(Glasgow) Plus de 8000 athlètes et des dizaines de titres en jeu : pour la première fois de l’histoire, treize disciplines du cyclisme tiennent leurs Championnats du monde au même endroit et au même moment, du 3 au 13 août à Glasgow.

D’habitude c’est chacun dans son coin, éparpillé à travers le globe. Ainsi, en 2022, les Mondiaux sur route ont eu lieu en Australie, la piste à Saint-Quentin-en-Yvelines, près de Paris, le VTT dans les Alpes françaises ( aux Gets ) et le BMX freestyle à Abu Dhabi.

Désormais, tous les quatre ans en année préolympique, les différentes disciplines se retrouvent dans un lieu unique, où Remco Evenepoel, champion du monde sur route en titre, et Pauline Ferrand-Prévot, égérie du VTT, pourront partager la même cantine, un peu comme aux JO.

À partir de jeudi, sur plusieurs sites en Écosse, avec Glasgow comme épicentre, 13 disciplines vont décerner leurs maillots arc-en-ciel lors d’un rendez-vous que l’Union cycliste internationale ( UCI ) présente comme « le plus grand évènement cycliste de l’histoire ».

Les disciplines olympiques — la piste, la route, le VTT et le BMX — seront particulièrement scrutées à un an des JO de Paris. Mais on verra aussi des sports plus confidentiels comme le cyclisme en salle, le trial, le Grand Fondo et le paracyclisme.

« Jeux olympiques du cyclisme »

« En termes d’exposition, ça fait un peu Jeux olympiques du cyclisme. Des disciplines moins médiatiques vont en bénéficier et être mises en lumière », observe Florian Rousseau, directeur du programme olympique à la Fédération française ( FFC ).

En 2027, lors des prochains « Super Mondiaux » organisés en Haute-Savoie, ce seront même 19 disciplines qui seront au programme.

Plus haut, plus loin, plus fort ? Pour les organisateurs des Mondiaux de Glasgow, qui tablent sur plus d’un million de spectateurs, le défi est « à la fois enthousiasmant et effrayant ». Car, selon Paul Bush, président des Mondiaux 2023 qui était déjà responsable des Jeux du Commonwealth en 2014 à Glasgow, « c’est le plus gros évènement sportif de l’histoire de l’Écosse, plus gros qu’une Coupe du monde de rugby ».

Sur le plan sportif, le rendez-vous représente une étape cruciale sur la route des JO de Paris-2024.

Surtout pour les pistards qui ouvrent le bal jeudi jusqu’au 9 août sur le vélodrome Sir Chris Hoy, où les différentes nations voudront valider leurs quotas de qualifications olympiques.

L’occasion aussi pour des bastions comme la Grande-Bretagne, l’Australie, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie et la France de marquer les esprits en vue des JO.

Sur la route, l’épreuve-reine de la course en ligne aura lieu dès dimanche chez les hommes, alors que la course femmes clôturera les Mondiaux le dimanche 13 août.

La Belgique armée sur route

Les hommes partiront d’Édimbourg et longeront l’estuaire du Forth pour arriver à Glasgow où sera jugée l’arrivée au bout de 277 km, après dix tours d’un circuit en ville très technique, truffé de virages.

La Belgique partira ultra-favorite avec pas moins de trois leaders, le tenant du titre Remco Evenepoel, l’homme à tout faire Wout Van Aert et le sprinteur Jasper Philipsen, vainqueur de quatre étapes sur le dernier Tour de France.

Même si le tracé lui convient moyennement, le Slovène Tadej Pogacar sera également de la partie, contrairement au Danois Jonas Vingegaard, vainqueur du Tour de France, qui a une nouvelle fois préféré faire l’impasse.

La course femmes, longue de 157 km, s’élancera le long des rives du Loch Lomond pour traverser le parc national des Trossachs avant de terminer également à Glasgow.

Là aussi la Belgique s’annonce redoutable avec Lotte Kopecky, deuxième du Tour de France femmes, qui cumulera piste et route à Glasgow, où elle pourrait être l’une des reines de ces Mondiaux.

Mathieu van der Poel sera une autre attraction puisque le Néerlandais visera à la fois le titre mondial sur la route dimanche et celui en VTT cross-country olympique le samedi suivant, où il croisera notamment le fer avec une autre vedette tous terrains, le Britannique Tom Pidcock.