Le pilote québécois a terminé hier à Talladega la première phase du programme de développement mis sur pied pour lui par Bill Davis Racing. La prochaine sera la course de série Craftsman de Las Vegas, le 22 septembre.

Le pilote québécois a terminé hier à Talladega la première phase du programme de développement mis sur pied pour lui par Bill Davis Racing. La prochaine sera la course de série Craftsman de Las Vegas, le 22 septembre.

Hier, Villeneuve a encore une fois étonné. Avant que la pluie ne vienne mettre un terme au débat, en milieu d'après-midi, il a ajouté 67 tours au compteur, pour un total de 202 en deux jours. Avant la pause du dîner, son nom se retrouvait au troisième rang du classement. Il a maintenu ses temps en après-midi, chutant au 24e rang, à cinq centièmes seulement du vétéran Dale Jarrett, le plus rapide des pilotes Toyota.

«C'est impressionnant, a avoué son ingénieur Slugger Labbé. Il apprend vite, il sait ce qu'il fait. Il a déjà gagné et ça paraît. On ne veut pas le voir causer d'accidents et se faire des ennemis. Jusqu'à maintenant, tout va pour le mieux. J'imagine qu'il était un peu intimidé, hier (lundi), quand il a fait le tour de la piste dans une voiture de location, mais là, ça doit ressembler à une promenade du dimanche.»

Dans le trafic à 190 m/h

Ces deux journées d'essais à Talladega étaient pour Villeneuve la première chance de se comparer aux autres pilotes NASCAR. C'était aussi la première occasion pour lui de se mesurer à eux dans le trafic. Son apprentissage s'est poursuivi à la vitesse grand V. Plus souvent qu'à son tour en queue de peloton la veille, on l'a vu se servir de l'aspiration tel un vétéran, hier. D'autant plus que les gens de NASCAR ont imposé aux écuries de faire des changements au moteur et à l'aérodynamique qui ont eu pour effet de retrancher 25 chevaux en plus de diminuer l'effet de traînée.

«T'es obligé de rouler plus proche, parce que dès que tu t'éloignes un peu, tu perds l'aspiration, a expliqué Villeneuve. Hier, tu pouvais te permettre de relâcher les gaz pour ensuite revenir mais, aujourd'hui (hier), tu ne peux plus.

«Il faut que tu sois très attentif à ce qui se passe autour de toi, a-t-il poursuivi. C'est à la fois une question d'instinct et de stratégie. Mais l'instinct est relié au cerveau. Il permet de faire des calculs sans que tu ne t'en rendes compte. Ça vient avec l'expérience. Mais c'est aussi un travail cérébral. Tu essaies de deviner ce qui va se passer.»

Piloter en NASCAR sur un super-ovale, c'est un peu comme conduire sur le Métropolitain en pleine heure de pointe en essayant de zigzaguer dans le trafic. À 190 milles à l'heure.

«Tu regardes un peu autour, tu analyses à quelle vitesse vont les gars, a ajouté Villeneuve. Si tu changes de trajectoire, tu espères que quelqu'un va te suivre. Si quelqu'un te suit, il te pousse et là tu vas encore plus vite. Si tu descends tout seul, ça ne peut pas marcher. Si tu es seul, tu finis dernier.»

Hier, on l'a vu faire le coup dans les règles de l'art avec J.J. Yeley et Kurt Busch, notamment.

Voilà qui promet pour Vegas, après quoi il sera de retour à Talladega pour un essai au volant d'une voiture ARCA en prévision de la course du 5 octobre. Le lendemain, il retrouvera la Toyota Tundra pour sa deuxième course en série Craftsman. La deuxième phase sera alors bien enclenchée.