Les deux équipes de pointe, Ferrari et McLaren, ont montré à leurs concurrents qu'ils auraient bien des difficultés à venir les titiller, vendredi dès la première journée des essais du Grand Prix d'Australie qui ouvre la saison de Formule 1 à Melbourne.

Le meilleur temps absolu des deux séances d'essais libres du jour a été réussi par Kimi Raikkonen, le champion du monde en titre, qui a une nouvelle fois démontré la vélocité de sa Ferrari le matin en s'approchant à moins de quatre dixièmes du temps de la pole position 2007.

Le circuit de l'Albert Park est pourtant tracé sur des routes habituellement ouvertes à la circulation et la piste était donc très sale pour ces premiers tours de roue. Les temps devraient s'améliorer dans les jours à venir, même si les changements d'adhérence obligent les équipes à modifier les réglages des voitures en permanence. Un véritable casse-tête !

Une monoplace bien réglée pour une séance d'essais peut ainsi être inconduisible dans la suivante, et c'est d'ailleurs ce qui est arrivé à Raikkonen, seulement sixième de la deuxième séance libre, à près de deux secondes de son temps de la matinée.

Les Red Bull s'intercalent

«Je ne suis pas très content de nos essais d'aujourd'hui, a ainsi regretté le Finlandais. Ce matin on avait trouvé de bons réglages mais cet après-midi on a eu du mal, nos temps au tour s'en sont ressentis. On va devoir étudier les relevés télémétriques pour travailler et améliorer la voiture. On a en tout cas prouvé que si on trouve le bon réglage on sera compétitif.»

Les deux Ferrari et les deux McLaren-Mercedes figuraient en haut de la feuille de temps à l'issue de la première séance d'essais, mais les deux Red Bull sont parvenues (momentanément ?) à s'intercaler dans l'après-midi, alors que la chaleur et le vent ont ralenti la cadence de tout le monde.

Lewis Hamilton a réussi la meilleure performance en toute fin de séance, mais Mark Webber, devant son public, a pris la deuxième place. Son coéquipier David Coulthard s'est placé au cinquième rang. Cependant, les deux pilotes Red Bull se voulaient réalistes.

«Nous ne sommes pas deuxièmes, non. Il y avait certainement des différences au niveau des quantités d'essence embarquées et il y a clairement quatre ou cinq voitures devant nous. Nous on va se battre pour les derniers points. Il y avait beaucoup de vent et il faisait très chaud aujourd'hui, c'était dur d'avoir une voiture constante et on doit encore travailler sur les réglages», tempérait ainsi Mark Webber.

Beaucoup de vent

Ces conditions délicate (37 degrés dans l'air, 48 sur la piste) ainsi que la suppression des aides électroniques au pilotage ont contribué à augmenter le spectacle en piste, où nombre de concurrents ont commis des fautes.

Beaucoup ont effectué de petites excursions dans les bas côtés et certains y sont même allés de leur tête à queue. Felipe Massa, troisième des deux séances au volant de sa Ferrari, s'est ainsi fait piéger mais a pu repartir, au contraire de Jarno Trulli (Toyota), qui a vu sa journée s'achever dans un bac à gravier.

«Il y avait beaucoup de vent et dans quelques virages les entrées de courbes étaient très piégeuses, racontait Fernando Alonso. Les bêtises qu'on a vues aujourd'hui sont le résultat des conditions mais aussi de la nouvelle réglementation. On doit faire très attention, spécialement avec des pneus usés.»

Revenu chez Renault, l'Espagnol a réussi le sixième temps de la matinée mais s'est montré plus en retrait dans l'après-midi (13e).