L’Alliance de Montréal a dévoilé l’identité de son nouvel entraîneur-chef, mercredi matin. L’Américain Derrick Alston Sr. est l’heureux élu. Il succède à Vincent Lavandier.

Une équipe plus rapide. Des joueurs avec du caractère. Une structure de jeu qui donne aux joueurs une liberté de « montrer leur talent individuel ». Le nouvel entraîneur-chef de l’Alliance de Montréal, Derrick Alston Sr., sait ce qu’il veut et où il s’en va.

Le nom d’Alston Sr. ne sera peut-être pas inconnu aux fervents amateurs de ballon-panier. Comme le directeur général de l’Alliance, Joel Anthony, le natif du Bronx a évolué dans la NBA par le passé, disputant 139 rencontres avec les 76ers de Philadelphie. Il a passé les 15 années suivantes dans 13 équipes de six pays différents. Sans surprise, le courant a passé entre Anthony et lui.

« Nous avons tous les deux joué dans la NBA, joué en Europe et parfois dans les mêmes pays. Il a terminé sa carrière en Argentine et moi aussi. […] Nous voyons les choses de la même façon », a expliqué Alston Sr. à La Presse, quelques heures avant l’annonce officielle de son arrivée.

Je me sentais vraiment à l’aise avec Joel. Il m’a donné cette belle occasion de coacher dans une belle ville. Et j’aime les défis.

Derrick Alston Sr.

L’Américain, qui ne s’exprime qu’en anglais, possède une solide expérience sur les lignes de côté. Après sa carrière de joueur, il a été entraîneur du développement des joueurs des Rockets de Houston, dans la NBA, de 2012 à 2015. Il s’est ensuite joint aux Knicks de Westchester de la G League, d’abord comme entraîneur adjoint, puis comme entraîneur-chef. Depuis 2022, il est adjoint chez les Skyhawks de College Park ; il gardera d’ailleurs son poste malgré sa nouvelle association avec l’Alliance.

« Derrick était vraiment le meilleur candidat que j’avais, raconte Joel Anthony au bout du fil. J’étais convaincu. […] Les conversations étaient très bonnes, tant quand on parlait de basketball que d’autres choses. »

Le DG entend conserver la fibre québécoise dans son alignement et au sein du reste du personnel d’entraîneurs, mais il a opté pour l’expérience au poste d’entraîneur-chef. Une expérience qui, dit-il, « était trop forte pour être ignorée ».

Honnête et direct

Si Derrick Alston Sr. aime les défis, il sera servi à Montréal. Après une première saison laborieuse où elle n’a obtenu que 4 gains en 20 rencontres, l’Alliance tentera d’être plus compétitive en 2023.

« La ligue est très forte. J’ai regardé beaucoup de matchs de la dernière saison et [l’Alliance] a eu tellement de bonnes occasions de gagner. Je pense que l’équipe est meilleure que ce que montrent les résultats », affirme le nouvel entraîneur-chef.

Alston Sr. veut une équipe « plus rapide que la saison dernière » avec un « état d’esprit défensif ». Il cherchera à créer une culture de caractère, axée sur l’honnêteté. L’homme de 50 ans n’est pas du genre à crier, fait-il savoir, mais il prône la franchise. C’est d’ailleurs ce qu’il aimait chez ses entraîneurs à l’époque.

« Je dis aux joueurs exactement ce que je veux voir, comment ils devraient jouer, et je leur donne la liberté de montrer leur talent individuel. À l’intérieur de ça, il faut avoir une structure : leur dire qu’on veut jouer de telle façon, avoir ce genre de tirs. »

Je ne veux pas qu’ils aient l’air de jouer dans un parc.

Derrick Alston Sr.

La saison de la Ligue élite canadienne de basketball (LECB) est courte, faut-il rappeler. Le camp d’entraînement de l’Alliance doit s’amorcer le 18 mai et sa saison, huit jours plus tard. Alston Sr. s’attend néanmoins à présenter aux Montréalais une équipe ayant « la bonne attitude » et « la bonne éthique de travail ».

« Je vais tenir les gars responsables. Si tu ne fais pas ce que tu dois faire, alors il y aura des conséquences. Parfois, elles seront bonnes, parfois, elles ne le seront pas, mais au bout du compte, il s’agit de leur montrer que je suis juste et que je suis là pour eux.

« Je suis toujours disponible pour parler aux gars. Je veux qu’ils ressentent ce genre d’amour. Je pense que quand les gars sont heureux, ils jouent mieux pour toi. »

Encore un « bon mélange »

Le marché des joueurs autonomes de la LECB est ouvert depuis quelques semaines. Joel Anthony a donc discuté avec différents agents, mais il est « encore tôt » pour donner des noms.

Les vétérans Kemy Ossé et Hernst Laroche, par exemple, seront-ils de retour ? Rien n’est encore décidé, soutient-il. Comme la saison dernière, Anthony parle d’un « bon mélange » de jeunes et de vétérans. Les décisions seront prises de concert avec Alston Sr., qui a fait connaître au directeur général son désir d’avoir une équipe « un peu plus rapide ».

Le fait que Montréal a fini la saison 2022 au premier rang du circuit pour la moyenne d’assistance « aide un peu » à convaincre les joueurs, affirme le DG.

« C’était vraiment une bonne ambiance pour jouer du basket, c’était la meilleure de la ligue. C’est ce que j’ai entendu de beaucoup de joueurs, d’entraîneurs, d’agents.

« Maintenant, on veut se concentrer un peu plus sur gagner des matchs. On construit une équipe avec du personnel et des joueurs qui peuvent avoir ce succès. »