(Washington) Une équipe américaine de basket-ball universitaire a voté majoritairement mardi pour la création d’un syndicat afin de représenter ses joueurs, une première, relançant le débat sur la professionnalisation, ou non, du sport universitaire dans le pays.

L’équipe du Dartmouth College, université privée dans le New Hampshire (nord-est) et membre de la prestigieuse Ivy League, qui regroupe les huit plus anciennes universités du pays, s’est prononcée à une très large majorité, treize contre deux, pour rejoindre un syndicat, a indiqué l’Université à l’AFP.

L’Université a cependant précisé avoir déposé un recours contre auprès du représentant local du Conseil national des relations de travail (NLRB).

Selon la presse américaine, les joueurs de cette équipe seront affiliés à l’antenne locale du syndicat international des employés de services (SEIU). Ils deviennent ainsi les premiers joueurs universitaires de basket-ball à chercher à rejoindre un syndicat.

Dans un communiqué, la présidente du SEIU, Mary Kay Henry a dénoncé « le modèle scandaleux » de la Ivy League, « où le travail quasi gratuit dans les sports universitaires est né et il disparaîtra ».

« C’est un grand jour pour notre équipe », ont de leur côté réagi les représentants des joueurs, Cade Haskins et Romeo Mythil. « Il est temps de mettre fin à l’âge de l’amateurisme. […] Travaillons ensemble pour créer un modèle économique moins abusif pour les sports universitaires ».

Sollicitée par l’AFP, la NCAA, qui est responsable de l’organisation des compétitions universitaires dans le pays, n’a pas répondu.

Dartmouth College disposait de cinq jours ouvrés afin de déposer un recours contre le vote, mais elle ne peut le contester qu’en arguant que le syndicat a fait pression sur les joueurs pour les inciter à voter en faveur de leur adhésion.

Le fait de disposer d’une représentation doit potentiellement permettre aux joueurs de négocier leurs conditions d’entraînements ainsi que les horaires, mais également leur paie potentielle, alors que les joueurs universitaires sont normalement des athlètes amateurs.

La question du salaire des sportifs participant aux compétitions de la NCAA, en particulier dans les sports majeurs, est devenue un véritable sujet aux États-Unis. La retransmission des compétitions et la vente de produits dérivés rapportent plusieurs milliards de dollars à la NCAA et aux universités, principalement les meilleures.

À l’inverse, les sportifs, qui disposent le plus souvent de bourses d’études leur permettant d’éviter de payer les importants frais de scolarité en tant qu’athlète des universités, ne reçoivent aucune compensation, tant directement qu’en termes de droit à l’image.

La NCAA et la plupart des universités défendent le statu quo, mais de plus en plus de voix se prononcent en faveur d’une rémunération des athlètes.