Sebastian Vettel, comme Lewis Hamilton, a l’habitude de prendre position sur des mouvements et des enjeux importants. Il l’a fait, jeudi matin, en arrivant au circuit Gilles-Villeneuve sur un vélo aux couleurs de la communauté LGBTQ+. Sur son chandail, on pouvait apercevoir un pipeline accompagné des inscriptions « Arrêtez l’exploitation des sables bitumineux. Le crime climatique du Canada ».

Le sujet a été abordé lors de l’habituelle conférence de presse des pilotes, vendredi matin. Quand un journaliste lui a demandé comment il avait été mis au courant de ce qui se passait en Alberta, le coéquipier de Lance Stroll chez Aston Martin s’est lancé dans un long monologue.

« Je lis beaucoup sur le sujet parce que je trouve ça… Fascinant n’est peut-être pas le bon mot, mais il y a beaucoup de choses qui se passent et nous vivons dans une ère où nous sommes tellement conscients de beaucoup de choses », a-t-il commencé.

photo Kym Illman, tirée du compte twitter @@JMD_helmets

Sebastian Vettel s’est présenté au circuit Gilles-Villeneuve vêtu d'un chandail où pouvait voir un pipeline accompagné des inscriptions « Arrêtez l’exploitation des sables bitumineux. Le crime du Canada ».

« Je pense que ce qui se passe en Alberta est un crime parce que tu coupes des arbres et tu détruis le milieu juste pour extraire du pétrole, a-t-il continué. La façon de faire avec l’exploitation des sables bitumineux est horrible pour la nature. Et les émissions de gaz à effet de serre du Canada ont également augmenté depuis qu’ils ont commencé à le faire. Le site n’a été, à ma connaissance, découvert qu’il y a 20 ans. »

Ce week-end, le casque du pilote allemand affiche d’ailleurs les mêmes inscriptions que celles qu’on pouvait lire sur son chandail jeudi.

« Il y a tellement de données scientifiques autour du sujet, des combustibles fossiles qui vont disparaître, a ajouté l’athlète de 34 ans. Ces choses ne devraient plus être autorisées et elles ne devraient plus arriver de nos jours. Je veux juste faire prendre conscience de ce qui se passe en premier lieu. Je pense que beaucoup de gens au Canada et dans le monde ne le savent pas. Ce n’est qu’un petit geste. »

« Hypocrite »

Vettel s’était lui-même traité d’« hypocrite » le mois dernier lors d’une entrevue à l’émission Question Time, diffusée à la BBC, lorsqu’on lui avait souligné l’opposition entre ses valeurs environnementales et la pratique d’un sport polluant comme la F1. Selon des chiffres dévoilés en 2019, l’ensemble du circuit de F1 relâche l’équivalent de 256 551 tonnes de gaz à effet de serre (GES) annuellement, l’équivalent d’environ 105 000 voitures ou encore 450 vols Montréal-Paris. C’est sans compter évidemment la promotion des voitures ultra-performantes.

« Oui, ça fait de moi un hypocrite, avait lancé Vettel, suscitant les rires du public en studio. Vous avez raison de rire. Je me pose cette question chaque jour. Je ne suis pas un saint. Je suis très préoccupé par l’avenir quand il est question d’énergie, de dépendance aux sources d’énergie, d’où on s’en va.

« Nous devons cesser d’être dépendants [des énergies polluantes], et nous le pouvons, car il existe des solutions. »

Par ailleurs, Vettel est également un grand allié de la communauté LGBTQ+. La semaine dernière, il est apparu en page couverture du magazine gai britannique Attitude.

« C’est juste naturel pour moi d’exprimer mon soutien aux personnes qui souffrent de préjugés tout simplement parce qu’ils tombent amoureux d’un autre homme ou d’une autre femme ou parce qu’ils ont des couleurs de peau différentes », a-t-il dit à ce sujet vendredi.