Les routes du Québec sont prises d'assaut par les cyclomoteurs. Depuis 2001, leur nombre a plus que doublé. Dans les cours d'écoles secondaires, les populaires scouteurs sont en voie de supplanter les vélos. Et avec cette hausse spectaculaire, les accidents suivent la même courbe ascendante.

En 2001, selon la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), la province comptait 16 939 cyclomoteurs immatriculés. En 2007, 34 453 de ces véhicules sillonnaient les routes. C'est plus de deux fois plus. Les cyclomoteurs sont particulièrement populaires auprès des jeunes. «Ça me donne la possibilité de me déplacer quand je veux. Et mes parents sont bien contents de ne pas avoir à me faire des lifts tout le temps», dit Olivier, de Charlesbourg.

À partir de 14 ans, un jeune peut conduire légalement un cyclomoteur au Québec s'il est détenteur d'un permis de conduire de classe 6D. Pour l'obtenir, il faut réussir l'examen théorique, le test visuel et une activité d'apprentissage autonome, en plus d'avoir l'autorisation des parents.

Mais aucun cours de conduite n'est requis, indique Audrey Chaput, relationniste à la SAAQ.

Chez le concessionnaire moto KTM, l'engouement pour ce type de bolide est palpable.

«Cette saison, depuis un mois, les ventes sont très bonnes, dit le propriétaire, Jacques Persoons. Tout dépend du type de scouteur. Les européennes Vespa sont plus populaires chez les jeunes professionnels et les gens à la retraite. Mais d'autres modèles, au look plus dynamique, sont particulièrement populaires chez les 14-16 ans.»

 

À environ 3000 $ l'engin, les jeunes se présentent avec leurs parents qui parfois paient la note, mais le plus souvent cautionnent le financement et prennent entente avec leur ado pour les modalités de remboursement, révèle M. Persoons.

On note le même intérêt marqué chez Moto sport Auclair.

 

Selon le directeur adjoint, Danny Gravel, les cyclomoteurs doivent leur popularité grandissante au prix astronomique de l'essence. Les jeunes, mais de plus en plus d'adultes aussi, y trouvent leur compte. D'ailleurs, en 2007, 4336 cyclomoteurs étaient immatriculés au nom d'une personne âgée de 19 ans ou moins, contre 12 928 dont le propriétaire avait entre 35 et 44 ans et 10 479 pour les 45-54 ans. Cependant, les moins de 19 ans sont probablement sous-représentés dans les statistiques, souligne Audrey Chaput, puisque souvent, la petite moto est immatriculée au nom du parent.

Plus d'accidents

Si les petites cylindrées sont de plus en plus présentes sur les routes, le nombre d'accidents a lui aussi grimpé.

En 2001, on dénombrait 483 accidents impliquant des cyclomoteurs et qui ont fait 462 blessés (graves et légers) et deux morts. L'an passé, le bilan s'était considérablement alourdi : on a recensé 1081 accidents dans lesquels étaient impliquées 1076 bles¬sés et cinq morts. À la police de Québec, on sait que la période printanière est critique, particulièrement chez les jeunes.

«Chez les moins de 20 ans, il y a énormément d'accidents, commente la policière Sophie Lescault. L'inexpérience joue pour beaucoup. Au printemps, quand la chaussée n'est pas bien nettoyée, les incidents montent en flèche.

«Souvent, ajoute-t-elle, les jeunes ne font pas la différence entre la conduite d'un vélo ou d'un cyclomoteur et oublient qu'en petite cylindrée, ils sont soumis aux mêmes règlements que les automobilistes et s'exposent aux mêmes amendes s'ils y contreviennent.»