L’Alliance de Montréal est de retour au travail depuis jeudi, première journée de son camp d’entraînement. La veille, lors de la journée médiatique, différents thèmes ont alimenté les discussions. Retour sur trois d’entre eux.

« Vous avez ça à chaque match ? »

Les amateurs de basketball montréalais ont répondu présent, l’an dernier, pour la première saison de l’histoire de l’Alliance de Montréal. Si bien que l’équipe a terminé au premier rang du circuit canadien au chapitre du nombre de spectateurs. Même quand le club accumulait les défaites, ils étaient là, fidèles au poste.

Douze mois plus tard, ils sont de retour : l’organisation a vendu 1000 abonnements pour la saison, 336 de plus que l’an dernier. L’Auditorium de Verdun sera donc, de toute évidence, encore bruyant lors des 10 matchs à domicile de l’équipe.

« Je suis de Montréal, alors je suis un peu biaisé, mais j’ai plusieurs amis qui jouent dans d’autres équipes de la LECB et ils disent tous la même chose : que c’est le meilleur amphithéâtre où jouer », a laissé tomber le Québécois Nathan Cayo, mercredi.

Voilà qui explique peut-être un peu l’arrivée de joueurs de renom chez l’Alliance cette saison, comme Treveon Graham, Ahmed Hill et Blake Francis. Les trois Américains ont chacun une expérience importante en NBA, en G-League ou en Ligue élite canadienne de basketball (LECB). Cet été, ils ont choisi Montréal.

La saison dernière, nous [les Nighthawks de Guelph] avons joué ici. Les partisans et l’ambiance étaient incroyables. Je voulais seulement faire partie de ça.

Ahmed Hill

« Tout ce que je sais de Montréal, c’est ce que j’ai entendu de mes coéquipiers, a affirmé Graham. J’ai eu plusieurs coéquipiers qui étaient du Canada et qui m’ont dit que Montréal était bien. »

Kemy Ossé, Montréalais et capitaine de l’Alliance l’an dernier, est le dernier surpris de voir de tels joueurs talentueux se joindre à l’Alliance. « C’est assurément la meilleure fanbase de la ligue, ce n’est même pas comparable, a lancé le meneur. Même quand les autres équipes viennent ici, on nous dit : “Vous avez ça à chaque match ?” C’est sûr que ça attire ces gars-là. Je pense qu’on va pouvoir attirer ce monde-là tout le temps. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Alain Louis et Kemy Ossé

Charles Dubé-Brais, adjoint au directeur général et entraîneur adjoint, s’est exilé il y a de nombreuses années afin de réaliser son rêve d’être entraîneur de basketball professionnel. Au fil des années, il a notamment travaillé en Chine, en France et en G-League. Quand un collègue l’a interrogé sur la façon dont l’Alliance était accueillie dans la métropole, le Québécois s’est lancé dans un long monologue afin d’expliquer l’importance de la collectivité pour le succès d’une équipe.

« En Amérique du Nord, le problème qui s’est souvent posé, c’est que les gens attendent que ça ait du succès pour s’investir. Moi, si j’ai un appel à faire aux Montréalais, c’est de tout faire pour que ça fonctionne. […] Pour que ça continue, on a besoin de l’aide de tout le monde, de la contribution de la Ville, des entreprises privées, du Montréalais de base qui aime le basket. »

Une expérience profitable

Treveon Graham n’avait pas encore pris part à un entraînement avec l’Alliance qu’il était déjà, du haut de ses 29 ans et de ses 180 matchs d’expérience en NBA, considéré comme un leader au sein de l’équipe.

Alain Louis, un des quatre seuls joueurs de 2022 de retour cette saison, nous l’a fait comprendre quand il a expliqué vouloir s’assurer que tous les joueurs partagent le même objectif.

Une des erreurs qu’on a faites, l’année passée, c’est qu’on ne s’est pas assis ensemble, en équipe, pour se fixer des objectifs. C’est un des premiers trucs qu’on devra faire.

Alain Louis

« Je pense que le groupe qu’on a est sur la même page, mais je vais quand même prendre l’opportunité de parler à Treveon, qui est notre vétéran. Je pense que lui pourra faire un meilleur job que moi pour expliquer ça au groupe. »

Un peu plus tôt, Louis avait expliqué que la présence de l’Américain amènerait « une autre dimension » en matière de professionnalisme. « Il va nous montrer d’autres trucs qu’on ne connaît pas. Je suis quelqu’un d’humble et j’ai vraiment hâte de voir comment il bouge pour essayer de faire la même affaire. »

Nathan Cayo a eu sensiblement le même discours, disant pouvoir « tout apprendre » de Graham. Et ça tombe bien parce que le principal intéressé arrive à Montréal avec le désir d’être un leader.

« Je veux aider les joueurs le plus possible, me faire entendre et montrer, par mes actions, comment être un professionnel et approcher le jeu », a affirmé Graham.

Une nouvelle mentalité

Il y a un nouveau shérif en ville et il s’appelle Derrick Alston Sr. Le nouvel entraîneur-chef, qui succède à Vincent Lavandier, a joué et a été entraîneur dans la NBA, entre autres.

« Une des choses les plus importantes, c’est sa relation avec les joueurs, a fait savoir le directeur général, Joel Anthony. J’ai parlé avec beaucoup d’autres joueurs, entraîneurs, directeurs généraux dans la NBA et la G-League. Tout le monde m’a dit que c’était quelqu’un d’incroyable avec qui travailler. »

Sondés sur le nouvel entraîneur, plusieurs joueurs se sont montrés enchantés par ses méthodes. C’est le cas de Treveon Graham, qui le connaissait déjà.

[L’entraîneur Alston] a le respect de bien des joueurs à travers le monde, dont moi. J’ai juste hâte de jouer pour lui.

Treveon Graham

« C’est quelqu’un de très cool, a quant a lui soutenu Alain Louis. Comme on dirait à Montréal, il est très posé. Il a une mentalité un peu new school, différente. Il fait un peu plus confiance à ses joueurs, donc je pense que ce sera intéressant. »

Selon Nathan Cayo, l’Alliance jouera cette saison un basketball « complètement différent » de celui de 2022. « On a parlé un peu avec le coach et on va avoir une offensive où on utilise un peu tout le monde. Le jeu va être un peu plus rapide. On va voir un peu plus les personnalités de chaque joueur dans chaque match. »