Chaque saison de Formule 1 amène son lot de rebondissements. Si la lutte que se livrent Max Verstappen, Sergio Pérez et Charles Leclerc est au centre des discussions, d’autres intrigues secondaires méritent notre attention. En voici cinq.

Les soucis de Mercedes

La saison est encore jeune, mais Mercedes n’est pas en voie de remporter un neuvième championnat des constructeurs consécutif et Lewis Hamilton, un huitième sacre.

Après s’être avoué vaincu au championnat des pilotes dans une course finale controversée en 2021, Hamilton avait affirmé qu’il serait un pilote « plus agressif » cette année. Mais le septuple champion du monde connaît son pire début de saison de la dernière décennie. Il n’a réussi qu’un podium – un peu inespéré – lors du premier Grand Prix de la saison, à Bahreïn.

Dans les jours ayant précédé la course, le Britannique avait ouvertement reconnu que l’équipe n’était pas « au sommet ». Mercedes éprouve beaucoup de problèmes de marsouinage avec son nouveau bolide depuis le début de la saison. Hamilton s’est d’ailleurs extirpé de son baquet blessé au dos au Grand Prix d’Azerbaïdjan.

L’autre pilote des Flèches d’argent, George Russell, a néanmoins surpassé Hamilton dans sept des huit courses et détient sur celui-ci une avance de 37 points au classement. Le pilote de 24 ans course avec brio, bien au-delà des attentes, depuis le début de la saison.

Mercedes accuse un important retard de 118 points sur Red Bull et de 38 points sur Ferrari. La marge d’erreur permise sera donc mince pour les 14 courses qu’il reste à disputer à la saison.

Jusqu’où Sergio Pérez peut-il aller ?

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Sergio Pérez

Sergio Pérez est maintenant dans une équipe de pointe avec une monoplace qui lui permet de se battre – sérieusement – pour un championnat.

Le Mexicain a pris le deuxième rang à trois reprises dans les six premiers Grands Prix avant de triompher à Monaco, puis de finir deuxième encore en Azerbaïdjan. Il avait d’ailleurs prolongé son contrat avec Red Bull jusqu’en 2024 quelques jours avant sa victoire.

Red Bull n’est cependant pas reconnue comme une équipe qui traite ses deux pilotes de façon équitable. On n’a qu’à penser à ce qui est arrivé en Espagne, le 22 mai. Pérez était en tête au 49e tour lorsqu’il a reçu l’ordre de laisser Verstappen le devancer. « Ce n’est pas juste, mais OK », a-t-il laissé entendre au micro avant de s’exécuter.

Quand Pérez est sorti vainqueur à Monaco, une semaine plus tard, le père de Max Verstappen, Jos, a publié un long billet sur le blogue MaxVerstappen.com, qualifiant de « décevante » la troisième place de son fils. « Le champion en titre, Max, n’a pas été favorisé par la stratégie choisie. Ç’a tourné complètement à l’avantage de Checo », a-t-il ouvertement déploré.

L’écurie autrichienne se retrouve donc avec deux pilotes de premier plan. Pérez sera-t-il en mesure de poursuivre sur sa lancée toute une saison ? Si oui, comment Red Bull gérera-t-elle la situation ?

Valtteri Bottas, la surprise d’Alfa Romeo

Alfa Romeo peut se féliciter d’avoir remplacé Kimi Räikkönen, parti à la retraite, par Valtteri Bottas. Après une saison de 13 points et une 9e place au classement des constructeurs en 2021, l’écurie suisse comptabilise 41 points en 8 Grands Prix et occupe le 6e rang du classement.

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Valtteri Bottas

Après cinq ans comme lieutenant de Lewis Hamilton chez Mercedes, l’athlète de 32 ans est maintenant le général de son équipe. Il s’est montré convaincant dès la première course de la saison avec une 6e place. À Émilie-Romagne, il a pris le 5e rang, tout juste devant son ancien coéquipier.

On devine aussi que Bottas soutient la recrue Zhou Guanyu, qui n’a cependant encore pu faire mieux qu’une 10e place à Bahreïn.

C’est donc Bottas qui a inscrit 40 des 41 points d’Alfa Romeo jusqu’ici. Réussira-t-il à arracher une place sur le podium d’ici la fin de la saison ?

Carlos Sainz fils en quête de constance

Carlos Sainz fils n’est pas le pilote le plus constant en ce début de saison.

L’Espagnol a réussi deux podiums aux deux premiers Grands Prix, puis n’a terminé qu’un seul tour avant d’abandonner aux deux courses suivantes. Il a ensuite réussi une troisième place à Miami et une deuxième place à Monaco, avant de se retirer au 9e tour en Azerbaïdjan en raison d’un problème hydraulique.

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Carlos Sainz fils

Le pilote a admis à plusieurs reprises qu’il avait de la difficulté à conduire sa nouvelle voiture. « On peut voir que je ne conduis pas de façon naturelle. Le véhicule est un peu trop pointu à mon goût, mais c’est comme ça », a-t-il expliqué au correspondant de la F1 Lawrence Barretto.

L’an dernier, Sainz fils avait terminé la saison au 5e rang des pilotes en se plaçant dans les points 20 fois sur 22 Grands Prix. Avec une Ferrari assez rapide pour remporter des courses cette année, il devra trouver une certaine constance plus tôt que tard.

Kevin Magnussen à la rescousse de Haas ?

Haas a connu une saison 2021 lamentable, terminant au dernier rang.

Avant que s’amorce la saison 2022, l’écurie a montré la porte à son pilote russe Nikita Mazepin en raison de l’invasion en Ukraine. Son remplaçant : Kevin Magnussen, qui n’était plus en Formule 1 depuis un an. Surprise, le Danois relance l’équipe à lui seul.

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Kevin Magnussen

Le pilote de 29 ans, toujours aussi agressif, a décroché une cinquième place à Bahreïn, puis deux neuvièmes places en Arabie saoudite et à Émilie-Romagne. Les 15 points de son équipe lui appartiennent. Mais il a abandonné dans trois des quatre dernières courses.

Il demeure que le pilote est dans une bonne forme. « Je me sens différent que lors de mon premier passage en Formule 1. Je suis beaucoup plus relaxe à propos de tout », a-t-il récemment dit en entrevue avec The Race.

La situation de Haas démontre, jusqu’à un certain point, que la hiérarchie de la Formule 1 peut être évolutive, surtout alors que les nouveaux règlements forcent les équipes à apporter des ajustements à leur bolide au fur et à mesure qu’avance la saison.