(Paris) Quadruple champion de la Formule 1, Sebastian Vettel a promis de tirer les leçons de l’an dernier et de revenir plus fort, cette saison.
Après avoir déçu en obtenant le cinquième rang du classement général - 173 points derrière le champion, Lewis Hamilton -, la fierté de Vettel a été mise à mal.
D’autant plus que son jeune coéquipier, Charles Leclerc, a terminé quatrième à sa première saison avec Ferrari et seulement sa deuxième en F1.
« Il y a des choses que je peux faire mieux. C’est la première chose que j’examine et que j’essaie d’améliorer, a dit Vettel. Ce sont toujours des détails, de petits ajustements, rien de majeur. Je n’ai pas besoin de conduire différemment ; je sais comment conduire. »
L’Allemand a dit à peu près la même chose l’année dernière, et l’année précédente. Après avoir perdu des avances au classement général en 2017 et 2018, alors qu’il était en quête d’un cinquième titre mondial. C’est Lewis Hamilton qui a eu le dernier mot, lors des deux saisons.
Hamilton est sur la bonne voie pour égaler le record de Michael Schumacher avec sept titres. Lorsque Vettel a remporté son quatrième championnat des pilotes en 2013, Hamilton en comptait un seul, et la plupart des observateurs voyaient davantage Vettel défier la marque de Schumacher.
Mais depuis qu’il a remporté 13 courses en 2013 - année où Hamilton a gagné une seule fois, avec Mercedes - Vettel n’a gagné que 14 courses, contre 62 pour Hamilton.
Le coup d’envoi de la saison aura lieu au Grand Prix d’Australie, cette semaine.
Les occasions de Vettel d’ajouter à son baluchon ont été bousillées par des erreurs rares pour un pilote de son expérience, en particulier parce qu’il n’était pas sous pression.
Un accident à partir de la pole position à Singapour en 2017 et une collision dans les barrières lors d’un GP d’Allemagne disputé sous la pluie, en 2018.
En 2019, il a perdu le contrôle de son bolide au Bahreïn et à Monza ; en Grande-Bretagne, il est entré en collision avec la Red Bull de Max Verstappen.
« Je suis assez honnête pour admettre que j’aurais dû faire mieux », a dit Vettel.
L’année dernière, il a été devancé par Leclerc, qui a brillé avec huit podiums en 10 courses, en milieu de saison.
Victorieux à Monza, Leclerc a savamment tenu Hamilton à l’écart, procurant à Ferrari une première victoire depuis 2010 à son domicile spirituel.
« Ce fut probablement le meilleur jour de ma vie », a déclaré Leclerc.
Leclerc a mieux fait en qualifications et la seule course gagnée par Vettel - de nuit par un temps humide, à Singapour - a reflété une décision stratégique qui a fait passer Leclerc de la première à la deuxième place.
Leclerc n’a pas compris la décision et les divisions ont augmenté chez Ferrari où déjà, le directeur sportif Mattia Binotto peinait à affirmer son autorité.
Au GP de Russie à Sotchi, Vettel n’a pas laissé Leclerc le dépasser malgré un accord d’équipe. Vettel semblait se sentir lésé par le fait que Leclerc avait agi de façon similaire lors de qualifications, précédant Monza.
À 32 ans, Vettel avait le statut de n ° 1 en vertu de son expérience. Pourtant, il était parfois évident que Leclerc conduisait beaucoup mieux.
La lutte entre un vétéran frustré et un jeune surdoué a culminé avec une vilaine collision au GP du Brésil, en novembre.
Leclerc s’est vite déplacé à l’intérieur pour dépasser Vettel, qui a tenté de reprendre sa position d’un mouvement sur le flanc de Leclerc.
Les roues se sont touchées et crevées, menant à deux sorties de piste, et chaque conducteur a crié son incompréhension à la radio de l’équipe.
Contrariée, la Scuderia a obtenu des excuses des deux pilotes - à l’équipe, pas à l’autre - et Binotto a assuré que cela n’arriverait plus.
Il s’agit de la dernière année du contrat de Vettel avec Ferrari. Leclerc pourrait être encore plus affamé, étant donné qu’il aura un statut égal.
« Je pense qu’il a déjà prouvé qu’il était prêt, a confié Binotto. Je pense qu’il est juste qu’ils soient au même niveau pour commencer la saison 2020. Je pense qu’ils savent aussi que l’équipe a la priorité. »
Même si Vettel battait Leclerc, qui est âgé de 22 ans, il reste encore à rattraper Hamilton.
Ça promet d’être une année décisive pour Vettel, qui devra probablement ajouter quelques victoires à un total de 53, s’il veut un nouveau contrat avec l’équipe.