La Ligue élite canadienne de basketball (LECB), fondée en 2018, ne cesse de grandir depuis sa création. Commissaire du circuit depuis le tout début, Mike Morreale a récemment signé une prolongation de contrat allant jusqu’à 2028. Il fera tout en son pouvoir pour continuer à contribuer au développement du basketball au Canada.

« Je suis excité. C’est fantastique : j’y ai dévoué ma vie au cours des dernières années », souligne le principal intéressé, en entrevue téléphonique. « Ce que la prolongation de contrat a amené, c’est de la stabilité. Et c’est très important de grandir intelligemment, de la bonne manière. »

Du 24 mai au 30 juillet, la LECB tiendra la cinquième saison de son existence. Au fil des ans, elle a gagné en crédibilité, en auditoire et en importance. Elle est désormais la référence en matière de basketball professionnel au Canada, si on exclut les Raptors de Toronto.

À la première campagne, en 2019, on y comptait six équipes. Ce chiffre a grimpé à sept l’année suivante, où on a opté pour le format bulle : seulement six parties au calendrier avec un horaire restreint, au plus fort de la pandémie. Puis, en 2021, chaque club a disputé 14 rencontres.

« Traverser la COVID, c’est devenu une occasion. Ça n’a pas été facile, mais ça a solidifié qui on était : des gens qui pouvaient traverser ça. On a connu nos succès : des joueurs qui signent dans la NBA, des contrats de télédiffusion, ou le fait d’attirer des joueurs internationaux. »

PHOTO FOURNIE PAR L’ALLIANCE DE MONTRÉAL

Le commissaire de la Ligue élite canadienne de basketball, Mike Morreale

L’an dernier, trois franchises d’expansion – dont l’Alliance de Montréal – ont fait leur entrée au sein de l’association. La LECB comptait désormais 10 franchises, qui avaient chacune 20 matchs au programme.

« Nous sommes devenus un chemin vers la NBA, la G League ou la Euroleague. Nous avons convaincu des joueurs de classe mondiale de [passer leur été] au Canada. »

Ça a été tout un trajet. Quand je regarde où nous avons commencé et où nous sommes rendus, c’est le jour et la nuit.

Mike Morreale, commissaire de la LECB

Le basketball de la LECB se distingue également par son utilisation de l’Elam ending : à quatre minutes de la fin d’un match, on arrête le chronomètre et on fixe un objectif de points à atteindre, qui correspond à neuf de plus que le score de l’équipe meneuse. La première formation à l’atteindre met immédiatement fin à l’affrontement.

« Ça n’a pas été particulièrement applaudi par les joueurs, les entraîneurs ou les DG au début… mais c’est beaucoup mieux pour l’expérience du partisan. C’est juste une manière plus excitante de terminer une rencontre, un panier gagnant. C’est bien mieux que des temps morts et des lancers francs. Nous étions les premiers dans le monde à le faire. On a pris un risque. Mais la NBA a choisi de l’essayer dans la G League, alors on fait quelque chose comme il faut. »

Montréal, ville de basket

Quand il pense au tout premier match à domicile de l’histoire de l’Alliance de Montréal, auquel il a assisté l’été dernier, Mike Morreale a le sourire dans la voix.

« J’ai adoré chaque minute. L’organisation s’est construite sur une très petite période, dans les premiers mois de 2022. Mon espoir était que ça prenne feu, et c’est rapidement arrivé. Ils soutiennent les leurs, les Montréalais. Les partisans sentent qu’ils sont entendus, ce qui n’arrive pas partout. La demande pour les abonnements de saison augmente exponentiellement pour cette année. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Un match entre l’Alliance de Montréal et les BlackJacks d’Ottawa à l’Auditorium de Verdun, en mai 2022.

En 2023, un peu à l’image de la Ligue canadienne de football (LCF), la LECB introduit un format comprenant deux associations : Est et Ouest. Cela aidera à réduire la durée des transports, à créer des rivalités et, potentiellement, à augmenter le nombre de parties.

Autre nouveauté : au cours des derniers mois, le basketball professionnel de la LECB s’est installé dans quatre des neuf villes les plus peuplées au pays. Les Nighthawks de Guelph sont devenus le Surge de Calgary, les Bandits de Fraser Valley et les Honey Badgers de Hamilton ont respectivement déménagé à Vancouver et à Brampton, puis une nouvelle franchise a été fondée à Winnipeg. Elles seront des « parties intégrantes de la ligue », selon le commissaire.

Nous faisons mieux dans les plus gros marchés… il y a la couverture des médias, et tu deviens un tissu de la communauté. Tu dois travailler plus fort, mais ça fonctionne si tu le fais bien, parce que ces villes n’ont pas encore de basketball professionnel. J’espère que la tendance se maintiendra dans un avenir relativement proche.

Mike Morreale, commissaire de la LECB

Depuis 2021, on entend justement parler d’une possible expansion dans la capitale de la Belle Province. C’est toujours d’actualité.

« Absolument, il doit y avoir une autre équipe au Québec. C’est un gros bassin de talents. La ville de Québec est en haut de la liste. On veut un club dans un avenir pas trop lointain. J’y travaille présentement. »

À moyen ou à long terme, Mike Morreale espère des « arénas construits pour le basketball, où on peut s’entraîner pendant toute l’année ». En étroite communication avec la FIBA, il soutient qu’elle veut « partager [le modèle canadien] avec les autres à travers le monde ».

Et pour les partisans de Montréal, il s’attend à une « incroyable saison ».

« Je sais qu’il y a beaucoup d’intérêt de la part de plusieurs joueurs. Il y aura une équipe nouvelle et améliorée sur le terrain, et ça va paraître. »

Les équipes de la LECB en 2023

Est

  • Alliance de Montréal
  • Blackjacks d’Ottawa
  • Shooting Stars de Scarborough
  • River Lions de Niagara
  • Honey Badgers de Brampton

Ouest

  • Rattlers de la Saskatchewan
  • Stingers d’Edmonton
  • Surge de Calgary
  • Bandits de Vancouver
  • Sea Bears de Winnipeg