Aérodynamique simplifiée, limite de poids assouplie, gants biométriques et casques renforcés, pneus moins nombreux et mieux identifiés : la saison 2019 de Formule 1, qui débute dimanche avec le Grand Prix d'Australie, apporte son lot de changements.

Aérodynamique simplifiée pour faciliter les dépassements

Le règlement technique s'attèle une fois de plus à un problème récurrent : le manque de dépassements. Les monoplaces voient donc leur aérodynamique simplifiée, notamment au niveau des ailerons avant et arrière.

L'objectif est de limiter les flux d'air sale dans le sillage des voitures, afin de leur permettre de se suivre et donc de s'attaquer plus facilement. En conséquence, les F1 devaient être entre 1,5 et 2 secondes moins rapides au tour que l'an dernier, selon les calculs de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), qui édicte les règles. Mais cela ne s'est pas confirmé lors des essais de pré-saison à Barcelone.

La façon dont les équipes ont mis en oeuvre ces changements pourrait rebattre les cartes parmi les forces en présence. Selon Nicholas Tombazis, le responsable de la question à la FIA, aucune écurie n'a présenté aux essais une innovation exploitant de manière révolutionnaire ces nouvelles règles. « Chaque équipe a entre 50 et 70 ingénieurs aérodynamiciens. Vous multipliez cela par dix écuries, soit 700. Je pense que s'il y avait une manière de contourner les règles, ils l'auraient trouvée », affirme-t-il à l'AFP.

Les pilotes se plaignent toutefois de l'effet « parachute » induit par l'aileron arrière plus grand qui ralentit les monoplaces en ligne droite.

Quelques kilos de plus

Le poids minimum des voitures augmente de 734 à 743 kg et le règlement dissocie désormais le poids des pilotes de celui de leur véhicule pour ne plus pénaliser les grands gabarits.

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La Ferrari de Sebastian Vettel durant les essais pré-saisons en Espagne le mois dernier.

Le poids du pilote, de son équipement et de son siège est fixé à 80 kg et la différence compensée par un lest qu'il faut placer autour du baquet. Bonne nouvelle pour plusieurs jeunes qui débarquent cette année, comme Alexander Albon (Toro Rosso), George Russell (Williams) et Antonio Giovinazzi (Alfa Romeo Racing), qui dépassent 1,80 m. Pour le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), qui a pris quelques kilos de muscle, également. Pendant l'hiver, le quintuple champion du monde s'est aussi lâché un peu plus qu'à l'accoutumée « sur les pancakes et les Cheetos ». Le poids minimum imposé concernait jusque-là l'ensemble monoplace et pilote. Les équipes faisaient en sorte d'être en-dessous afin d'améliorer la répartition des masses grâce à des lests placés librement.

Gants biométriques et casques renforcés pour sécurité accrue

Après l'introduction en 2018 du halo (structure protectrice frontale du cockpit), qui a fait polémique mais prouvé son efficacité, la F1 se dote de dispositifs plus consensuels pour améliorer la sécurité des pilotes.

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Le pilote italien Antonio Giovinazzi, de l'écurie Alfa Romeo fait 1,83 m et pèse 70 kg. En F1, c'est beaucoup et le nouveau règlement l'avantage.

De nouveaux standards entrent en vigueur pour les casques, afin d'une part de mieux protéger leur tête en cas d'impact avec des débris volants et d'autre part de mieux amortir l'effet du choc en cas d'accident. Facultatifs l'an dernier, les gants biométriques deviennent obligatoires.

Concrètement, un senseur est placé dans le gant gauche, sur la paume, relié au niveau du poignet à un boîtier de 21 g, bientôt moins. Cela permet à l'équipage de la voiture médicale, qui l'a développé, de disposer en temps réel de « données basiques (oxygénation du sang, rythme cardiaque, mouvement) sur l'état du pilote avant d'arriver sur le site de l'accident », explique Alan van der Merwe, qui conduit la voiture médicale.

« L'objectif est de se sentir à 100 % sûrs que nous prenons les bonnes décisions. »

Pneus moins déroutants

Le fournisseur Pirelli réduit de sept à cinq les types de pneus slick à disposition des écuries cette saison (numérotés de C1 à C5 du plus dur au plus tendre), plus les incontournables pneus intermédiaires et pluie.

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Les grand biométriques du pilotes français Romain Grosjean, de l'écurie Haas.

Pour rendre les courses plus lisibles, les gommes ne sont plus que de trois couleurs : blanc pour les plus dures, jaune pour les medium et rouge pour les plus tendres.

Les intermédiaires restent vert et les pluie bleus.

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Les pneus seront moins compliqués cette saison.