Avant le Grand Prix d'Australie, en mars, le favori logique se nommait Kimi Raikkonen. À l'époque, il était légitime de penser que la Scuderia Ferrari, la seule écurie de pointe à connaître le fonctionnement des pneus Bridgestone - qui équipaient désormais tout le plateau -, allait écraser la saison d'une supériorité ne souffrant aucune discussion.

Avant le Grand Prix d'Australie, en mars, le favori logique se nommait Kimi Raikkonen. À l'époque, il était légitime de penser que la Scuderia Ferrari, la seule écurie de pointe à connaître le fonctionnement des pneus Bridgestone - qui équipaient désormais tout le plateau -, allait écraser la saison d'une supériorité ne souffrant aucune discussion.

Pour Ferrari, la saison devait se dérouler comme sur des roulettes. Entre Felipe Massa et Raikkonen, il était tout aussi facile de deviner où se situerait l'avantage, le Finlandais affichant des qualités nettement supérieures au Brésilien.

Et pourtant. Au sein de la Scuderia, il fallut bien vite ranger les roulettes. Aux problèmes de fiabilité se sont ajoutés un manque de compétitivité criant sur certains circuits, problème dû en grande partie au fond plat modifié qui fut imposé par la FIA au lendemain du Grand Prix d'Australie.

Chez McLaren, l'avantage devait évidemment pencher du côté de Fernando Alonso, pilote extrêmement rapide et expérimenté, double champion du monde en titre, qui ne devait faire qu'une bouchée d'un Lewis Hamilton bombardé titulaire à la dernière minute, et un peu faute de trouver mieux.

Qui donc aurait imaginé le jeune Hamilton plus rapide que Fernando Alonso et en position de favori pour remporter le titre mondial? Là encore, le retournement est inattendu, personne au cours de l'histoire de la F1 n'ayant réussi à s'imposer dès sa première saison. Et surtout pas à 22 ans à peine.

Et pourtant, Alonso, au fil des Grands Prix, a dû apprendre à qui il avait affaire. Désemparé, l'Espagnol s'est senti toujours plus isolé au sein de son écurie, au point d'en arriver à la trahir et la dénoncer auprès de la FIA, ce qui a coûté tous ses points et une amende de 100 millions à McLaren.

Divorce en vue

Aujourd'hui, Fernando Alonso est un homme seul, presque détruit, et qui sait que son écurie fera tout pour favoriser Hamilton. «L'ambiance est difficile dans l'écurie, ce n'est un secret pour personne, regrettait l'Espagnol, hier. J'ai entendu que les patrons de l'équipe me considéraient comme leur ennemi, ce n'est pas très sympa.»

La rumeur veut qu'Alonso ait signé une lettre d'intention avec Renault, pour y piloter de 2008 à 2010. Il aurait eu tort de s'engager de la sorte, puisqu'il détient un contrat avec McLaren qui porte jusqu'à la fin de la saison 2009. Quitter l'équipe anglaise signifierait le rachat de son contrat, opération pratiquement impossible puisque liée aux commanditaires de l'écurie - et notamment de la banque Santander, qui a rejoint McLaren en raison de la présence de Fernando Alonso.

L'Espagnol ne veut plus conduire chez McLaren, et Ron Dennis, son patron, ne souhaite pas davantage continuer avec lui. Pitoyable fin de partenariat entre le champion et l'écurie, alors que tout annonçait une relation parfaitement homogène. Mais ça, c'était avant le début de la saison. Avant que le typhon Hamilton ne balaie Alonso sur son passage.

Même s'il ne remporte pas le championnat du monde cet après-midi, Lewis Hamilton a son avenir devant lui. Extrêmement talentueux, le jeune Britannique fera sans doute encore bien d'autres victimes dans sa carrière. Fernando Alonso n'aura été que la première.