Certes, le décor est bucolique, la piste propose des défis intéressants, mais du côté de la sécurité, les organisateurs auraient pu faire mieux, estime le Français.

Certes, le décor est bucolique, la piste propose des défis intéressants, mais du côté de la sécurité, les organisateurs auraient pu faire mieux, estime le Français.

«Le circuit a été conçu dans les années 60. Il était convenable pour l'époque, mais il n'a pas vraisemblablement évolué depuis. Ça va être vraiment difficile (de piloter ici). Il va falloir se méfier de certains virages, dont un en particulier - le 7 - qu'on négocie à 280 km/h. Le terrain est presque plat, il y a peu de dégagements et les barrières de sécurité sont proches»

Alex Tagliani s'inquiète aussi de l'exiguïté des dégagements quand il y en a. «Ce circuit pourrait être grandement amélioré sur le plan de la sécurité. Il n'y a pas de place pour l'erreur, car souvent, il n'y a carrément pas d'échappatoires. Si un pilote sort de piste, il va s'en rappeler! Ça va demander une concentration totale, comme sur un ovale. Si tu perds le contrôle, tu es certain à 99% de finir dans le mur.» Depuis son accident à Houston l'an dernier, lorsqu'il avait frappé un mur de plein front, Tagliani s'implique plus activement dans la sécurité du championnat.

Si le Québécois estime que la piste est «convenable pour une première année», il souhaiterait tout de même voir quelques changements pour l'an prochain. «Certains dégagements sont gazonnés, mais quand tu sors de piste sur du gazon, tu glisses! Il faudrait enlever l'herbe et mettre du ciment avec de la peinture adhérente. Certaines aires de dégagement pourraient aussi être agrandies. Il suffirait d'un peu d'investissement pour rendre la piste plus sécuritaire et on se retrouverait avec un des plus beaux circuits de course au monde.»

Ces modifications ne figurent toutefois pas dans les plans des organisateurs, dit François Dumontier, directeur général du Champ Car de Mont-Tremblant. «Certains pilotes disent qu'il n'y a pas assez de zones de dégagement ici, mais sur les pistes de Toronto, Houston ou Vegas, elles sont inexistantes! Oui, c'est un circuit qui est rapide, mais la course automobile implique tout de même un facteur de risque.»

D'ailleurs, la piste a été approuvée par la Fédération internationale de l'Automobile. «Charlie Whiting (délégué technique de la FIA) est passé au circuit le lendemain du Grand Prix du Canada avec les responsables du Champ Car; ils n'ont fait aucune demande de modifications.»

Chose certaine, le tracé des Laurentides va exiger de chaque pilote une bonne dose de témérité. Son enchaînement de montées et de descentes lui a d'ailleurs valu une comparaison flatteuse, puisque le pilote français Simon Pageneau l'a comparé à Spa-Francorchamps. Rien de moins!

Le spectacle s'annonce-t-il à la hauteur de ce compliment? Pas sûr, dit Bourdais, manifestement décidé à jouer les trouble-fête. «Ça va être très difficile de doubler. On pourrait essayer au virage 8, mais il faudrait d'abord être collé à la voiture qui nous précède au virage précédent. Or, c'est à peu près impensable à cause des vitesses élevées et du faible niveau d'appui.»