On a revu à Montréal le Michael Schumacher des beaux jours. Le pilote allemand a rappelé à tout le monde qu'il a déjà remporté le titre mondial à sept reprises.

Dimanche, il a fait une course sans bavure pour terminer quatrième, à quelques millièmes de seconde de Mark Webber, mais non sans avoir réussi quelques dépassements inspirés qui l'ont mené jusqu'en deuxième position.

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«On devrait être heureux, mais c'est aussi un peu décevant parce que l'on était près de réaliser un podium, a dit Schumi. J'ai un oeil qui rit et un autre qui pleure.»

Par contre, selon son patron Norbert Haug, Schumacher n'a aucune raison d'être déçu. «Comment peut-on être frustrés? Ce fut la course la plus excitante de la saison et nous y avons tenu un rôle important alors c'est très satisfaisant, a-t-il soutenu. On a donné un excellent spectacle et Michael a livré une belle performance. On ne pouvait pas faire beaucoup mieux, il était le pilote le plus rapide avec les pneus intermédiaires, cela veut certainement dire quelque chose.»

En effet, avec Jenson Button, Schumacher a été l'un des deux animateurs de cette course. Avant que tout le monde ne passe en pneus tendres alors que la piste devenait sèche, il a signé les meilleurs temps en piste, se payant d'un seul coup les scalps de Kamui Kobayashi et Felipe Massa, au 51e tour.

«Ça me plaît bien quand on est forcés de composer avec des conditions changeantes auxquelles il est impossible de se préparer, a dit Schumacher. C'est la combinaison idéale qui me permet souvent de gagner du terrain et ça a été le cas aujourd'hui.»

Par contre, sa monoplace a perdu de sa superbe quand la piste s'est asséchée. Néanmoins, il a tenu sa deuxième position avec panache, forçant notamment Mark Webber à court-circuiter la chicane du Casino deux fois lors de vaines tentatives de dépassements.

Ce n'était toutefois qu'une question de temps et Button, avant Webber, a réussi à passer, profitant du système d'aileron mobile, un avantage considérable dans la longue ligne droite du Casino. «Les derniers tours ont été plutôt simples, a expliqué Schumacher. J'ai dû me défendre contre deux voitures rapides qui fondaient sur moi. Je ne pouvais pas faire grand-chose. En fait, j'avais l'impression d'être une cible immobile, et pas seulement devant un seul fusil, mais plutôt devant une mitrailleuse!»

«C'est toujours plaisant de se battre en piste, mais c'est bien sûr plus intéressant de le faire en gagnant des places qu'en tentant de défendre sa position», a-t-il ajouté.

Le système de réduction d'appui (Drag Reduction System) pourrait apparaître frustrant pour un pilote qui roule devant, mais on n'en faisait pas de cas chez Mercedes: «C'est la règle et elle est valable pour tout le monde, a dit Norbert Haug. On ne peut pas être frustrés de cela. D'ailleurs, si Michael avait été à une seconde de Webber dans le dernier tour, il aurait lui-même pu l'utiliser.»

Un tour de plus et Schumacher aurait en effet pu retrouver ce podium qui lui échappe depuis son retour en F1, l'an dernier.

La course de Montréal pourrait-elle être une forme de rédemption pour l'ancien champion? Peut-être bien, mais pas si l'on s'en tient au principal intéressé: «Je suis encore la même personne, a-t-il assuré. Bien sûr, c'est bien quand il y a des résultats positifs, mais je ne crois pas avoir mieux piloté aujourd'hui que depuis le début de la saison.»