«Qu'est-ce que je peux faire? Je ne peux pas aller plus vite, alors je vais essayer de conserver cette 2e place», a dit Grönholm au point stop de l'ES10, en début d'après-midi. À ce moment-là, son écart avec Loeb était déjà passé de 4 secondes 8/10, en quittant le port d'Ajaccio samedi matin, à 17 secondes. Le tout en l'espace de quatre spéciales et 80 km chronométrés.

«Qu'est-ce que je peux faire? Je ne peux pas aller plus vite, alors je vais essayer de conserver cette 2e place», a dit Grönholm au point stop de l'ES10, en début d'après-midi. À ce moment-là, son écart avec Loeb était déjà passé de 4 secondes 8/10, en quittant le port d'Ajaccio samedi matin, à 17 secondes. Le tout en l'espace de quatre spéciales et 80 km chronométrés.

Deux spéciales plus tard, et deux temps scratch de plus pour Loeb, la messe était dite: 27 secondes d'écart et triplé en vue, en rade d'Ajaccio, pour le triple champion du monde, à condition de boucler sans encombre les 112 km de la 3e et dernière étape, dimanche matin.

Certains avaient imaginé, voire rêvé, d'un Loeb handicapé par des pneus durs en quantité limitée, ce qui aurait pu prolonger le suspense. Le boss n'a rien lâché, bien au contraire. Il n'a laissé que des miettes -scratch dans l'ES10- au jeune Espagnol Dani Sordo, à nouveau en confiance grâce à des ajustements sur sa C4 à la pause de midi, sous la bâche rouge de Citroën Sport.

Mémés toulousaines

La seule différence avec les années précédentes en Corse, ou avec d'autres rallyes récents où tout était joué le vendredi soir, comme en Catalogne, c'est que Loeb a mis plus de temps à calmer Grönholm. Très performant, le Finlandais a choisi samedi de débrancher les temps partiels de son grand rival. Il a roulé à l'ancienne, à fond, sans calcul. C'était beau, plutôt efficace, mais vain.

«Moi j'ai regardé les partiels de Marcus, comme d'habitude, mais j'aurais roulé aussi vite si je ne les avais pas vus, parce que j'étais au maximum», a dit Loeb. Entre Carbuccia et Scalella (21 km), une fois, puis les deux fois entre Calcatoggio et la Plage du Liamone (26 km), entre Vico et le Col Saint Roch (13,04 km), Loeb a été le meilleur.

«Si on veut creuser l'écart dans de telles spéciales, il faut prendre quelques risques», disait l'Alsacien après l'ES7. «Marcus, c'est impossible de le décourager», disait-il à midi. Finalement, il a réussi, au terme d'une belle journée de castagne, dans les chênes et les châtaigniers corses, qui n'aurait pas déplu aux mémés toulousaines chantées par Claude Nougaro.

La révélation Latvala

Comme l'a dit Christian Loriaux, directeur technique de Ford, «il y a des moments où il faut mettre son ego dans sa poche, et même si Marcus aurait bien aimé gagner en Corse, devant Loeb, et qu'il aurait peut-être réussi à le faire, il vaut mieux qu'il prenne les huit points de la 2e place dans la perspective du championnat. C'est lui le chasseur, et c'est Loeb qui est chassé».

Loin derrière les deux parrains du rallye mondial, Jari-Matti Latvala (Ford Focus) a fait la bonne affaire du jour. Il a commencé par éjecter du Top 5 un champion du monde norvégien, Petter Solberg, aux prises avec une Subaru Impreza trop sous-vireuse.

Le jeune Finlandais a ensuite récupéré la 4e place suite à l'abandon en fin d'étape du Belge François Duval. Sa vieille Xsara jaune de chez Kronos a rendu l'âme, alternateur fatigué. Latvala, c'est déjà l'une des révélations de la saison. Et son dossier de candidature pour remplacer Gr”nholm en 2008, chez Ford, est de plus en plus solide.