C'est aujourd'hui que s'ouvre le camp d'entraînement du Canadien, au centre de Brossard. Avec une nouvelle saison qui se profile à l'horizon, les questions sont nombreuses chez le CH. En voici cinq.

Q: Un système à trois gardiens peut-il fonctionner?

R: On en doute. Un système à trois, c'est souvent voué à l'échec. Un système à trois, c'est un gardien dans les gradins chaque soir de match qui prend une place dans le vestiaire et qui va inévitablement bouder en retrait, ce qui n'est jamais bon pour l'esprit d'équipe.

Peter Budaj a répété poliment tous les clichés d'usage lors du tournoi de golf du club lundi, ses lunettes roses bien pendantes au bout du nez. Mais on ne peut croire un seul instant que le gardien slovaque n'ait pas été ébranlé par sa soudaine débarque au profit de Dustin Tokarski lors de la série contre les Rangers de New York au printemps dernier.

Si jamais le directeur général Marc Bergevin peut obtenir quelque chose, n'importe quoi, en retour de Budaj, il n'hésitera pas à appuyer sur le bouton. Aucun doute, Budaj devra enfiler les bonnes performances au camp pour pouvoir convaincre le Canadien de le garder. Tokarski, lui, s'amène à Brossard dans le rôle de celui qui n'a strictement rien à perdre.

Photo Bernard Brault, archives La Presse

Peter Budaj sera-t-il l'adjoint de Carey Price pendant toute la saison?

Q: Alex Galchenyuk est-il enfin mûr pour passer au centre?

R: C'est certes le souhait de l'équipe. Après avoir passé ses deux premières saisons dans la LNH à l'aile gauche, Galchenyuk pourrait enfin être prêt à retrouver sa position naturelle de pivot. Les prochains jours nous diront bien si le jeune homme peut y arriver ou non, mais en attendant, ce qui semble assuré, c'est que la direction du Canadien va profiter du camp d'entraînement pour donner à Galchenyuk toutes les chances de réussir à cette position. À lui de saisir l'occasion, en quelque sorte.

Si le jeune homme y parvient, la suite ne manquera pas de piquant, puisqu'il y aura un joueur de centre en trop parmi David Desharnais, Thomas Plekanec, Lars Eller et Manny Malhotra. Lars Eller a pris du galon à la position la saison dernière, les rôles de Desharnais et Malhotra semblent déjà définis... ce qui nous ramène à Plekanec, maintes fois au centre de rumeurs d'échange depuis deux ans.

Est-ce que cette situation deviendra un autre «beau problème», comme se plaît souvent à le dire l'entraîneur Michel Therrien? Réponse bientôt.

Photo Bernard Brault, archives La Presse

Alex Galchenyuk aura toutes les chances de prouver au camp du CH qu'il peut évoluer au centre, sa position naturelle.

Q: Un jeune pourra-t-il se faufiler dans l'alignement?

R: La présente administration n'est pas contre une telle idée. Et aujourd'hui, si on avait à miser un vieux billet de 5$, ce serait probablement sur les chances de l'attaquant Jiri Sekac. Parce que le jeune homme part avec quelques foulées d'avance sur les autres. Parce qu'il a passé les trois dernières saisons à jouer contre des professionnels, dans la lointaine KHL. Et surtout, parce que le Canadien a gagné ses services lors d'un petit derby assez animé au cours de l'été.

C'est Sekac lui-même qui racontait combien son agent et lui ont analysé dans les moindres détails la composition des clubs intéressés. Dans cette optique, au moment de faire son choix, Sekac a probablement obtenu l'assurance de la direction montréalaise qu'il allait à tout le moins avoir toutes les chances de décrocher une place parmi les réguliers.

Photo Robert Skinner, La Presse

Jiri Sekac part avec une longueur d'avance sur les autres jeunes attaquants pour se tailler un poste.

Q: Qui gagnera à la loterie des défenseurs?

R: On sait d'avance que P.K. Subban, Alexei Emelin, Andrei Markov et Tom Gilbert, à moins de blessures, seront sur la glace du centre Air Canada à l'ouverture de la saison, le 8 octobre à Toronto. Mais les autres? Mike Weaver a été ramené pour son expérience à la ligne bleue, alors il y sera lui aussi.

Reste donc Francis Bouillon, qui a une grosse côte à grimper, et les deux jeunes joyaux de l'organisation, Jarred Tinordi et Nathan Beaulieu. Dans leur cas, c'est encore la même question: sont-ils prêts à assumer un rôle de défenseur régulier? Beaulieu a gagné des points en séries, Tinordi a été ignoré. Et n'oublions pas Greg Pateryn, qui pourrait venir brouiller les cartes dans cette course palpitante.

Q: Quel rôle sera confié à Rene Bourque?

R: Bourque est ce genre de joueur à la fois frustrant et énigmatique pour un entraîneur. Frustrant parce qu'il n'exploite pas toujours son plein potentiel (les plus méchants diront pas souvent...) et énigmatique parce que, dans ses meilleurs moments, il est capable de changer un match presque à lui seul. Mais les meilleurs moments sont un peu trop rares, et rien n'indique que le Bourque qui a rayonné à l'occasion en séries éliminatoires pourra le faire de nouveau cette saison.

Le principal intéressé a déjà nié avoir exigé un échange, mais il a déjà publiquement remis en question une décision de Michel Therrien l'an dernier. Si jamais Marc Bergevin reçoit un minimum d'intérêt pour ce vétéran sur le marché, Bourque pourrait bien sortir d'ici assez rapidement, lui dont la moyenne de 3,3 millions de dollars sur le plafond salarial pour les deux prochaines saisons semble un peu trop lourde.