Les Maple Leafs de Toronto, une équipe bien installée au 11e rang de l'Association de l'Est, se sont pointés à Montréal sans leur meilleur arrière Tomas Kaberle, sans leur deuxième meilleur buteur Niklas Hagman et sans leur gardien régulier Vesa Toskala. Cette formation venait de perdre quatre de ses sept derniers matches. D'ailleurs, les poursuivants immédiats du Canadien, les Panthers de la Floride, étaient allés battre les hommes de Ron Wilson par la marque de 3-1, jeudi soir à Toronto.

Dans les circonstances, on était en droit de s'attendre à une bonne prestation de la part des hommes de Bob Gainey. Malheureusement, cette équipe en déroute a encaissé un troisième revers (1-3-2) en six matches depuis le congédiement de Guy Carbonneau. Oublions les chiffres pour un moment! Dans les faits, cette formation est échevelée dans son territoire, incohérente en zone offensive et statique en zone centrale. Mis à part Maxim Lapierre qui joue avec passion, l'intensité passe dans le mode alternatif chez certains autres joueurs.

Un départ surprise

Si les entraîneurs du Canadien ont jeté un coup d'oeil sur les données statistiques, ils ont sûrement remarqué que les Maple Leafs ont habituellement tendance à commencer les matches en retard. Avant le début de la première période, les Leafs étaient en effet -28 (52 buts pour contre 80 buts contre) lors de leurs premiers engagements depuis le début de la saison. L'occasion était donc rêvée pour le Canadien de se lancer corps et âme en attaque. Mais encore une fois, cette équipe décevante a raté son entrée en scène. D'accord, Jaroslav Halak a mal paru sur le deuxième but des Leafs, celui de Mikhail Grabovski. Mais il n'y pouvait rien sur le but de Nikolai Kulemin qui a profité d'un surnombre alors que Ryan O'Byrne s'était fait coincer en haut par Grabovski. Ce même Kulemin a raté un but par un pouce en début de période alors qu'une remise à l'aveuglette de Saku Koivu a valu une descente en surnombre des visiteurs. Ajoutez à cela quelques revirements en zone défensive et on peut affirmer que ce sont les Leafs qui ont surpris le Canadien avec un départ canon.

L'effet Lapierre

La période médiane a bien mal commencé pour le Canadien qui s'est retrouvé avec un recul de 0-4. Sur les deux buts d'Alex Ponikarovsky, il y a eu des spectateurs sur la patinoire qui portaient un chandail d'époque. Sur le premier but de Ponikarovsky, Georges Laraque a tout simplement abdiqué près de sa ligne bleue pour laisser filer l'attaquant des Leafs. Puis, sur le jeu de puissance, après des tentatives de dégagement ratées, Ponikarovsky a travaillé en toute quiétude devant le filet du Canadien alors que Mike Komisarek admirait le travail de son gardien. Sans le travail de Lapierre qui a entraîné dans son sillon Chris Higgins et Alex Tanguay, le Canadien serait retourné au vestiaire après 40 minutes avec un déficit de quatre buts.

Le but qui tue

On se disait que le premier but de la dernière période allait déterminer le gagnant même si le Canadien tirait de l'arrière par deux buts. Mais ce but a été marqué par Jason Blake (jeu du match), des Maple Leafs. Pourtant Martin Gerber, le gardien du Toronto, semblait vulnérable après les deux buts de Lapierre.