Le meneur au championnat de la F1, Max Verstappen, revient chez lui devant son armée de partisans vêtus en orange au Grand Prix des Pays-Bas ce week-end, avec un autre titre mondial qui se profile de plus en plus à l’horizon et un autre honneur à son palmarès.

Le Néerlandais de 24 ans a été surpris d’être nommé officier de l’Ordre d’Orange-Nassau — un honneur de haut rang de la famille royale néerlandaise.

Le directeur de l’équipe Red Bull, Christian Horner, a félicité Verstappen lors d’un message radio au début de la première séance d’essais libres, vendredi, sur la piste de Zandvoort.

« Nous ne savons pas trop comment vous appeler, Sir Max, Lord Max ou Super Max ? » a questionné Horner.

Verstappen a ri et a répondu « vous pouvez simplement m’appeler Max », mais sept tours plus tard, il s’est arrêté sur la piste avec un problème de boîte de vitesses. Verstappen a assisté au reste de la séance depuis le garage de l’équipe pendant que sa boîte de vitesses était réparée.

Le pilote Mercedes George Russell a dominé la première séance devant son coéquipier Lewis Hamilton, avec Verstappen se contentant de la 19e place.

Charles Leclerc a donné le ton de la deuxième séance devant son coéquipier chez Ferrari Carlos Sainz fils. Hamilton s’est classé troisième. Le Québécois Lance Stroll (Aston Martin) a décroché le sixième chrono, à moins d’une demi-seconde du temps de référence.

Lorsqu’il a remporté le Grand Prix des Pays-Bas l’année dernière, les supporteurs de Verstappen incluaient le roi néerlandais Willem-Alexander.

« C’était incroyable l’année dernière, a déclaré Verstappen. Une atmosphère incroyable, il y aura beaucoup d’orange, alors j’ai hâte d’être au week-end. »

Même à 330 kilomètres à l’heure avec un casque de course, Verstappen apprécie le soutien de la horde orange.

« Vous voyez les gens devant vous, ils organisent une petite fête, a-t-il mentionné. Quand vous sortez de la voiture, ils vous encouragent, et je vais juste essayer d’en profiter. »

L’armée de Verstappen aime toutefois déclencher des fusées éclairantes et l’épaisse fumée orange qui envahit la piste est une préoccupation.

« Peut-être trop de fusées éclairantes parfois. Ça commençait à sentir mauvais dans la voiture, a précisé le pilote de Haas, Mick Schumacher. Et la visibilité devenait faible. »

Lorsque Verstappen a gagné à Zandvoort l’année dernière, il a alors ravi la tête du championnat à Lewis Hamilton.

Cette année, Verstappen est dans la position de perdre le championnat.

Il devance son coéquipier chez Red Bull, Sergio Perez, de 93 points et Charles Leclerc, de plus en plus découragé, chez Ferrari, de 98. Hamilton n’a même pas gagné une course et accuse 138 points de retard sur Verstappen au sixième rang.

Une autre victoire permettrait Verstappen de totaliser 10 victoires cette saison et égalerait son total de l’année dernière.

La suprématie de Verstappen est telle que, lors des deux dernières courses, il s’est imposé de la 10e place en Hongrie et de la 14e en Belgique avec sans doute le pilotage le plus en confiance de sa carrière.

Il estime que le circuit de Zandvoort est peut-être moins adapté à la Red Bull que Spa et que la concurrence pourrait donc être plus proche.

« Spa était incroyable pour nous et je pense aussi mieux que prévu. Ici, il faut beaucoup plus d’appui sur la voiture, un tracé de piste complètement différent, moins de vitesse en ligne droite », a-t-il expliqué.

Désolé, Lewis

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Lewis Hamilton

Ils partagent neuf titres mondiaux et 135 victoires, mais Hamilton et Fernando Alonso devaient encore se réconcilier après l’incident au Grand Prix de Belgique, le week-end dernier.

En dépassant Alonso au premier tour, Hamilton s’est rabattu sur l’Alpine d’Alonso, ce qui a expédié la Mercedes de Hamilton dans les airs. Alonso a estimé que Hamilton ne lui avait pas laissé assez de place et il fulminait.

« Quel idiot de fermer la porte de l’extérieur, a déclaré Alonso à la radio. Ce type ne sait que conduire et partir de la première place. »

Hamilton a accepté le blâme et a confié qu’il en aurait parlé à Alonso, jusqu’à ce qu’il entende parler de l’explosion d’Alonso à la radio.

« Je sais comment les choses se passent dans le feu de l’action, mais c’est bien de savoir ce qu’il pense à mon sujet », a réagi le septuple champion du monde.

Le double champion de F1, Alonso, a donc présenté ses excuses à Hamilton en marge du Grand Prix des Pays-Bas, et l’équipe Mercedes de Hamilton a publié une photo d’eux ensemble sur Twitter, les deux souriants et Alonso tenant une casquette Mercedes.

« Je n’ai absolument aucun problème avec lui et j’ai un immense respect pour lui. Je m’excuse, a exprimé Alonso. La chaleur du moment, l’adrénaline, se battre enfin pour les deuxième et troisième places, ça m’a fait émettre des commentaires que je ne pensais pas. »

Alonso, âgé de 41 ans, pense que l’incident avec Hamilton a été monté en épingle par les médias.

« C’est un champion, c’est une légende de notre époque. Et puis quand vous dites quelque chose — et je suis désolé de le répéter — contre un pilote britannique, il y a une énorme réaction des médias, a mentionné Alonso. Ils ont dit beaucoup de choses à Checo (Perez), à Carlos (Sainz fils), à moi. Si vous dites quelque chose à un pilote latin, tout est un peu plus amusant. Quand tu dis quelque chose aux autres, c’est un peu plus sérieux. »

Alonso a plaisanté en disant qu’il serait désormais « très silencieux à la radio ».

McLaren a gain de cause

Le grand patron de McLaren, Zak Brown, était tout sourire après avoir remporté une décision qui signifie qu’Oscar Piastri pourra être au volant d’une des monoplaces de l’écurie l’année prochaine.

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Oscar Piastri

Alpine était en conflit avec Piastri, âgé de 21 ans, le pilote de réserve de l’équipe, après avoir déclaré qu’il ne voulait pas d’une promotion chez Alpine pour replacer Fernando Alonso.

Le comité des contrats de la F1 a statué en faveur de McLaren et Piastri s’alignera avec Lando Norris au sein d’un duo dont l’âge combiné sera de 43 ans.

Sainz défend Ferrari

Ferrari a pris de nombreuses stratégies discutables cette saison, et bien que Sainz accepte les erreurs de l’équipe, il affirme que les observateurs ont été trop durs.

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Carlos Sainz

« Il y a eu plusieurs fois au cours de l’année où nous avons pris les bonnes décisions et personne n’est venu nous dire :’Oh, vous avez fait le bon choix’ou de nous féliciter, a-t-il dit. D’un autre côté, quand il y en a eu deux ou trois, appelons-les de mauvaises stratégies avec le recul, il y a eu des critiques massives. »

Ferrari a pris une autre décision bizarre à Spa en appelant Leclerc pour de nouveaux pneus avec un tour à faire — une stratégie futile pour le point du tour le plus rapide qui s’est retourné contre lui.

Leclerc a vu des victoires qui lui semblaient promises lui échapper aux Grands Prix de Monaco et de Grande-Bretagne, où les consignes d’équipe l’ont fait reculer d’une position dominante à la quatrième place et Sainz a gagné à Silverstone.

Au Grand Prix de Hongrie avant la pause de la mi-saison, une autre consigne déroutante en matière de stratégie de pneus a pénalisé Leclerc alors qu’il roulait en avant et qu’il a terminé sixième.

Sainz sent que les projecteurs braqués sur Ferrari amplifient les erreurs.

« Chez Ferrari, tout semble plus gros, a-t-il poursuivi. La victoire est plus importante, l’erreur est amplifiée. »