Les rumeurs s’emballent vite en F1 et on parle beaucoup ces jours-ci de l’arrivée de l’Allemand Sebastian Vettel chez Racing Point en 2021. Le Canadien Lance Stroll n’entend toutefois pas se laisser perturber par cette possibilité.

« Ce n’est pas moi qui décide des pilotes de l’équipe, a-t-il insisté, jeudi, en vidéoconférence des paddocks du Hungaroring, à Budapest, où sera disputé ce week-end le Grand Prix de Hongrie. « Je n’ai aucun contrôle là-dessus et je préfère me concentrer sur mon travail. »

Le pilote de 20 ans dispose d’une entente à long terme avec l’équipe dont le grand patron est son père, Lawrence Stroll. Ce dernier et ses partenaires ont également investi une somme importante dans la société Aston Martin, qui donnera son nom à l’équipe de F1 la saison prochaine.

C’est dans ce contexte que l’arrivée de Vettel est envisagée, le quadruple champion du monde étant toujours, à 34 ans, l’un des rares pilotes de premier plan du plateau. Si la direction de Racing Point a jusqu’ici refusé de confirmer son intérêt, l’Allemand a lui-même confirmé jeudi qu’il y avait eu des « discussions » entre les deux parties. « Pour l’instant, ce ne sont que des discussions », a-t-il dit.

« J’avais dit la semaine dernière avoir discuté avec Renault, par exemple. À un moment donné, j’ai l’impression que les choses vont devenir plus concrètes. »

La vérité, c’est qu’il n’y a rien à annoncer pour l’instant et que nous n’avons eu que des discussions encore très vagues.

Sebastian Vettel

« Si vous me questionnez sur Racing Point, tout le monde parle de Racing Point, a-t-il illustré. Leurs deux premières courses, leurs performances en piste ont été impressionnantes. »

Si Vettel a insisté pour dire qu’il allait prendre son temps avant de décider de son avenir, en F1 ou ailleurs, il doit aussi laisser à Racing Point le temps de régler quelques dossiers. En plus de Stroll, le Mexicain Sergio Perez est aussi sous contrat pour la saison prochaine et l’équipe devrait écarter l’un des deux pilotes pour faire une place à Vettel.

C’est difficile d’imaginer que Lawrence Stroll ait envie de « congédier » son fils, mais il n’a jamais lésiné en affaires et la F1 est un univers souvent cruel. Reste que Perez semble plus vulnérable, même s’il a régulièrement été plus rapide que son jeune coéquipier depuis deux saisons.

Une clause du contrat du Mexicain permettrait de mettre fin à l’entente, moyennant une importante compensation financière. L’équipe devrait également se priver des sommes associées à plusieurs commanditaires mexicains. Pérez a répété jeudi qu’il était encore sous contrat, mais il a aussi reconnu avoir été préssenti par une autre équipe [Haas ?].

Plusieurs pensent que l’association avec Aston Martin est une occasion en or pour hausser le profil de l’équipe et lui permettre de rejoindre le « Big Three » (Mercedes, Ferrari, Red Bull) qui domine la F1 depuis une décennie. Dans cette perspective, l’arrivée de Vettel serait un gros coup.

Réglementaire, la voiture ?

Les hésitations de l’Allemand sont sans doute aussi liées aux doutes qui pèsent sur la régularité de la Racing Point. Copie presque conforme de la Mercedes de la saison dernière, la RP20 a été examinée de près par tous les autres concurrents et Renault a jugé avoir assez d’éléments pour déposer une réclamation officielle. Racing Point est accusée de ne pas avoir respecté une clause de l’appendice 6 du règlement sportif relatif à la liste des pièces qui doivent avoir été entièrement conçues et fabriquées par chaque équipe.

Le directeur technique Andrew Green a vite nié ces accusations et il a assuré que la RP20 respectait tous les articles du règlement. Jeudi, les pilotes de l’équipe ont à leur tour défendu la réputation de Racing Point.

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Au terme des deux premiers Grands Prix de la saison, l’écurie Racing Point est accusée de ne pas avoir respecté un règlement relatif à la liste des pièces qui doivent avoir été entièrement conçues et fabriquées par chaque équipe. La voiture, la RP20, est une copie presque conforme de la Mercedes de la saison dernière, ce qui soulève des doutes au sein du peloton.

« Nous avons tous les éléments qui prouvent que notre voiture est réglementaire », a assuré Lance Stroll.

Cela fait sans doute partie du cirque de la F1, mais la bonne chose, c’est que nous pouvons prouver que nous avons respecté les règles.

« C’est un peu dommage d’avoir à composer avec cette réclamation et toute cette situation si tôt dans la saison. Quoi qu’il en soit, je suis 100 % convaincu que notre voiture est réglementaire et que les responsables de l’équipe vont régler cette question.

« Andrew Green et toute l’équipe à l’usine ont fait un travail colossal pour concevoir et construire cette voiture, personne ne peut nous enlever ça. [En raison des performances de l’équipe], c’est naturel qu’il y ait des plaintes, des doutes et même que certains aient la mauvaise idée de penser que nous avons triché. Mais honnêtement, la vérité est que nous avons simplement accompli un travail remarquable !  »