Quand les partisans du Canadien ont découvert l'identité de ses adversaires en séries éliminatoires, il y a fort à parier que plusieurs d'entre eux sont devenus blêmes.

C'est que les Sénateurs d'Ottawa sont sur une excellente lancée par les temps qui courent. Ils ont conclu la dernière tranche de 31 matchs du calendrier régulier avec un reluisant dossier de 23-4-4, et leur gardien recrue Andrew Hammond - le «Hamburglar» - est carrément intraitable avec une fiche de 20-1-2.

L'entraîneur-chef du Tricolore, Michel Therrien, a reconnu lundi l'époustouflante remontée des Sénateurs au classement, mais a rapidement rappelé que son équipe n'était pas piquée des vers non plus.

«Les Sénateurs ont fait quelque chose de spécial, et ils méritent amplement d'être en séries éliminatoires, a-t-il d'abord lancé. Moi je regarde le travail des 16 équipes qui ont accédé aux séries éliminatoires, dans une ligue extrêmement compétitive, où il y a une belle parité. Ce sont 16 bons clubs, et nos premiers adversaires sont les Sénateurs. Je trouve que c'est une belle opportunité qu'on a.»

Treize joueurs de l'édition actuelle étaient avec l'équipe lorsque le Canadien a été éliminé en cinq matchs par les Sénateurs au premier tour en 2013 - dont Lars Eller, qui avait été estampé dans le 1er match par Eric Gryba. Le Danois a indiqué qu'il y avait très peu de leçons à retenir de cette époque.

«Je ne me souviens pas beaucoup de cette série, parce que j'ai joué seulement une période, a-t-il rappelé. Je ne me fierais pas trop sur ce qui s'était produit il y a deux ans contre eux. Je crois au contraire qu'il faut plutôt analyser et comprendre ce qui nous a permis de connaître du succès l'an dernier.»

Le Canadien s'était alors rendu jusqu'en finale de l'Est contre les Rangers de New York. Si on additionne cette expérience à celle de 2013, Therrien considère que son équipe disposera d'un certain avantage ce printemps.

«Ça aide beaucoup d'avoir de jeunes joueurs au sein de ton équipe qui ont traversé de l'adversité, qui ont su comment performer en séries éliminatoires, a commenté Therrien. Ils savent à quoi s'attendre. L'effet de surprise ne sera plus là. On s'entend tous pour dire que nous sommes rendus à un autre niveau.»

Les succès du Canadien depuis quelques saisons sont indubitablement attribuables à Carey Price, qui a dominé la plupart des catégories réservées aux gardiens cette saison dans la LNH. Selon lui, l'expérience jouera un rôle primordial dans l'issue de cette série.

«Notre équipe a tiré certaines leçons de notre parcours éliminatoire de la saison dernière, car la plupart de nos joueurs sont de retour cette saison, a rappelé Price. Je crois que ce sera aux gars qui étaient ici l'an dernier de hausser leur niveau de jeu et de donner le ton (à cette série).»

Garder les choses simples

Le Canadien a mis l'accent sur l'avantage numérique lundi au Complexe sportif Bell de Brossard, un aspect du jeu qui ne lui a guère souri cette saison - il a terminé en 23e place avec un taux d'efficacité de seulement 16,5 pour cent.

En quatre matchs cette saison contre les Sénateurs, il n'a d'ailleurs converti que deux de ses 15 tentatives, pour 13,3 pour cent. Ça explique partiellement sa piètre fiche de 1-3 contre eux, car Price n'était devant le filet du CH que pour deux de ces affrontements.

La clé pour déjouer Hammond, selon l'attaquant Pierre-Alexandre Parenteau, consistera à s'installer devant son filet et à garder les choses simples, en décochant plus de lancers possibles vers lui. Bref, «à être moins cutes».

«Je pense qu'un gros but en avantage numérique, ça peut faire la différence, surtout en séries éliminatoires, a déclaré Parenteau. On va obtenir des opportunités, mais ce sera à nous d'en profiter. On n'a pas eu la saison qu'on espérait à ce niveau-là, mais à certains moments, on a fait de bonnes choses. Il s'agit maintenant de retrouver ça.»

En ce sens, le retour au jeu de l'attaquant étoile Max Pacioretty ne ferait certainement pas de tort.