Certains profanes faisaient des gorges chaudes, hier matin, en prenant connaissance de la nouvelle. Partir de la Formule 1 et se retrouver dans une camionnette, c'était la déchéance suprême.

Certains profanes faisaient des gorges chaudes, hier matin, en prenant connaissance de la nouvelle. Partir de la Formule 1 et se retrouver dans une camionnette, c'était la déchéance suprême.

Pourtant, le choix des camionnettes n'est pas un hasard ni une claque au visage. C'est tout simplement que les camionnettes sont présentement ce qui ressemble le plus aux voitures Nascar de la prochaine saison en ce qui a trait à la tenue de route, l'aérodynamisme et le comportement sur les ovales ou les circuits routiers. C'est pour cette raison, comme l'expliquait un connaisseur hier matin, à CKAC, que Villeneuve va tâter de la camionnette lundi.

Cela dit, Jacques Villeneuve n'a pas encore atteint son objectif. Mais j'aime beaucoup le sérieux qu'il montre dans sa démarche. Et j'aime qu'il soit capable de dire au confrère Dominic Fugère que ça lui ferait bien mal si ça ne marchait pas pour lui en Nascar.

Je tiens d'ailleurs à rappeler aux lecteurs que j'ai entendu Villeneuve parler de Nascar alors qu'il trônait en seigneur dans son baquet chez British American Racing. Ça fait plusieurs années déjà que le Québécois rêve de Nascar. Même que ça me surprenait beaucoup, à l'époque, qu'un gaillard capable de piloter une voiture aussi sophistiquée qu'une F1, puisse tripper sur des gros bazous comme les voitures de Nascar.

Ça montrait que Villeneuve a beau avoir grandi en Europe, il a quelque chose de nord-américain en lui. Surtout qu'en gagnant les 500 Milles d'Indianapolis, il avait raflé un des fleurons de la course automobile mondiale.

Il reste plusieurs obstacles à franchir avant que Villeneuve ne prenne le départ dans une course de la Coupe Nextel ou du commanditaire qui donnera son nom à la série l'an prochain. Mais lundi, on saura s'il faut suivre de près sa démarche ou s'il faut déjà se préparer à laisser les gars et les filles de la section Arts et spectacles prendre la relève avec son prochain disque.

L'idéal pour les fans, c'est que Villeneuve et Patrick Carpentier se retrouvent dans les ligues majeures en février 2008. À chaque fin de semaine, on va avoir de quoi tripper. Villeneuve, Carpentier, Tag en Champ Car, Bruno Sprengler en DTM en Europe et peut-être en Formule 1 un jour

Il y a quelqu'un à La Presse qui va garnir sa réserve de points Aeroplan. Même s'il est plus difficile d'échanger ces points que de soigner un cancer.

Québec en deuil

La mairesse Boucher n'est plus. La nouvelle est tombée comme un grand chêne qui s'écrase sous le vent.

Tout le monde connaissait la mairesse. Et si on faisait souvent des gorges chaudes à son sujet, c'était trop souvent parce qu'on la connaissait mal. Pour une robe trop voyante, combien de tailleurs classiques

Je suis très content d'avoir participé à l'émission de France Beaudoin, plus tôt cet été. La mairesse faisait partie de s invités et elle fut éclatante de vérité et de bonne humeur. Même pendant les pauses publicitaires, elle répondait aux questions avec l'aplomb qu'on lui connaissait et que les contribuables aimaient tant chez elle.

La mairesse Boucher n'est plus et même si c'est horriblement tôt, on peut déjà croire que certains projets sociosportifs qui dormaient en attendant son départ vont se retrouver relancés dans l'opinion publique.

C'était connu que la mairesse menait le grand Village comme une bonne maman menait le budget familial quand le père passait le mois dans les chantiers.

Et si elle comptait de près les sous de la famille et des contribuables, il était très difficile de la convaincre de s'engager dans des projets le moindrement ambitieux.

Je pense à Marc Bellemare, ancien ministre de la Justice et candidat malheureux et retiré à la mairie de Québec. Me Bellemare rêve encore du retour des Nordiques à Québec et de l'implantation d'une équipe de la Ligue canadienne de football dans la Vieille Capitale. Mais tant que la mairesse était là

Et il y a Marcel Aubut. Le Kid avait l'âme triste, hier: «Je n'étais pas toujours d'accord avec la mairesse Boucher, mais je la respectais énormément. Et puis, elle était planétaire. Elle devait être la seule politicienne au monde à avoir été élue mairesse d'une ville faisant partie du patrimoine mondial sans campagne, sans parti et sans dépenser. Dernièrement, j'avais eu quelques bonnes rencontres avec elle. Ainsi, elle m'avait demandé de laisser passer 2008 pour ma course dans le Vieux-Québec, mais elle m'avait encouragé pour 2009. Quant à savoir si sa mort va changer les données pour les projets à saveur sportive, je pense qu'il serait disgracieux d'en parler le jour de sa mort. On va attendre», de dire Me Aubut.

Les grands experts vont analyser, peser et soupeser ses années en politique. Moi, je veux me souvenir d'une belle heure passée en sa compagnie dans le studio de France Beaudoin.

C'était une femme cultivée, instruite, charmante, droite.

Qu'elle ait eu des problèmes avec le sport, on en reparlera une autre fois.

Toutes mes condoléances à ses proches et à ses amis.