Le Grand Prix du Canada trône parmi mes évènements préférés au monde, rien de moins. Évidemment, je ne suis pas le seul dans ce cas. Chaque année au Québec, un grand nombre d’amateurs de course attendent cet évènement avec, toujours, la même impatience.

En plus d’être présenté sur un circuit mythique qui évoque de magnifiques souvenirs pour plusieurs d’entre nous, le Grand Prix du Canada, c’est aussi et surtout un large éventail d’humains qui ont le sport à cœur.

D’ailleurs, ce que j’apprécie le plus lorsque j’ai la chance de prendre part au Grand Prix du Canada et d’aller sur la piste, c’est précisément l’expérience humaine qu’un pilote peut vivre sur le circuit de l’île Notre-Dame.

Les hommes et les femmes qui font la différence

Chaque année, je deviens un observateur privilégié et je vois le nombre impressionnant de défis que relève l’équipe d’organisateurs. Une équipe habilement dirigée par François Dumontier, qui travaille fort pour se renouveler année après année afin de rendre l’évènement des plus spectaculaires.

Or, derrière cette équipe de feu, il y a aussi des bénévoles qui rendent ce Grand Prix possible. Dès les premiers jours de l’installation, le circuit fourmille de bénévoles qui s’activent et qui anticipent déjà les retombées sur la prochaine édition de l’évènement.

Dès notre arrivée sur le circuit, cette armée de bénévoles nous prend en charge, chacun avec son plus beau sourire, pour rendre notre séjour agréable.

Et il en est ainsi pour tout le week-end, autant pour le bien-être des équipes que pour celui des spectateurs.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Charles Leclerc dans le virage Senna

Les officiels

Le pilote automobile se retrouve fréquemment sous la lumière des projecteurs, mais il ne pourrait pourtant pas réaliser grand-chose sans le soutien de l’équipe qui l’entoure. La vérité, c’est que la pratique du sport automobile est intimement liée à la présence d’un encadrement qui est souvent méconnu.

D’abord, à l’ouverture officielle d’une épreuve, on a coutume de dire que l’organisateur confie les clés à un directeur de course. Ce directeur, épaulé par ses adjoints, s’assure du bon déroulement de l’épreuve. C’est aussi à lui que revient la responsabilité de prendre rapidement la bonne décision en cas d’incident.

Les signaleurs de course, de leur côté, sont attentifs à la course et communiquent avec les pilotes à l’aide de drapeaux. Ils se tiennent prêts à intervenir à tout moment en cas d’incident pour assurer la sécurité des pilotes et des spectateurs.

Dans certains coins du circuit Gilles-Villeneuve, les signaleurs constituent les seules personnes que nous avons la chance de croiser sur notre parcours. Du coup, ils deviennent souvent des points de repère essentiels pour nous.

Les commissaires sportifs, eux, ont pour mission d’arbitrer de multiples problèmes, que l’on parle d’incidents de course, de non-conformité de la part d’un concurrent ou de non-respect des indications du côté des commissaires. Pour chaque problème, ils doivent juger de la situation et imposer les sanctions adéquates.

Enfin, avant et après l’épreuve, l’inspecteur technique contrôle pour sa part tous les éléments de sécurité des voitures qui sont engagées dans le circuit. En cours d’épreuve et après l’épreuve, il s’attarde à vérifier la conformité des éléments qui vont influencer la performance et il transmet ses rapports aux commissaires sportifs qui, eux, décident des suites à donner. ​​​

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Accident de Kevin Magnussen lors des qualifications du Grand Prix du Canada en 2019

La sécurité avant tout

La sécurité et la préparation médicale représentent aussi deux facteurs clés dans l’organisation d’un championnat de course automobile pour assurer la durabilité de l’évènement.

Pour veiller à la sécurité maximale des coureurs automobiles et du grand public, l’équipe qui est en place sur le circuit Gilles-Villeneuve doit être prête à intervenir à tout moment, que ce soit à l’hôpital de piste, dans la zone des puits, dans les véhicules d’intervention rapide ou dans les ambulances.

Si un accident se produit, c’est l’hôpital de piste qui accueille aussitôt le blessé pour le réanimer, pour établir un diagnostic d’urgence et, si son état l’exige, pour pratiquer les interventions nécessaires.

Pendant ce temps, à l’hôpital, les membres du personnel des urgences utilisent la télémédecine pour suivre à distance et en temps réel toutes les manœuvres qui sont effectuées par l’équipe de l’hôpital de piste. Ainsi, ils disposent des données précises sur l’état du blessé avant même son arrivée à l’hôpital.

Fait à noter, l’équipe médicale du Grand Prix du Canada a joué un rôle important dans l’amélioration des soins de santé au sein des épreuves de sport automobile au Canada et partout dans le monde, par exemple grâce à la présence du Dr Jacques Bouchard à la commission médicale de la Fédération internationale de l’automobile. Actuellement, 75 personnes travaillent sous sa gouverne durant l’évènement, toutes de manière bénévole.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Les spectateurs sont toujours nombreux au circuit Gilles-Villeneuve pour la journée portes ouvertes.

Des amateurs de course qui font la différence

Dernier élément qui fait de ce Grand Prix un évènement si apprécié : la proximité avec les spectateurs.

Pour nous, les pilotes, cette proximité constitue un atout majeur. Sur toute la distance du circuit, la configuration des lieux nous permet de vous voir de près, et le fait de vous sentir aussi fébriles que nous le sommes nous incite à nous dépasser.

Dans certaines portions du circuit, nous avons même la chance de voir vos yeux briller. Vous n’en avez pas conscience, mais votre passion pour le sport se rend jusque dans notre cockpit.

Vous aurez compris que vous êtes absolument essentiels. Chaque fois qu’on se retrouve en piste, vous nous permettez de vous offrir un spectacle unique.

Dans le cas des séries de soutien, nous avons par ailleurs la chance de vous accueillir dans les paddocks et de jaser de course entre passionnés. Je dois dire que c’est l’un de mes moments préférés.

PHOTO ULYSSE LEMERISE, ARCHIVES COLLABORATION SPECIALE

Festivités rue Crescent durant le Grand Prix du Canada

Tout ça dans un lieu qui se situe à deux pas de la ville, ce qui permet aux spectateurs, aux organisateurs, aux pilotes et à leurs équipes de se retrouver rapidement soit à l’hôtel, soit dans toutes ces rues où les vitrines des commerces sont décorées pour la circonstance et où l’esprit de la fête gagne rapidement tout un chacun pour créer une ambiance absolument extraordinaire.

Voilà pourquoi l’expérience humaine qu’on retrouve à Montréal est si unique. Et voilà pourquoi les pilotes ont toujours envie d’y revenir.

Sur ce, je vous souhaite un excellent Grand Prix… Et amusez-vous !