Bruno Spengler est de passage à Montréal ce week-end, invité par son employeur Mercedes, pour qui il domine le classement de la série DTM, le championnat allemand de voitures de tourisme.

Comme à chaque fois où Spengler passe au Québec à l'occasion du Grand Prix de Formule 1, il est question de la possibilité de voir le pilote de Saint-Hippolyte faire le saut en Formule 1. À 28 ans, Spengler a fait son nid en DTM, il est confortable et ne regrette absolument pas son choix de carrière. « Je m'accomplis pleinement en DTM, a assuré Spengler. Si on m'offrait une place dans une écurie de F1 de fond de grille, je choisirais de rester en DTM. »

Cela dit, il pourrait reconsidérer son choix si on lui proposait un bon volant, mais cette opportunité ne viendra vraisemblablement pas de Mercedes GP. À la question de savoir si Spengler pourrait éventuellement profiter de son statut en DTM pour être éventuellement promu en F1, son patron Norbert Haug a été brutalement franc, même s'il était assis droit devant l'athlète québécois: « Bruno est un pilote de DTM, un point c'est tout. Le DTM n'est pas une série-école de la Formule 1. La F1 c'est la F1, le DTM, le DTM.»

Le NASCAR alors? Spengler ne dirait pas non à venir rouler à Montréal pour la course de série Nationwide, en août. « Si l'opportunité se présente, c'est certain que j'aimerais ça, mais il faudrait que j'obtienne l'accord de mes patrons et du DTM, a dit Spengler. Cela dit, je n'ai jamais piloté de voitures de NASCAR et il s'agit de voitures très différentes. Il faudrait que je puisse faire des essais avant de rouler à Montréal. »

Il lui faudrait aussi s'habituer au côté gaillard des courses de NASCAR. « C'est un peu différent, ça se cogne moins en DTM qu'en NASCAR, a expliqué Spengler. Nos règles sont plus strictes pour empêcher que l'on se rentre dedans, mais nos voitures disposent aussi d'éléments aérodynamiques sophistiqués qui font que quand on s'accroche, on peut perdre jusqu'à trois ou quatre dixièmes au tour. On réfléchit donc avant de foncer dans quelqu'un. »

Malgré tout, comme en NASCAR, le dernier tour d'une course de DTM peut réserver son lot de touchettes plus ou moins délibérées : « Bien sûr, ça c'est déjà fait et ça se refaire», a dit Spengler, sourire en coin.

Qui sait, verra-t-on un jour Spengler venir rouler chez nous au volant d'un bolide de DTM car la série allemande cajole l'idée d'étendre son rayon d'action. « Nous avons des pourparlers aux États-Unis et ailleurs dans le monde, mais il s'agit de contacts très préliminaires, a dit Norbert Haug. Nous aimerions faire croître la série, il n'y a pas de doute, mais pas question de brûler les étapes.»

« Ça serait vraiment bien de rouler ici, le circuit Gilles-Villeneuve serait idéal pour nos voitures », a conclu Spengler, rêveur.

Permettons-nous de rêver avec lui!