Ils ont beau être d'éternels rivaux, les Redskins de Washington et les Cowboys de Dallas ont plusieurs points en commun. À commencer par la tradition d'excellence sur le terrain, mais il y a beaucoup plus.

Les Cowboys et les Redskins sont les deux équipes qui valent le plus selon le magazine Forbes, ils sont la propriété d'hommes qui sont loin de faire l'unanimité - O.K., qu'une majorité de gens sont incapables de sentir - et les deux ne détestent pas s'offrir une bonne controverse, ou deux ou trois dans le cas des Cowboys, en pleine course aux séries.

 

Pas encore les Cowboys? Eh ouais, encore... C'est ce qui arrive lorsque le propriétaire remet en doute le «toughness» de son joueur le plus tough, ou que le receveur étoile voit des complots contre lui partout. Il arrive qu'on parle de tout, sauf de football, ce qui au final ne peut profiter qu'aux Giants de New York, visiteurs des Cowboys ce soir.

Jerry Jones a expliqué que ses propos avaient été mal interprétés à la suite du match au Heinz Field, dimanche dernier. Le flamboyant propriétaire a soutenu que c'est précisément parce qu'il était si courageux qu'il avait été surpris de voir Marion Barber rater le match contre les Steelers - le demi à l'attaque est blessé à un orteil. Ah bon.

Pour être juste, il est possible que Jones ait été mal compris. Mais à titre de propriétaire, quel était le raisonnement derrière cette sortie? Quels avantages pouvait-il bien espérer à écorcher Marion Barber devant les médias? Discutable comme comportement, d'autant plus que la recrue Tashard Choice - qui remplaçait Barber - a été le meilleur joueur de l'attaque des Cowboys contre Pittsburgh, totalisant 166 verges.

Grâce aux petites chicanes à Dallas, celle à Washington est presque passée inaperçue. Insatisfait de son utilisation lors du match de dimanche dernier - il a porté le ballon 14 fois et l'a attrapé trois autres -, Clinton Portis l'a exprimé à la radio. Ou pour être un peu plus précis, a tout bonnement décidé de planter son coach à la radio.

Portis s'est ouvertement demandé si les entraîneurs des Skins savaient ce qu'ils faisaient, a en dérision qualifié Jim Zorn de «génie», et a même mentionné la possibilité de quitter l'équipe. Venant d'un joueur qui a porté ou capté le ballon 292 fois en 13 matchs, le coup de gueule de Portis a eu de quoi surprendre.

Zorn a expliqué que son demi étoile avait joué moins souvent dimanche dernier parce qu'il a été incapable de s'entraîner en raison de différentes blessures au cours des dernières semaines et qu'il avait ainsi pris trop de retard au niveau du jeu de passe. Les deux hommes auraient réglé leur différend en se parlant dans le blanc des yeux depuis, mais pourquoi passer par les médias?

Peut-être parce que Portis est l'un des joueurs préférés du propriétaire Dan Snyder? Souvenons-nous que Zorn a d'abord été embauché à titre de coordonnateur à l'attaque pendant la saison morte. Et selon toute vraisemblance, Snyder ne lui a offert le poste d'entraîneur-chef qu'après avoir été incapable de convaincre son ou ses candidats de départ.

Le pouvoir de Zorn est donc ce qu'il est, sûrement pas très grand. Lorsqu'on connaît l'humeur irascible de Snyder - qui a congédié à peu près tout le monde qui avait une tête et deux bras dans l'organisation des Redskins au cours des premières années qui ont suivi son acquisition de l'équipe -, disons que Zorn n'est pas nécessairement dans une position très enviable.

Faire bande à part

Avec la fin de la présente convention collective prévue au terme de la saison 2009, plusieurs observateurs estiment que le plafond salarial tel qu'on le connaît actuellement pourrait disparaître dans la NFL. Ce même système économique qui a largement contribué à l'ascension du circuit et, ultimement, à sa domination sur le baseball majeur. Et les Cowboys et les Redskins - ou devrions-nous dire Jones et Snyder? - ont une autre chose en commun: ils ne demanderaient pas mieux que de voir le plafond salarial disparaître, au risque de considérablement affaiblir des équipes comme les Packers, les Steelers, les 49ers et bien d'autres encore. Dangereux.

Personne ne doute de l'amour qu'ont Jones et Snyder pour le football. Les deux hommes ont bien des défauts, mais la passion qu'ils ont pour leur équipe n'a pas de fin. Et c'est précisément ce qui est si dangereux. Ils n'en ont que pour la victoire et prendront n'importe quel moyen à leur disposition afin de l'obtenir. Quitte à tout chambarder dans la grande famille que constitue la NFL. D'ailleurs, regardez ce qui se passe dans leur propre club.