Alors que l'on s'attendait à voir les McLaren chauffer les Red Bull à Montréal, ce sont plutôt les Ferrari qui pourraient venir mêler les cartes.

Avec Fernando Alonso deuxième sur la grille et Felipe Massa tout juste derrière lui, les Ferrari peuvent plus que jamais aspirer à la victoire.

«On est confiant, c'est notre meilleur résultat de la saison, bien meilleur que ceux enregistrés à nos six premières courses, a dit Alonso après la séance de qualifications. C'est la première fois depuis Singapour l'an dernier que nous partons de la première ligne. C'est bien sûr d'excellents résultats pour l'équipe, mais on doit faire le travail demain pour profiter de nos bonnes positions de départ. Cela dit, nos cartes sont sur la table, nous avons une chance de gagner.»

Les Ferrari ont en effet quelques atouts en main.  «Notre plus grand avantage est la configuration de la piste, a révélé Alonso. Nous éprouvons des problèmes dans les courbes rapides qui nécessitent davantage d'appui, et il n'y a pas de tels virages ici. Donc, tout va bien pour nous pour l'instant.»

D'autant plus que les Red Bull ont des soucis avec leur système de récupération d'énergie cinétique (SREC - voir le texte de Michel Marois), qui pourrait jouer un rôle crucial dans les longues lignes droites à Montréal, tout comme les ailerons mobiles. Les Ferrari ont d'ailleurs enregistré d'excellents chronos dans les zones rapides, ce qui pourrait être très payant en course en facilitant les dépassements aux pilotes de la Scuderia.

«Par contre, chaque course est différente, a nuancé Alonso. La stratégie d'arrêts au puits peut varier en fonction de la position que l'on occupe au premier virage, ou en fonction des décisions stratégiques des autres écuries. Il faut savoir être flexible.

«La présence possible de la voiture de sécurité en piste - deux fois les séances d'essais ont été arrêtées à cause d'accidents, ça pourrait arriver en course - peut aussi changer la donne, a poursuivi le pilote espagnol. Pour gagner, il faut donc prendre les bonnes décisions, mais aussi être chanceux.»

Surtout si la pluie s'invite à la fête, comme ce pourrait bien être le cas demain. «Nous n'avons pas encore roulé tous ensemble sur la piste avec les pneus Pirelli pour la pluie, a dit Alonso. Dans ces conditions, il ne faudrait pas oublier les McLaren, qui pourraient être très compétitives, car elles semblent rouler avec davantage d'appui que nous.»

Felipe Massa a souligné de son côté que le circuit Gilles-Villeneuve n'était pas une piste facile à maîtriser sous la pluie, ajoutant en concluant qu'il était «toujours mieux de commencer en avant, qu'il pleuve ou non.»