Comme tous les amateurs de F1, François Dumontier est excité de voir les monoplaces de retour en piste, ce week-end à Bahreïn, pour la seule série d’essais hivernaux. Et il espère les voir rouler sur le circuit Gilles-Villeneuve dans quelques mois.

« Je suis toujours curieux de voir les nouvelles voitures en piste, les nouvelles couleurs, les nouveaux pilotes, a souligné le promoteur du Grand Prix du Canada, cette semaine en entrevue. J’ai assisté quelques fois à ces essais et c’est intéressant de voir les équipes travailler.

« Cela dit, il faut savoir en prendre et en laisser quand on regarde les temps des voitures. Les réglages sont différents, la quantité d’essence aussi, mais ça donne une bonne idée et ça nous amène au début de la saison. Et ce qui est bien cette année, c’est que ça arrivera très rapidement, dans à peine deux semaines. »

Malgré le report du Grand Prix d’Australie à la mi-novembre, la saison 2021 s’annonce chargée avec pas moins de 23 épreuves prévues. Dumontier a bon espoir de voir le Championnat du monde se dérouler de façon relativement normale.

Quand on prépare la saison 2021, c’est bien de revenir sur celle de 2020. On a organisé 17 courses dans 12 pays, et même s’il y a eu quelques cas [de COVID-19] parmi les pilotes et les membres des équipes, on a bien composé avec ça, sans jamais annuler une seule séance.

François Dumontier

« Cette année, malgré le report du premier Grand Prix, ça augure bien. Quand on regarde la situation dans les pays concernés, avec la vaccination qui progresse bien, on commence vraiment à voir le bout du tunnel. Le tunnel peut être encore long, mais c’est tout de même encourageant et rassurant. »

Au Canada en juin ?

Dumontier et son équipe travaillent déjà activement à l’organisation du Grand Prix du Canada, le 13 juin, sur l’île Notre-Dame, bien que la situation reste encore très fluide.

« Nous sommes en constante communication avec les deux ordres de gouvernement, rappelle le promoteur. On suit la situation de très près avec les autres organisations sportives. On va dans la bonne direction, avec l’augmentation de la vaccination, du nombre de vaccins disponibles.

« De nombreux scénarios restent possibles et il est encore trop tôt pour prendre une décision. Il pourrait être encore un peu tôt en juin, mais on a encore quelques semaines devant nous et on se doit de commencer à organiser certaines choses de façon à ne pas être pris au dépourvu si on a le feu vert. »

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Le Grand Prix du Canada doit avoir lieu le 13 juin sur l’île Notre-Dame.

Un report plus tard dans la saison est l’un des nombreux scénarios sur la table. « On ne peut en écarter aucun pour l’instant, mais nous nous concentrons actuellement sur le mois de juin, c’est le scénario numéro un, assure Dumontier. Le Conseil mondial de la FIA a d’ailleurs approuvé la semaine dernière un calendrier révisé et le Grand Prix du Canada est toujours prévu le 13 juin. »

L’un des aspects problématiques de la tenue du Grand Prix à la date prévue concerne le déplacement des équipes.

Ici, au Canada, le fédéral est responsable des frontières et des quarantaines et, en ce moment, l’un des plus gros enjeux dans nos discussions, ce sont les quarantaines. Au moment où on se parle, une quarantaine serait imposée aux équipes et il faudrait voir comment on pourrait le faire avec une autre épreuve disputée le week-end précédent [en Azerbaïdjan].

François Dumontier

« Techniquement, la bulle entourant les équipes va être en place des jours avec le déplacement à Bakou, mais c’est très difficile d’évaluer tout ça. Le Grand Prix, sans vouloir dénigrer qui que ce soit, c’est tout de même une grosse organisation. Nous devons réfléchir à toutes les implications d’un tel évènement dans la situation actuelle, mais la priorité absolue reste la sécurité des travailleurs, des spectateurs potentiels, des équipes. »

Des prédictions ?

Même si, comme il le dit, « on est tous rendus des spécialistes des règles et mesures sanitaires », François Dumontier est surtout féru de sport automobile et il est bien placé pour évaluer les forces en présence.

« J’ai suivi les présentations des voitures et la nouvelle Aston Martin est vraiment très belle avec sa nouvelle couleur verte, estime-t-il. La voiture était déjà compétitive l’année dernière, avec Pérez et Lance [Stroll], et Lawrence [Stroll, le propriétaire] a mis beaucoup d’argent là-dedans. C’est peut-être mon côté chauvin, mais je crois qu’ils seront très compétitifs, pas premiers, mais sûrement dans le top 4.

« Par ailleurs, on se demande tous si Lewis [Hamilton] va devenir le champion ultime de la F1, avec un huitième titre mondial. C’est difficile de ne pas croire en ses chances. J’ai aussi hâte de voir Sergio Pérez chez Red Bull. On dit que Max Verstappen n’est pas un coéquipier facile, mais Pérez est expérimenté et il pourrait surprendre.

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Mick Schumacher

« Je suis aussi heureux de voir le nom Schumacher revenir en F1, a souligné Dumontier. Mick n’aura pas nécessairement la meilleure voiture dans l’équipe Haas, mais ce sera intéressant de suivre ses progrès et c’est très bon pour notre sport, tout comme le retour de l’ancien champion de monde Fernando Alonso [chez Alpine].

« Et je crois qu’on aura encore droit à des courses spectaculaires, comme l’an dernier, quand on a pu suivre de belles batailles tout au long de la saison entre de nombreuses équipes en milieu de peloton. »