(Paris) Les femmes aussi ont droit aux pavés : Paris-Roubaix aura son équivalent féminin, le 25 octobre, en ouverture de la prestigieuse classique cycliste, dans une saison chamboulée par la pandémie de coronavirus.

La course, mise sur pied par ASO (Amaury Sport Organisation) également organisateur du Tour de France, est la grande nouveauté du calendrier 2020 ultra-resserré –en quatre mois– après la cascade de reports et annulations provoquées par les différentes mesures étatiques liées au coronavirus.

Le 25 octobre, Paris-Roubaix aura donc deux versions puisque les femmes emprunteront une partie du parcours avant les hommes. La « reine des classiques » rejoint ainsi plusieurs autres grandes classiques, notamment le Tour des Flandres (depuis 2004) et Liège-Bastogne-Liège (2017) qui ont déjà une déclinaison féminine.

Dans le cercle des « monuments », les plus grandes classiques par leur importance, leur kilométrage et leur histoire, seules les deux courses italiennes, Milan-Sanremo et le Tour de Lombardie, attendent encore d’avoir un pendant féminin. La première, baptisée Primavera rosa, avait tenté une expérience en 1999 avant d’y mettre un terme en 2005.

Chez ASO, « on a la volonté d’augmenter, pas à pas, le nombre d’épreuves féminines », a déclaré à l’AFP Christian Prudhomme, directeur du Tour de France.  

Vers un Tour de France féminin en 2022

« L’UCI indique très clairement la voie pour le cyclisme féminin », a estimé Christian Prudhomme en justifiant le délai pour mettre en place Paris-Roubaix féminin : « Ces dernières années, la course juniors avait lieu le matin. Cette fois, il n’y aura pas de course juniors. On saisit donc la possibilité. »

Est-ce pour autant une expérience ? « Je ne vois pas pourquoi ce serait une expérience sans lendemain, le symbole est tellement fort », a répondu le directeur du Tour à propos des années suivantes. « Il faudra qu’on trouve une solution à l’avenir, qu’on s’adapte. Mais c’est inhérent à notre métier, cette année plus que jamais ».

Dans la marche vers une reconnaissance accrue du cyclisme féminin, le directeur du Tour s’est prononcé sur la possibilité de l’équivalent d’un Tour de France féminin : « Notre volonté est toujours la même. Nous avons entamé une réflexion sur une épreuve féminine qui aurait lieu après le Tour de France. Mais le calendrier a été considérablement bousculé, 2021 inclus puisqu’il y aura les JO. Ce serait dans la logique des choses de l’envisager pour 2022. »