Évidemment, Villeneuve a été champion du monde alors que Carpentier n'a jamais piloté une F1. Si les deux pilotes n'ont pas le même parcours, n'empêche que les archétypes qu'ils véhiculent pourraient facilement faire naître une certaine rivalité. On a même fait le parallèle avec la rivalité Canadien-Nordiques.

Évidemment, Villeneuve a été champion du monde alors que Carpentier n'a jamais piloté une F1. Si les deux pilotes n'ont pas le même parcours, n'empêche que les archétypes qu'ils véhiculent pourraient facilement faire naître une certaine rivalité. On a même fait le parallèle avec la rivalité Canadien-Nordiques.

On pourrait toutefois être déçus. C'est que les deux principaux intéressés n'ont que faire d'une rivalité. «Je vois ça davantage comme deux gars qui viennent de la même place et qui ont réussi, nous a dit Carpentier. J'aimerais bien mieux qu'on se parle et qu'on échange. Les Américains, ils se parlent tous, j'espère qu'on va faire la même chose.»

Jusqu'à maintenant, les contacts sont relativement limités mais ils sont très conviviaux. De toute façon, les deux pilotes ont d'autres chats à fouetter que de penser à une éventuelle rivalité. «Il faut d'abord commencer par se qualifier pour les courses, après on verra, a ironisé Villeneuve. On n'est pas là pour se battre l'un contre l'autre. Il y a 43 voitures, après tout. Et c'est bien qu'il y ait un autre Québécois, même s'il habite maintenant à Las Vegas.»

Carpentier sursaute quand on insinue qu'il est moins Québécois parce que sa résidence principale est dans la capitale du jeu.

«J'ai passé toute ma vie au Québec. Je passe mes hivers là-bas. Je passe presque plus du temps au Québec qu'aux États-Unis. J'ai des maisons et des terrains au Québec. Si on veut parler "Québécois", on est bien mieux d'arrêter ça là», a-t-il conclu avec un regard qui en disait long. «À Montréal, ça pourrait être le fun d'avoir une belle rivalité, devant notre public, a toutefois reconnu Carpentier. Mais ailleurs, ça donne rien, ça ne nous avantage pas, ni l'un ni l'autre.»

Villeneuve ne veut surtout pas que les médias montent en épingle une rivalité qui n'existe pas en faisant notamment référence au fait qu'il a grandi en Europe. «J'espère que ça ne se fera pas parce que moi j'habite Montréal et je n'ai pas envie de voir ça dans les journaux. Ça serait fatiguant pour rien, a-t-il insisté. Je suis revenu ici parce que j'avais le goût de recommencer à faire des ovales, pour avoir du plaisir. Je ne veux surtout pas que ça devienne une corvée. Je peux toutefois comprendre la réaction de certaines personnes du fait que j'ai grandi en Europe. Mais dans mon coeur, ma maison a toujours été le Québec. Je vais toujours garder ces souches-là.»

Bon, on ne commencera pas à jouer à qui est le plus québécois des deux. Ce qui compte, c'est qu'il y a deux pilotes de chez nous dans l'une des séries les plus relevées du sport automobile. Le reste, on s'en balance un peu, non?

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Carpentier et Villeneuve ont mis les bouchées doubles, hier, pour préparer leurs voitures en vue de la course d'aujourd'hui. Les deux pilotes ont accumulé les tours de piste afin d'avoir une idée du comportement de leur bagnole en situation de course.

«Au début j'étais vraiment perdu, a dit Villeneuve. En fait, il a fallu que je me réhabitue à conduire la voiture. Après 150 tours en camion, la veille, ce n'était pas évident! La voiture était un peu plus survireuse aujourd'hui (hier), en entrée de virage. Mais ce sont les quatre roues qui glissaient en sortie. Je ne suis pas trop content, à vrai dire ça allait mieux en qualifs. Mais on a du temps pour travailler sur la voiture, on espère que ça va s'améliorer.»

Comme Carpentier, Villeneuve a roulé hier avec des pneus passablement usés, étant donné qu'on avait préféré utiliser un maximum de gommes neuves en préparation pour la qualification, qui risquait d'être sans lendemain. Carpentier et Villeneuve n'ont donc pu faire mieux que les 38e et 39e temps des essais d'hier.

«Avec des pneus neufs, ces voitures-là sont comme des bombes, a dit Carpentier. T'as tendance à te fâcher quand tu vois les gars passer à côté de toi comme des fusées. Mais on ne peux rien y faire.»

Heureusement, on a conservé des trains de pneus neufs pour la course. Les deux hommes vont donc se battre à armes égales aujourd'hui.