Café à la main, toupet châtain au vent, Pierre Gasly a rencontré les médias francophones à l’extérieur du quartier général d’AlphaTauri, jeudi après-midi. Et il s’est montré particulièrement élogieux envers Montréal et son Grand Prix.

« Je dois dire que c’est assez hallucinant. […] J’ai cru que je pouvais aller prendre un lunch tranquille hier midi, mais j’ai tout de suite compris que ce n’était pas possible parce qu’on m’a demandé une photo et ils ont dû la publier quelque part. [Les gens] sont arrivés en courant dans tous les sens », a-t-il raconté avec un sourire en coin.

« Il y a une vraie ambiance, une vraie énergie. […] J’aime bien la mentalité des gens, ils sont vachement joyeux, ils sont sympathiques. Ça fait plaisir de revenir ici. »

La dernière fois que Gasly a pris le départ au circuit Gilles-Villeneuve, en 2019, alors qu’il portait les couleurs de Red Bull, il a terminé au huitième rang. Il pilote maintenant une AlphaTauri.

Dimanche dernier, à Bakou, le Français a réussi son meilleur résultat de la saison, une cinquième place. Ce week-end, il vise un top 10.

« Après, on sait que dans le milieu de peloton, c’est très serré, a-t-il évoqué. D’un week-end à l’autre, on peut voir des voitures qui sont devant, comme les Alfa Romeo, par exemple. [Valtteri] Bottas peut faire une cinquième place super facile et être plus en difficulté le week-end d’après. Les McLaren, c’est pareil. Elles se sont bagarrées pour faire un podium à Imola, puis c’était plus compliqué sur d’autres circuits, comme à Bakou. »

Après la course, dimanche dernier, le pilote a beaucoup parlé des douleurs physiques provoquées par le marsouinage, ce phénomène aérodynamique apparu avec les nouvelles monoplaces qui entraîne des vibrations et des bonds des voitures sur la piste. C’est le sujet de l’heure en Formule 1 et il donne des maux de tête aux ingénieurs de plusieurs équipes, qui peinent à trouver des solutions. Plusieurs pilotes en souffrent.

Je fais énormément plus de séances de physio, de thérapie, d’ostéo. C’était deux fois par jour à Bakou. Dès que je suis rentré de la course lundi, la première chose que j’ai faite le matin, c’est de voir un ostéo pour me remettre un peu en place. Pareil aujourd’hui, et c’est prévu demain. Il y a beaucoup plus d’impact et de tensions. Moi, je le sens. Je suis vachement plus tendu dans le dos.

Pierre Gasly, à propos du marsouinage

La piste montréalaise contient beaucoup de vibreurs. Questionné pour savoir s’il essaierait de les éviter en raison du marsouinage, le Français a indiqué qu’il faudrait plutôt les utiliser, mais « voir comment [la voiture] se comporte dessus parce que c’est sûr que ça ne va pas être aussi simple qu’avant ».

« On sait que si tu assouplis, tu perds tout de suite en aérodynamisme. Donc il va falloir voir la balance entre mettre la voiture sur les vibreurs, quitte à perdre un peu de charge aéro, ou… C’est toujours des compromis à trouver. Mais c’est sûr que ça ne sera pas un tracé simple avec ces voitures-là. »

Quel avenir ?

Depuis que Pierre Gasly a été relégué chez AlphaTauri par Red Bull en 2019, il s’est montré franc sur son désir d’un jour faire un retour au sein de l’équipe de pointe. Ses plans ont changé malgré lui, il y a quelques semaines, quand Sergio Pérez a renouvelé son contrat avec Red Bull jusqu’en 2024.

Dans les semaines qui ont précédé l’annonce du contrat de Pérez, Gasly traversait un passage à vide alors qu’il n’avait amassé aucun point aux quatre courses précédentes. Mais voilà qu’il a réussi une cinquième place à Bakou. Doit-il ce résultat à une motivation supplémentaire de prouver qu’il aurait mérité une place chez Red Bull ?

« Non, répond-il du tac au tac. Honnêtement, je n’ai pas besoin de ça pour me motiver le matin. J’ai un but personnel tous les jours. Je sais ce que je veux faire et où je veux arriver. Je le fais pour moi. »

« Après, le fait qu’il ait resigné, bien sûr que ç’a un impact sur moi, mes décisions de carrière et mon avenir. Là-dessus, ce sont des choses qu’on prend en compte. Après, il n’y a pas de surprise et on verra ce qui se passe pour moi dans l’avenir. »

Concernant cet avenir, il n’avait « rien de plus à dire » pour l’instant.