Un podium. Deux générations. Trois champions du monde.

En 2013, Fernando Alonso et Lewis Hamilton montaient respectivement sur les deuxième et troisième marches du podium au Grand Prix du Canada, alors que Sebastian Vettel triomphait.

Dimanche, dix ans plus tard, seul un de ces trois visages était différent. Sur la première marche du podium apparaissait Max Verstappen, nouveau jeune roi de la Formule 1.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Fernando Alonso, Adrian Newey, directeur technique de Red Bull, Max Verstappen et Lewis Hamilton

« Il y a dix ans, je n’étais pas sur la grille ! », s’est exclamé le gagnant en riant. « Je me souviens à l’époque, je les regardais s’affronter en Formule 1. Je suis très heureux d’y être aussi maintenant et de me mesurer à eux. »

Non seulement le pilote Red Bull se mesure à ces deux grands du sport, mais aussi il les domine à bord d’un bolide nettement plus puissant que le leur. Dans une course sans grande histoire, il a encore une fois survolé le circuit afin de remporter aisément son deuxième Grand Prix du Canada, son sixième de la saison et son 41e en carrière. Il a aussi offert à son écurie sa 100victoire.

Tant de chiffres, mais peu de surprises. Pour tout dire, la seule surprise était de voir le champion l’emporter par « seulement » neuf secondes d’écart. Est-ce le rythme d’Aston Martin qui a augmenté ? Celui de Red Bull qui a ralenti ?

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« Nous avons changé la voiture un peu comparativement à vendredi, alors je ne savais pas comment ça se passerait. Par chance, c’est allé dans la bonne direction, mais c’était assez dur de garder les pneus dans la bonne fenêtre aujourd’hui. Ils étaient toujours assez froids », a expliqué un Verstappen amusé par Hamilton, qui prenait des égoportraits à son côté.

Ce n’était probablement pas notre meilleure course, mais quand même, de gagner par neuf secondes démontre que nous avons une bonne voiture.

Max Verstappen

Alonso, qui partait deuxième sur la grille, a été doublé par Hamilton au départ. Ça lui a pris 20 tours avant de réussir à reprendre sa place grâce à un joli dépassement par l’intérieur.

« Nous avions plus de rythme dans cette partie de la course, a noté l’Espagnol. Ça allait bien jusqu’aux 20 ou 25 derniers tours, Lewis arrivait vraiment vite et j’ai encore dû pousser jusqu’à la limite. »

Un top 3 « iconique »

Il ne transpirait aucune animosité entre les trois champions réunis sur le sofa de la salle de conférence, une heure et demie après la course. Ce n’est pas comme s’il y avait de grandes batailles en piste cette saison, comme c’était le cas entre Verstappen et Hamilton en 2021.

Partout dans le paddock, il est convenu que Red Bull dominera cette campagne jusqu’au bout – elle a déjà remporté la totalité des huit courses jusqu’ici. Hamilton l’a lui-même évoqué, quand un journaliste lui a demandé s’il s’accumulait une certaine frustration au fil des Grands Prix.

« Ce n’est plus une frustration, si c’en a déjà été une, a répondu la vedette de Mercedes. On sait ce à quoi on fait face et il n’y a rien que je puisse faire contre leurs incroyables performances. Il y a de bonnes chances que [Red Bull] remporte toutes les courses cette année. »

« Je suis heureux d’être de retour dans la course et j’espère seulement qu’à un certain point, nous serons en mesure d’avoir un plus haut niveau pour retrouver les bonnes courses que nous avions en 2021. De se retrouver tous les trois dans une grande bataille serait génial. »

Ce n’est pas la première fois cette saison que les trois champions se retrouvent sur le même podium ; c’était le cas aussi en Australie, au début d’avril. Alonso, doyen du trio à 41 ans, a avoué prendre plaisir à se battre en piste avec ses deux homologues.

« Il y a beaucoup de respect, beaucoup de talent quand tu te bats contre eux. Tu sais que tu ne peux pas faire une erreur parce qu’ils vont en prendre avantage et qu’ils ne feront pas d’erreur. […] C’est une lutte très intense, juste, respectueuse. »

Hamilton, septuple champion du monde, a résumé la situation de la meilleure des façons, dans le calme qui le caractérise : « C’est un top 3 iconique. Je ne sais pas s’il y a déjà eu un top 3 comme celui-là, je ne crois pas. En espérant qu’il y en aura d’autres. »

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