En 2018, c’était Patrick Mahomes. En 2019, ce fut au tour de Lamar Jackson, puis celui de Josh Allen, l’an dernier. Cette saison, Justin Herbert et Kyler Murray s’établissent comme des quarts-arrières de l’élite. Cette éclosion de jeunes passeurs assure à la NFL un avenir florissant à la position la plus importante. Voici notre classement annuel de la crème des quarts du circuit Goodell.

1- TOM BRADY (Buccaneers de Tampa Bay)

Il y a un an, un lecteur m’a écrit pour me dire que j’étais dans le champ parce que j’avais placé Brady au sixième rang de ce classement. Pas parce qu’il était trop bas, mais bien parce que le lecteur en question estimait qu’il était trop haut… On connaît la suite. Brady a gagné son septième championnat trois mois plus tard, battant Patrick Mahomes au Super Bowl. Le phénoménal quart de 44 ans menait la ligue pour les verges avant même le match de jeudi soir. Oui, Brady est extrêmement bien entouré à Tampa Bay, mais on voit mal ce qu’il pourrait faire de plus pour être considéré comme le meilleur quart au monde… On dit bien le meilleur, pas le plus talentueux, nuance.

2- PATRICK MAHOMES (Chiefs de Kansas City)

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Patrick Mahomes

Si ce n’était qu’une question de talent, Mahomes serait premier sur cette liste, et le choix entre lui et Brady n’a pas été facile. Mais alors que Brady joue aussi bien qu’à n’importe lequel autre moment de sa carrière, Mahomes a ralenti. Dans ses 12 derniers matchs en incluant les éliminatoires de la saison dernière, Mahomes a totalisé 28 touchés et 12 interceptions. Dans ses 15 matchs précédents, il avait lancé 40 passes de touché contre seulement quatre interceptions. À quoi doit-on attribuer cette hausse notable d’interceptions ? En partie aux ajustements qu’ont apportés les défenses adverses, qui s’assurent avant toute chose de ne pas accorder trop de longs jeux. Mahomes devra être exceptionnellement bon cette saison et au cours des prochaines afin que les Chiefs puissent continuer de viser les grands honneurs. Leur défense est l’une des pires de la ligue et leur profondeur n’ira pas en s’améliorant compte tenu de l’énorme salaire que touche Mahomes.

3- AARON RODGERS (Packers de Green Bay)

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Aaron Rodgers

Rodgers serait peut-être plus haut sur cette liste s’il était un peu mieux entouré. Son bras droit demeure l’un des plus puissants et précis de la ligue et il commet très peu d’erreurs sur le plan de la lecture du jeu comme en atteste son total de 17 interceptions lors de ses 57 derniers matchs (saison et éliminatoires). La seule chose qu’on peut peut-être lui reprocher, c’est qu’il n’est plus capable d’aller chercher des premiers jeux avec ses jambes aussi souvent qu’il le faisait plus tôt dans sa carrière, lui qui est âgé de 37 ans. Certains diraient qu’on peut également lui reprocher d’être une diva, mais l’équipe qui fera son acquisition, l’hiver prochain, ne s’en plaindra pas trop. Selon toutes les informations qui circulent, Rodgers est pratiquement certain de changer d’équipe avant la saison prochaine. Des rumeurs l’envoient à Pittsburgh et Rodgers ferait sans doute des ravages avec la défense et les jeunes joueurs offensifs de talent que possèdent les Steelers. À suivre.

4- RUSSELL WILSON (Seahawks de Seattle)

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Russell Wilson

Blessé à un doigt de la main droite lors du dernier match des siens la semaine dernière, Wilson ratera son premier départ depuis qu’il est devenu le partant des Seahawks, en 2012. Un peu comme l’est Rodgers à Green Bay, Wilson serait de plus en plus impatient par rapport aux choix que font les Seahawks quant au personnel des joueurs. On chuchote qu’il pourrait lui aussi exiger d’être échangé l’hiver prochain. Quant à la saison actuelle, il faudra voir si Wilson reviendra au jeu à temps pour sauver les Seahawks, qui s’en remettront à Geno Smith d’ici là. Les longues passes de Wilson sont toujours de toute beauté et il réussit encore à s’esquiver pour aller chercher des premiers jeux au sol. Son coefficient d’efficacité de 125,3 était le meilleur de la ligue après les cinq premières semaines du calendrier régulier.

5- DAK PRESCOTT (Cowboys de Dallas)

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Dak Prescott

La seule chose que Prescott ne possède pas contrairement aux quatre autres quarts-arrières du top 5, c’est une bague du Super Bowl. Mais en saison régulière, le quart des Cowboys est aussi bon que n’importe qui. L’horrible blessure à une cheville qu’il a subie il y a un an n’a rien changé à son jeu, lui qui occupe le troisième rang de la ligue pour les passes de touché avec 13, à égalité avec Justin Herbert. Il serait très étonnant que les Cowboys ne remportent pas le titre de leur section, alors Prescott devrait avoir l’occasion de prouver qu’il peut être aussi bon dans les éliminatoires. Ce serait déjà un pas dans la bonne direction s’il menait les Cowboys à leur première participation à la finale de la conférence Nationale depuis 1995, l’année de leur dernier Super Bowl.

6- JOSH ALLEN (Bills de Buffalo)

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Josh Allen

Certaines personnes estiment sûrement qu’Allen devrait être plus haut dans ce classement et elles n’ont peut-être pas tort. Il reste que le succès en janvier vaut son pesant d’or. Dans le cas d’Allen, ça ne semble être qu’une question de temps avant qu’il ne s’établisse comme un gagnant en séries. Il a déjà une participation à la finale de l’Américaine à son actif et son palmarès devrait être passablement plus garni dans quelques années. Comme la plupart des meilleurs jeunes quarts du circuit, Allen est très mobile, à la différence qu’il possède le gabarit d’un secondeur ! Mesurant 6’5 et pesant 237 livres, Allen est craint par bien des joueurs défensifs et peut profiter des défenses qui utilisent cinq ou six demis trop souvent. Comme passeur, Allen fait certainement partie des quarts-arrières qui se sont le plus améliorés au cours de ses premières années de l’histoire. Les Bills ont pris un certain risque en le sélectionnant au septième rang du repêchage de 2018, mais ce choix s’avère un vol.

7- LAMAR JACKSON (Ravens de Baltimore)

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Lamar Jackson

Selon ce qu’a rapporté Ian Rapoport, du NFL Network, Jackson et sa mère Felicia Jones négocient eux-mêmes le prochain contrat du quart-arrière des Ravens. Si Jackson est aussi bon à la table de négo qu’il l’est sur le terrain rectangulaire, il touchera un salaire annuel se situant quelque part entre 40 et 45 millions. Et compte tenu des risques de blessures associés à son style de jeu, Jackson serait bien avisé d’exiger que la majorité de l’argent prévu au contrat soit garantie. En 51 matchs réguliers, il totalise 538 courses, ce qui est plus de 10 par partie. Comme on a pu le constater, lundi soir face aux Colts d’Indianapolis, Jackson est également de plus en plus à l’aise derrière sa ligne protectrice. Excellant souvent dans les moments décisifs, Jackson est une force irrésistible lorsqu’il a le vent en poupe.

8- JUSTIN HERBERT (Chargers de Los Angeles)

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Justin Herbert

La rivalité entre Patrick Mahomes et Herbert dans l’Ouest de l’Américaine sera captivante dans les prochaines années, eux qui s’affronteront deux fois par saison. Joe Burrow est très bon, lui aussi, mais pour le moment, on doit donner la palme à Herbert lorsqu’il est question des quarts qui ont été repêchés en 2020. Le pivot des Chargers démontre depuis le début de la saison que son étonnante saison recrue n’était pas un feu de paille. L’ancien quart des Ducks de l’Université de l’Oregon possède toutes les qualités recherchées à la position : le gabarit, la précision, la force de bras, la mobilité, le flegme et la bonne attitude. Dire que la plupart des spécialistes du repêchage estimaient que Herbert aurait besoin d’une saison ou deux sur les lignes de touche avant de devenir un partant dans la NFL.

9- KYLER MURRAY (Cardinals de l’Arizona)

PHOTO GARY A. VASQUEZ, USA TODAY SPORTS

Oct 3, 2021 ; Inglewood, California, USA ; Arizona Cardinals quarterback Kyler Murray (1) runs for a first down ahead of Los Angeles Rams linebacker Terrell Lewis (52) and inside linebacker Kenny Young (41) during the first half at SoFi Stadium. Mandatory Credit : Gary A. Vasquez-USA TODAY Sports

Comme Russell Wilson, Murray excelle en dépit d’une taille atypique pour un quart de la NFL, lui qui mesure 5’10. Athlète remarquable, Murray devrait continuer de s’améliorer substantiellement au cours des prochaines années puisqu’il n’a été le quart partant de son équipe universitaire que pour une seule saison complète, en 2018. Les Cardinals sont toujours invaincus après leurs cinq premiers matchs de la saison et sont donc en bonne position pour atteindre les éliminatoires pour la première fois depuis 2015 grâce à Murray.

10- EX-AEQUO MATTHEW STAFFORD (Rams de Los Angeles) ET DEREK CARR (RAIDERS DE LAS VEGAS)

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Matthew Stafford

À mon humble avis, il y a une cassure après les 11 meilleurs quarts actuellement. Après seulement cinq matchs dans l’uniforme des Rams, Stafford a prouvé qu’il était effectivement un quart de premier plan. Dans quelques mois, il aura peut-être l’occasion de démontrer qu’il est capable de gagner un championnat. Quant à lui, Carr connaît un très bon début de saison, mais faudra voir si le départ de Jon Gruden aura un impact négatif sur son jeu. Carr semble particulièrement apprécié de ses coéquipiers et n’a que 30 ans, ce qui est relativement jeune pour un quart-arrière de nos jours. Il est actuellement deuxième pour les verges par la passe avec 1605 alors que Stafford est troisième avec 1587.

Les prédictions de Miguel Bujold

  • Miami c. Jacksonville (à Londres) = Jacksonville
  • Green Bay à Chicago = Green Bay
  • Cincinnati à Detroit = Detroit
  • Houston à Indianapolis = Indianapolis
  • Rams de L. A. chez les Giants de N. Y. : Rams de L. A.
  • Kansas City à Washington : Kansas City
  • Minnesota en Caroline : Caroline
  • Chargers de L. A. à Baltimore : Baltimore
  • Arizona à Cleveland : Cleveland
  • Las Vegas à Denver : Denver
  • Dallas en Nouvelle-Angleterre : Dallas
  • Seattle à Pittsburgh : Pittsburgh
  • Buffalo au Tennessee : Buffalo

La semaine dernière : 10-5

Total de la saison : 47-28

Trois matchs à surveiller

CHARGERS DE L. A. À BALTIMORE, DIMANCHE, 13 h

PHOTO GARY A. VASQUEZ, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Justin Herbert

Deux équipes qui ont réussi de spectaculaires remontées pour majorer leur fiche à 4-1 lors de la cinquième semaine du calendrier. La défense des Ravens est plus vulnérable que par les années passées contre la passe et leur tertiaire aura fort à faire pour neutraliser Justin Herbert et ses receveurs. L’absence du demi de coin Marcus Peters, qui s’est déchiré un ligament croisé antérieur au camp, nuit considérablement aux Corbeaux. De l’autre côté du ballon, il sera intéressant de voir si l’entraîneur-chef des Chargers, Brandon Staley, et son coordonnateur défensif, Renaldo Hill, auront trouvé une façon de contenir Lamar Jackson. Les Chargers ont la pire défense du circuit contre la course (157,6 verges par match). Cet affrontement pourrait avoir une incidence directe sur le classement final de la conférence Américaine en janvier.

ARIZONA À CLEVELAND, DIMANCHE, 16 h 05

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Nick Chubb (24)

Il n’y a pas si longtemps, un match entre les Cardinals et les Browns n’aurait pas tout à fait soulevé les passions. Si les Cards veulent rester invaincus, ils devront limiter le monstre à deux têtes que forment Nick Chubb et Kareem Hunt. Chubb n’est devancé que par Derrick Henry pour les verges au sol et en a récolté 523, alors que Hunt occupe le 16e rang du circuit avec 295. La défense des Cardinals est la cinquième pire de la ligue contre la course, elle qui accorde une moyenne de 139 verges au sol par rencontre. En défense, les Browns ont de nombreux blessés dans leur tertiaire. Les demis de coin Denzel Ward, Greg Newsome II et Greedy Williams représentaient tous des cas incertains au moment d’écrire ces lignes. Ça pourrait être problématique contre les Cards, qui possèdent quatre ailiers espacés avec plus de 260 verges au compteur.

BUFFALO AU TENNESSEE, LUNDI, 20 h 15

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Josh Allen (17)

En allant donner une correction aux Chiefs à Kansas City, les Bills ont validé leur début de saison et ont par le fait même démontré pourquoi ils devraient maintenant être considérés comme l’équipe à vaincre dans l’Américaine. Josh Allen a profité d’une tertiaire poreuse, dimanche dernier, et pourrait faire la même chose contre celle des Titans. La défense des Bills s’est quant à elle assurée de ne pas accorder de longs jeux à Patrick Mahomes et aux Chiefs en gardant presque toujours deux demis de sûreté dans les zones profondes. Cette fois, elle devra payer le prix pour arrêter Derrick Henry, qui a connu son deuxième match de trois touchés de la saison la semaine dernière. Les Titans font partie de la pire division de la ligue et ont déjà deux victoires d’avance sur chacune des trois autres équipes de celle-ci. Mais il y a encore des doutes quant à leur capacité à rivaliser avec les poids lourds de la conférence. Le match de lundi sera donc une belle occasion de se faire justice.