Au-delà des aléas d’une course ou même d’une saison, certains pilotes se démarquent par une classe exceptionnelle qui les place au-dessus du lot et leur assure une belle carrière. En voici cinq.

Lando Norris, le prodige

Arrivé en F1 à 19 ans, après des exploits en karting lorsqu’il n’était encore qu’un ado, Lando Norris a vite montré qu’il n’était pas un enfant de chœur en piste. Très actif dans les médias sociaux, immensément populaire chez les plus jeunes, Norris est convoité par toutes les équipes, mais il est lié à McLaren pour plusieurs saisons. Redoutable finisseur, il a souvent gagné plusieurs places lors des derniers tours, parfois au détriment de son coéquipier, et ne cache pas ses ambitions d’être champion du monde un jour. Ce week-end, il espère encore briller : « Il faudra progresser un peu par rapport à Bakou sur notre rythme en course, mais j’aime beaucoup cette piste [le circuit Gilles-Villeneuve] et nous devrions avoir un bon week-end, a-t-il estimé, vendredi matin, en conférence de presse. Si nous trouvons le bon équilibre, nous serons dans le coup pour les points. »

George Russell, l’héritier

Photo Olivier Jean, LA PRESSE

Le pilote britannique George Russell, de l’équipe Mercedes

Le Britannique s’est imposé à tous les échelons en route vers la F1 et Mercedes en a vite fait le successeur désigné de Lewis Hamilton. Champion en GP3 en 2017, en Formule 2 en 2018, il a ensuite passé trois saisons d’apprentissage chez Williams, avec une petite pige chez Mercedes à Bahreïn en 2020 qui lui a permis de mener un Grand Prix pour la première fois. Et Russell a également profité de la pandémie pour montrer qu’il était aussi dominant dans les courses virtuelles de la série eGrandPrix. Officialisé cette saison aux côtés de Hamilton, Russell fait preuve d’une belle constance, malgré les grands défauts de la Mercedes. Avec des points à chaque course et trois podiums, il occupe la quatrième place du championnat, nettement devant son prestigieux coéquipier. Et il assume sans complexe sa place au sein d’une équipe de pointe. Vendredi, en conférence de presse, il n’a pas hésité à interpeller la FIA : « Les mesures annoncées [pour limiter le marsouinage] sont davantage un pansement qu’une vraie solution. Il va falloir élargir la discussion et trouver une façon de régler ce problème. »

Charles Leclerc, le surdoué

Photo Olivier Jean, LA PRESSE

Le pilote monégasque Charles Leclerc, de l’équipe Ferrari

L’un des prénoms de baptême de Charles Leclerc est Perceval et le pilote monégasque est certainement l’un des plus chevaleresques du peloton. Lui aussi s’est imposé sur tous les plans et il semblait naturel qu’il pilote chez Ferrari un jour. Extrêmement rapide, il a déjà six positions de tête cette saison, mais il souffre toutefois du manque de constance de la Scuderia face aux autres équipes de pointe. Encore cette saison, des ennuis mécaniques et une gestion de course erratique l’ont empêché de rivaliser sérieusement avec Max Verstappen en tête du championnat. En conférence de presse, vendredi, Leclerc a estimé que rien n’était perdu, même si ses ennuis mécaniques risquent de lui coûter des places sur la grille de départ. « Nous travaillons très dur après plusieurs problèmes d’affilée, le rythme est là et nous sommes au niveau de Red Bull. Malheureusement, nous ne sommes pas dans la meilleure situation [pour ce qui est des remplacements des éléments du groupe propulseur] et nous essayons de prendre les meilleures décisions afin de rester compétitifs course après course. »

Lewis Hamilton, la légende

Photo Olivier Jean, LA PRESSE

Le pilote britannique Lewis Hamilton, de l’équipe Mercedes

À maintenant 37 ans, avec un palmarès inégalé dans l’histoire, le septuple champion du monde n’a plus vraiment rien à prouver en F1. L’issue de la dernière saison, quand une décision controversée du directeur de course l’a privé de la victoire – et d’un huitième titre record – au Grand Prix d’Abou Dhabi, a d’ailleurs bien failli le pousser à la retraite. Mais Hamilton est revenu et il se bat toujours, même si les défauts de la Mercedes l’empêchent de rivaliser aux avant-postes. Sept fois vainqueur à Montréal, comme Michael Schumacher, le Britannique n’est pas parmi les favoris cette année. Mais fidèle à lui-même, il a pris la tête du mouvement réclamant des mesures pour limiter le marsouinage après avoir été victime de violents maux de dos au terme du Grand Prix d’Azerbaïdjan et la FIA n’a pris que quelques jours avant d’intervenir. Aussi adulé qu’il peut être détesté, Lewis Hamilton est la seule vedette vraiment mondiale de la F1. Il le sait et utilise cette notoriété pour promouvoir à la fois des causes sociales, les intérêts de son équipe et ses propres intérêts commerciaux.

Max Verstappen, le champion

Photo Olivier Jean, LA PRESSE

Le pilote néerlandais Max Verstappen, de l’équipe Red Bull

Plus jeune pilote de l’histoire de la F1, à 17 ans et 166 jours, plus jeune vainqueur la saison suivante à 18 ans, Max Verstappen a toujours été précoce. Formé par son père Jos, lui-même un ancien pilote de F1, Verstappen a toujours débordé de confiance et, bien qu’acquis dans des circonstances controversées la saison dernière, son premier titre mondial n’a surpris personne. Si certains le jugent arrogant, dans sa façon notamment d’exiger toute l’attention de l’équipe Red Bull, tous reconnaissent son talent et le Néerlandais est bien parti cette saison pour confirmer, à la régulière, son statut de champion du monde. « La saison est encore très longue, tout peut arriver et il peut y avoir encore plusieurs revirements, a-t-il tempéré vendredi en conférence de presse. Mais nous sommes dans une bonne position avec encore une bonne marge de progression, sur un seul tour en qualifications notamment, là où Ferrari a mieux fait que nous jusqu’ici cette saison. » Même s’il n’a jamais gagné à Montréal, Verstappen assure : « J’ai toujours aimé venir courir ici, la piste est unique dans son tracé et nous espérons passer un bon week-end. »