(Montréal) Avec les départs d’Eugene Lewis et de Jake Wieneke en plus des absences de Reggie White fils et Tyson Philpot en début de saison, peu d’experts pensaient que les Alouettes de Montréal allaient représenter une menace pour le reste de la LCF avec son jeu aérien.

D’ailleurs, la présence de 22 receveurs de passes au camp d’entraînement à Trois-Rivières n’avait rien pour rassurer au sujet de l’état des forces.

Le directeur général des Alouettes Danny Maciocia a embauché le vétéran Greg Ellingson, dont la réputation n’est plus à faire. Mais Ellingson s’est blessé dès le début du camp et il n’a capté qu’une seule passe à son retour au jeu, avant que son nom ne retourne sur la liste des blessés pour six rencontres. Sa saison – sa carrière ? – est terminée.

Pourtant, les Alouettes (7-7) se maintiennent près du sommet de la LCF pour les verges par la passe.

« Quand on a commencé la saison, tout le monde avait des doutes au sujet de nos receveurs, a admis le quart-arrière Cody Fajardo, lui aussi arrivé via le marché des joueurs autonomes l’hiver dernier. Je pense qu’on a prouvé semaine après semaine que nos receveurs sont constants.

« C’est un groupe très jeune, qui ne cesse de s’améliorer, c’est ce que je trouve le plus excitant. Nous n’avons pas encore atteint notre plein potentiel, mais on le sait que c’est à notre portée. Si on peut l’atteindre rapidement, ce sera beau à voir en éliminatoires. »

On ne peut contredire Fajardo sur ce point. Austin Mack, 26 ans, mène le circuit Ambrosie avec 1057 verges par la passe. Il a cinq matchs de 100 verges ou plus jusqu’ici. Tyler Snead (23 ans) suit à 540 verges. Kaion Julien-Grant et Philpot, 27 et 23 ans respectivement et qui ont tous deux raté quelques matchs en raison de blessures, suivent à 490 et 347 verges, dans l’ordre. Cole Spieker, le moins utilisé du groupe, approche des 200 verges.

« C’est une attaque qui s’adapte à ce que l’adversaire nous donne, a noté Fajardo. Alors un soir donné, c’est tel gars qui va connaître un match de 100 verges par la voie aérienne. La semaine suivante, ça en sera un autre. Ce que j’aime le plus de cette attaque, c’est qu’elle implique tout le monde. Tout le monde sait que sur chaque jeu, le ballon peut être envoyé vers lui.

« Philpot vient de connaître deux gros matchs (105 et 87 verges) ; Snead a été très constant pour nous depuis le début de la saison et Mack mène la ligue. Tout le monde la voyait (notre attaque aérienne) comme une faiblesse, mais c’est plutôt l’une des forces de cette équipe », a renchéri Fajardo.

« Je suis très fier de notre groupe de receveurs. Quand leur numéro est appelé (dans le caucus), ils exécutent les jeux, a ajouté l’entraîneur-chef Jason Maas. C’est un groupe qui travaille d’arrache-pied ; ils sont souvent les premiers ici. C’est aussi un groupe très uni, qui étudie ensemble. Ils sont aussi tous jeunes, et ils profitent de cette opportunité d’apprendre de cette expérience.

« Oui, nos receveurs sont en compétition l’un contre l’autre, mais ils le font pour le bien de l’équipe », a-t-il résumé.

Samedi dernier, dans la victoire de 28-11 aux dépens des Stampeders de Calgary, Mack et Julien-Grant ont été sous haute surveillance. Snead en a profité pour connaître son meilleur match en carrière avec 83 verges de gains.

« Mack et Julien-Grant accaparent beaucoup d’attention des défenses adverses. Ça a pour effet de libérer certains joueurs, a expliqué Maas. Samedi, ces deux joueurs auraient quand même pu faire trois ou quatre attrapés de plus. Nous appelons les jeux. Si le quart prend les bonnes décisions et va où la défense n’est pas, alors ça nous permet d’utiliser toutes nos armes. »