Les Bulldogs de Hamilton aligneront une jeune équipe cette année, mais ils auront au moins de l'expérience et de la stabilité devant le filet grâce au gardien Cédrick Desjardins.

Eh oui, celui-là même que Pierre Gauthier avait lancé aux orties, au mois d'août 2010, en l'échangeant au Lightning de Tampa Bay en retour de Karri Ramo. Ce dernier a depuis été impliqué dans la transaction de Michael Cammalleri.

Voilà donc le gardien originaire d'Edmundston de retour dans l'organisation du Canadien, qu'il avait quitté avec un sentiment d'inachevé.

« Ça a été l'une des rares fois dans ma carrière où je peux dire que je n'ai pas accompli ma mission, a indiqué Desjardins, qui fête ses 27 ans dimanche. Je voulais jouer un match avec le Canadien et ce n'est pas arrivé. À ce niveau-là, j'étais déçu. »

Avoir passé la majorité des deux dernières saisons dans les filiales du Lightning puis de l'Avalanche du Colorado, Desjardins s'est retrouvé libre comme l'air le 1er juillet.

Le téléphone a sonné dès les premières minutes suivant midi.

« La première offre est venue de Montréal et je ne pouvais pas la refuser, a-t-il raconté. L'opportunité était trop belle. En dedans de moi, j'avais besoin de finir le travail.

« Je profite maintenant d'une rare deuxième chance. Alors dès le début de ce camp d'entraînement, je dois m'imposer et faire bonne impression auprès des nouveaux dirigeants. »

Quand la santé va, tout va

Beaucoup de choses ont changé depuis que Desjardins a quitté Hamilton. Non seulement le groupe d'entraîneurs n'est-il plus le même, mais à Sherbrooke, ce week-end, il n'a retrouvé que cinq coéquipiers qu'il avait côtoyés lors de la saison 2009-10.

Entretemps, Desjardins a cimenté sa réputation comme l'un des meilleurs gardiens de la Ligue américaine. Depuis son entrée dans le circuit Andrews, il affiche d'ailleurs une fiche de 80-44-11 en saison régulière. Assez convaincant pour que Marc Bergevin fasse appel à lui plutôt que de retenir les services de Nathan Lawson, le numéro un des Bulldogs l'an dernier.

Ce qui manque peut-être à Desjardins afin de gagner le coeur de ses patrons, c'est la santé. La saison dernière, avec les Monsters de Lake Erie, il a été limité à 32 rencontres en raison d'une blessure au bas du corps - ce qui ne l'a quand même pas empêché de recevoir sa deuxième invitation au Match des étoiles de la Ligue américaine.

L'année précédente, avec les Admirals de Norfolk, sa saison s'était terminée prématurément en raison d'une blessure à l'épaule droite qui avait éventuellement mené à une opération. On soupçonne que c'est ce qui a mis fin à son association avec le Lightning.

« L'équipe n'avait pas de raison valable, elle a simplement décidé d'y aller avec de plus jeunes gardiens qu'elle avait repêchés, fait valoir Desjardins. Ça fait partie du métier et je dois respecter la direction que le Lightning a prise. Je suis resté en bons termes avec l'équipe, surtout qu'elle m'a donné la chance de me faire valoir. »

En effet, c'est à Tampa que Desjardins a effectué ses deux seuls départs dans la Ligue nationale.

Le premier de ces deux matchs a d'ailleurs eu lieu contre le Tricolore. Le 20 décembre 2010, Desjardins a repoussé 27 des 28 tirs dirigés contre lui pour aider le Lightning à battre le Canadien 4-1.

Une douce revanche, certes, mais qui ne l'empêche pas de savourer l'opportunité qui se présente aujourd'hui à lui.

Tout comme l'an dernier, Robert Mayer et Peter Delmas se feront la lutte pour le poste de numéro deux.