(Portimao) Lewis Hamilton est entré un peu plus de l’histoire de la F1, dimanche au Portugal, en remportant la 92e victoire de sa carrière en Grand Prix. Le Britannique a ainsi devancé l’Allemand Michael Schumacher (91 victoires). Il détient maintenant les records pour les victoires, les podiums (161), les points (3687), les positions de tête (97) et les tours les plus rapides (52).

Celui qui est arrivé chez Mercedes en 2013, en remplacement de Schumacher justement, a tenu à remercier son équipe après la course : « Je dédie tout ça à toute l’équipe, ici et à l’usine. C’est un privilège de pouvoir travailler avec eux et je suis très reconnaissant pour tout ce que nous avons accompli jusqu’ici. J’essaye de donner le meilleur de moi-même chaque jour et l’équipe me le rend bien. Nous ramons tous dans la même direction et c’est pour ça que nous rencontrons ce succès.

« Mon père est ici, ma belle-mère, Roscoe aussi (son chien), ce qui est vraiment excitant. Je me sens vraiment choyé. Je vais mettre du temps à le réaliser (son record de victoires). C’est beaucoup d’émotion, je ne trouve pas les mots. »

Hamilton deviendra aussi détenteur du record au chapitre des titres mondiaux en fin de saison, à égalité avec Schumacher (7 titres), puisqu’il a maintenant des avantages de 77 et 95 points au classement du monde par rapport à son coéquipier Valtteri Bottas et au Néerlandais Max Verstappen, encore deuxième et troisième dimanche.

PHOTO RUDY CAREZZEVOLI, ASSOCITED PRESS

Le pilote Lewis Hamilton n’a pas l’intention de mettre un frein à sa conquête de nouveaux records.

Avec cinq épreuves à disputer, Hamilton devrait connaître une séquence catastrophique, alors que lui et sa Mercedes ont plutôt fait preuve d’une formidable fiabilité au cours des dernières saisons. Sa victoire de dimanche lui a d’ailleurs permis d’étendre à 45 sa série de classements dans les points, un autre record.

Le pilote de 35 ans, qui avait remporté sa première victoire en 2007 au Grand Prix du Canada, n’a jamais paru aussi dominant. Il s’est imposé dimanche avec une priorité de plus de 25 secondes sur Bottas, le plus grand écart de la saison, malgré une crampe à une jambe en fin de course.

« C’était difficile aujourd’hui, a quand même insisté Hamilton. Le circuit est exigeant et il fallait bien gérer les températures de pneus, du moteur. J’ai pris un bon départ, mais j’ai glissé sur la piste détrempée et j’ai perdu quelques places. Je me suis dit que je devais être patient et j’ai pu reprendre la tête quand mes pneus ont retrouvé leur efficacité. »

Hamilton n’a toujours pas signé son contrat chez Mercedes en vue de la prochaine saison, mais il a laissé entendre ce week-end que ce n’était qu’une formalité. Ses rivaux ne doutent pas qu’il ne s’arrêtera pas à 92 victoires.

« Lewis m’a dit qu’il voulait porter le record le plus haut possible pour me donner le plus de mal possible à le rattraper, a raconté Verstappen après la course. C’est une performance incroyable et je pense qu’il ira bien au-delà de 100 victoires. Je serai obligé de courir jusqu’à plus de 40 ans, mais c’est une bonne motivation. »

UN MAUVAIS JOUR POUR STROLL

De retour à la compétition après avoir contracté la COVID-19, le pilote canadien Lance Stroll a été l’un des animateurs de ce spectaculaire Grand Prix. Mais pas pour les bonnes raisons.

Après un départ mouvementé, qui a permis à l’Espagnol Carlos Sainz (McLaren) de mener brièvement, plusieurs pilotes ont bagarré pendant plusieurs tours en milieu de peloton. Parti de la 12e place au volant de sa Racing Point, Stroll est vite remonté au classement et il a tenté de se porter à la septième place, au 18e tour, en attaquant le Britannique Lando Norris (McLaren) par l’extérieur au bout de la ligne droite.

PHOTO JORGE GUERRERO, AP

Lance Stroll effectue quelques manoeuvres aux dépens de Lando Norris qui lui ont valu d’être pénalisé.

« Il était au milieu de la piste et je ne savais pas si je devais aller à droite ou à gauche, a expliqué Stroll. J’ai pris ma décision en une fraction de seconde et je me suis retrouvé à l’extérieur, à la limite de la piste. De là, j’ai tenté de prendre le virage, mais il n’y avait pas assez de place pour nous deux… »

Les commissaires de course ont jugé que le pilote canadien était fautif. Ils lui ont imposé dix secondes de pénalité et trois points de sanction à sa superlicence.

Stroll, qui avait raté le dernier Grand Prix en raison du coronavirus, en était à un troisième abandon consécutif et n’a pas caché sa déception : « C’est dommage de terminer de cette façon, nous étions en position pour marquer plusieurs points. C’est vraiment difficile d’accepter un tel résultat. »

Norris, qui avait déjà eu affaire à Stroll vendredi pendant les essais libres, s’est montré sévère à son endroit : « Je ne comprends pas ce qu’il faisait là. Il aurait pu aller à l’intérieur. Dans le virage, j’étais à ses côtés et il s’est rabattu sur moi. Il n’a visiblement rien appris de ce qui s’est passé vendredi, mais il semble ne rien apprendre de tout ce qu’il fait. Ces choses arrivent souvent avec lui et je vais m’assurer de rester loin la prochaine fois. »

Le coéquipier de Stroll, le Mexicain Sergio Perez a lui aussi été impliqué dans un accrochage en début de course, mais il revenu à la septième place, un résultat qui permet à Racing Point de conserver la troisième place au championnat des constructeurs.