux de Subban, les proches de ces jeunes malades ont tout aussi besoin - sinon plus - de se faire remonter le moral en ces temps difficiles.

«Les enfants ne comprennent pas ce qui se passe, dit-il. Vous voyez les parents, les frères, les soeurs et les autres proches qui portent véritablement le fardeau d'avoir à passer à travers cela.

«Les enfants sont parfois confus sur le plan émotif, selon leur situation. Mais nous sommes simplement heureux de venir ici et pouvoir mettre un sourire sur leur visage.»

Chose certaine, Anik Pilon était heureuse. Heureuse de voir son fils s'amuser et plaisanter avec des joueurs de l'équipe de hockey qu'il adore. Heureuse de le voir oublier sa maladie pendant quelques instants.

«C'est un beau cadeau avant Noël», conclut-elle.