Il gagne des millions mais n'a plus de maison; le Japonais Kamui Kobayashi, qui a déménagé de Paris, vit désormais à l'hôtel entre les courses, ce qui fait de lui l'un des premiers, sinon le premier pilote de Formule 1 sans domicile fixe, a confirmé mercredi son équipe Sauber.

L'information a été révélée par l'intéressé lui-même. Lors d'une interview au journal suisse Sonntagsblick, qui lui demandait s'il comptait rallier la Suisse pour se rapprocher de son écurie - Sauber est basé à Hinwil à une quarantaine de kilomètres de Zürich - Kobayashi a répondu: «Ça serait bien, mais je ne sais pas encore où je dois vivre!»

Et le Japonais de poursuivre: «J'ai déménagé de mon appartement parisien. (...) Je n'ai pas d'appartement, plus de maison. Je ne sais pas où je vis. Je n'ai plus de point de chute, seulement une grosse valise, avec laquelle je vais en ce moment d'hôtel en hôtel.»

«Je suis de toute façon toujours en mouvement. La seule question que je dois me poser est: où dois-je payer mes impôts?», a-t-il plaisanté.

«Kamui est unique. Je n'ai jamais rencontré de pilote qui n'avait pas de maison, mais en ce moment, il le vit bien, a commenté l'un des porte-parole de l'écurie Sauber, à la longue expérience en Formule 1, dans une réponse écrite à l'AFP mercredi.

«Il se fait très bien aux voyages et aux séjours dans des hôtels, de préférence dans de jolis endroits», a expliqué ce porte-parole. «En ce moment, il va souvent à Tokyo, où vit sa petite amie», une actrice et modèle japonais du nom de Yu Hasebe.

«C'est pourquoi il a décidé qu'il n'y avait plus de sens à garder un appartement à Paris», a-t-il ajouté.

À 24 ans, Kobayashi, pour sa deuxième saison pleine de F1, s'affirme comme une personnalité atypique du paddock, qu'il conquiert par son pilotage musclé et très spectaculaire.

Le nomadisme lui sied apparemment à ravir. Dimanche à Monaco, le Japonais a fini 5e, le meilleur résultat de sa jeune carrière, et beaucoup le voient poursuivre dans des structures plus huppées.

Sa fidélité à Peter Sauber, le fondateur et patron de l'écurie, est pourtant «très grande», car «il a cru en moi», «je lui dois presque tout du fait d'être en F1», a assuré Kobayashi, indiquant qu'il «allait toujours jusqu'au terme de ses contrats».