Son écurie McLaren-Mercedes ayant annoncé sa volonté de saisir la Cour d'appel internationale de la FIÀ en espérant le déclassement de trois concurrents, Hamilton peut cependant encore rêver du titre pour le moment remporté par Raikkonen.

Son écurie McLaren-Mercedes ayant annoncé sa volonté de saisir la Cour d'appel internationale de la FIÀ en espérant le déclassement de trois concurrents, Hamilton peut cependant encore rêver du titre pour le moment remporté par Raikkonen.

Premier pilote noir de F1 -il est né le 17 janvier 1985 en Angleterre mais sa famille est originaire de l'île de Grenade-, Hamilton c'est avant tout un talent phénoménal.

Son patron Ron Dennis, évidemment, est dithyrambique: «Nous pouvons faire autant d'éloges que nous voudrons, ses actes parlent mieux que nos mots. Il est tout simplement exceptionnel.»

Le patron de Ferrari, Jean Todt: «Normalement, un débutant ne pilote pas une voiture pour gagner dans une équipe de pointe. Il a eu cette opportunité et il a su la saisir. Nous ne pouvons qu'avoir du respect et de l'admiration pour ce qu'il a fait cette année.»

Hamilton, c'est aussi un pilote d'un nouveau type: élevé depuis son plus jeune âge -il a lui-même courtisé Ron Dennis en 1995 et le patron de McLaren ne l'a plus lâché pour le faire évoluer jusqu'à la F1- au sein d'une écurie qui est devenue sa seconde famille.

«Je pensais qu'il serait capable de gagner des courses dans une bonne voiture, mais dominer la saison comme il l'a fait -du 4e (Espagne) au dernier (Brésil) Grand Prix Hamilton a été en tête du championnat et n'a échoué qu'à un point du titre- est vraiment exceptionnel, estime le patron de BMW Sauber, Mario Theissen. Cependant, bien que ce soit sa première saison de F1, je ne le considère pas comme un débutant car jamais un pilote n'est arrivé en F1 aussi bien préparé.»

Aquarium

Lâché très tôt, à 22 ans, dans l'aquarium aux requins de la F1, Hamilton a très vite fait mieux que surnager. En piste comme dans les coulisses, malgré son allure proprette et son air angélique, il a manœuvré comme un chef.

«Je ne m'attendais pas à ce qui se trame dans le paddock, à ce que les gens disent, à la politique de la F1. Mais j'ai appris à tourner en positif ce qui était négatif», reconnaît-il.

Encore naïf dans la vie civile, toujours accompagné sur les circuits de son père Anthony qu'il réclame à tout bout de champ, Hamilton devient un autre homme une fois qu'il endosse son rôle de pilote.

Cette maturité inattendue a pu agacer certains de ses adversaires, au premier rang desquels son coéquipier, le double champion du monde Fernando Alonso.

Même Ron Dennis n'a pas pu masquer sa colère après que son dévoué poulain lui eut désobéi en Hongrie en ne respectant pas une consigne devant avantager Alonso en qualifications.

L'Espagnol a d'ailleurs vertement critiqué l'équipe pour n'avoir pas reçu de traitement de faveur dû à son rang de double champion du monde.

Et s'il ne l'a pas reçu, c'est bien parce que Hamilton a su mettre l'écurie dans sa poche. Tandis qu'Alonso s'embourbait dans son conflit avec l'équipe, Hamilton enfonçait le clou, participant de son mieux à l'ostracisme de son coéquipier pour s'assurer au maximum le soutien technique et moral des membres de l'écurie.

Félicitation, Congratulations

Visites à l'usine, heures dans le simulateur, félicitations, congratulations, flatteries. Tout fut bon pour arriver au résultat voulu: ses victoires provoquaient nettement plus de joie dans l'équipe que celles d'Alonso !

Mais après tout, Michael Schumacher n'en a-t-il pas fait autant chez Ferrari pour s'assurer que l'écurie tourne autour de lui avec le succès que l'on connaît ?

En piste également, Hamilton a montré les dents, comme au Japon sous la pluie où il a joué à l'élastique derrière la voiture de sécurité pour éviter de se faire surprendre par ses poursuivants au moment où celle-ci se retirerait. Manœuvres irrégulières selon le code sportif mais admises généralement et utilisées par tous les pilotes dans cette situation.

Le débutant arrivé en Australie en mars tout heureux de réaliser son rêve de piloter une F1 McLaren, comme son idole Ayrton Senna dont son casque reprend les couleurs, a bien vite revu ses objectifs à la hausse.

Dès la cinquième course, à Monaco, il s'est plaint d'avoir été obligé par l'équipe de laisser gagner Alonso parti de la pole.

«Des pilotes du calibre de Hamilton il en apparaît un tous les dix ans, comme Ayrton (Senna) et Michael (Schumacher), estime Franck Williams. Leur éclosion est un évènement rare et fantastique.»

Michael Schumacher parti, la saga Lewis Hamilton ne fait que commencer.