Il n'y a pas si longtemps, Malcolm Subban était encore le frère de l'autre. Puis, il y a eu le repêchage de juin dernier. Les Bruins de Boston, enchantés par l'agilité et le potentiel du jeune gardien, en ont fait leur choix de première ronde. À ce moment-là, Malcolm s'est fait un prénom.

Il était assez bon pour les Bruins, mais ses 18 ans rebutaient Équipe Canada junior, qui n'avait même pas jugé bon de l'inviter au camp de sélection de l'an dernier. Mais Subban n'a pas bronché et il est revenu plus dominant encore, se distinguant au Défi Canada-Russie ainsi qu'aux Championnats U-18. Sans compter qu'il a pris d'assaut toutes les catégories statistiques dans la Ligue de l'Ontario.

Maintenant, il s'agit de confirmer les beaux espoirs placés en lui sur la plus grande scène internationale. Et du même coup, sortir pour de bon de l'ombre de P.K.

Avant que ne s'amorce le camp de sélection d'Équipe Canada junior, Subban était pressenti pour être le gardien titulaire de la formation aux prochains Championnats du monde. Mais ça ne s'est pas entièrement passé comme prévu à Calgary.

Mercredi, face à l'Université de l'Alberta, il a cédé trois fois dans les neuf premières minutes de la rencontre. Subban a admis qu'il s'était senti léthargique en début de rencontre et que l'équipe universitaire l'avait pris par surprise.

Entendons-nous, il n'a jamais été question que sa place au sein de l'équipe soit menacée. Mais s'il avait fallu qu'il trébuche à nouveau, hier, face à une équipe interuniversitaire albertaine, son statut aurait été sérieusement mis en doute.

Au final, Subban n'a pas été souvent mis à l'épreuve, juste assez pour laisser croire à ses entraîneurs que le match de la veille n'était qu'un accident de parcours.

«Il ne faut pas évaluer un joueur sur seulement quatre minutes de jeu dans un camp d'entraînement», a rappelé l'entraîneur-adjoint Mario Duhamel.

Personne n'était vraiment inquiet au sein d'Équipe Canada junior. Ni dans la famille Subban d'ailleurs. Au lieu de recevoir une avalanche de messages-textes pour le féliciter de sa nomination, c'est Subban lui-même qui a appelé ses parents pour leur annoncer ce qui semblait une formalité.

«Papa, maman, c'est fait.»

Enfin de l'aide en attaque!

À Belleville, Subban a l'avantage de jouer sur la seule patinoire de dimension olympique dans toute la Ligue de l'Ontario. Il n'aura donc pas d'ajustement à faire en ce qui a trait aux angles à couvrir.

Ce qui le changera surtout de son quotidien à Belleville, c'est ce qui va se passer devant lui. Subban a réussi à maintenir les Bulls près du sommet du classement depuis le début de la saison en dépit du fait qu'aucune équipe de marque moins de buts qu'eux dans leur association.

Ça fera changement de garder les buts d'Équipe Canada Junior, une formation dotée d'un arsenal autrement plus rassurant!

«C'est sûr, mais en même temps mon travail ne change pas, peu importe qu'on gagne 7-6 ou 1-0, a-t-il toutefois indiqué. Ma responsabilité demeure d'aider l'équipe à gagner.»

Malcolm a beau suivre les traces de son frère P.K., qui a lui aussi joué pour les Bulls ainsi que l'équipe canadienne junior, il n'en demeure pas moins que les deux hommes sont fort différents. Malcolm n'a certes pas la personnalité exubérante de son aîné. Le calme se lit sur son visage, s'entend à chacune de ses réponses.

«Il dit qu'il est plus gêné que ses frères mais quand il s'y met, il est capable d'être très drôle», assure le défenseur Dougie Hamilton, avec qui Subban est appelé à évoluer chez les Bruins de Boston.

«J'ai eu l'occasion de me familiariser avec lui dans divers camps depuis deux ans et c'est un gardien spécial.»

Malcolm Subban ne demande pas mieux que de le démontrer en Russie.