Jean-Gabriel Pageau était un jeune homme très en demande en Outaouais, mardi.

La vedette individuelle de la victoire de 6-1 des Sénateurs d'Ottawa dimanche, avec un tour du chapeau, flottait encore sur son nuage.

Il était presque autant content d'avoir perdu une dent, que de ses trois buts!

«C'est la première que je perds en jouant au hockey», a-t-il dit, tout fier.

Il était même un peu déçu que le dentiste l'ait recollée, «mais c'est temporaire», a-t-il précisé.

Le héros de la place a répondu à toutes les questions des journalistes, en anglais et en français, à la Place Banque Scotia.

«On pourrait rebaptiser les trois ponts reliant Gatineau et Ottawa «Jean», «Gabriel» et «Pageau», a suggéré à la blague l'entraîneur des Sénateurs.

Paul MacLean attendait que Pageau ait vaqué à toutes ses occupations avant d'avoir une discussion avec lui, question de lui rappeler qu'il doit garder les pieds sur terre.

«Je compose bien avec la situation, a assuré le principal intéressé. J'ai déjà connu des gros matchs en séries dans les rangs juniors, et je sais qu'après chaque match tout est à recommencer.»

Pageau aurait de quoi se péter les bretelles: il est le cinquième joueur de l'histoire de la LNH à réussir un tour du chapeau en séries éliminatoires avant l'âge de 21 ans. Les autres sont Wayne Gretzky, Peter Zezel, Patrick Kane et Sean Couturier.

«C'est motivant d'entendre ça. Ce sont de super bons joueurs. Je souhaite avoir la chance de suivre leurs traces c'est sûr.»

Le choix de quatrième tour des Sénateurs au repêchage de 2011 (96e au total) doit se pincer pour croire ce qui lui arrive parce qu'il ne se voyait pas du tout avec les Sénateurs en début de saison.

«Je ne m'attendais même pas de jouer dans la Ligue américaine, a-t-il admis. Maintenant, j'ai la chance de jouer avec le grand club pendant les séries. L'entraîneur me fait beaucoup confiance. Je suis vraiment content. J'espère que ça va continuer.»

Pageau va vite devenir la coqueluche des partisans de l'équipe et de ses coéquipiers, s'il continue comme ça. Après sa performance de dimanche, ses coéquipiers l'ont accueilli à son retour dans le vestiaire en chantant son nom à la façon des «Olé, Olé, Olé» des fans du CH. «Je ne m'attendais pas à ça. C'est fou tout le soutien que je reçois. Ça me donne l'énergie dont j'avais besoin pour donner mon maximum et me surpasser. J'aime vraiment ça, c'est amusant.»

Mikael, l'inspiration

Une autre source d'inspiration pour lui est la bataille que mène contre la maladie son cousin Mikael Pageau, âgé de 10 ans. Mikael a été opéré pour une tumeur au cerveau, il y a un an. Il a bien récupéré des traitements, même s'il doit encore lutter.

«Je lui ai fait parvenir mon bâton après le match pour le féliciter. Ça fait un an qu'il combat le cancer et il se bat encore. C'est un vrai guerrier, une belle source de motivation pour moi. Je veux continuer de l'encourager», a dit Pageau, qui lui a rendu un bel hommage sur Facebook dernièrement.

«Sa réalité m'aide justement à garder les pieds sur terre. Le hockey c'est un jeu compétitif, mais il y a des choses plus importantes dans la vie. C'est pour cette raison que je considère mon cousin comme un vrai guerrier.»