« Il est spécial. Il n’y en a pas beaucoup, des aussi jeunes, aussi bons et aussi complets. »

L’entraîneur-chef des Saguenéens de Chicoutimi, Yanick Jean, ne se fait pas prier pour complimenter son jeune attaquant Maxim Massé.

« Pour moi, c’est un no-brainer que c’est un premier choix dans la Ligue nationale. »

À 16 ans, Massé connaît une première saison du tonnerre avec les Saguenéens, une jeune équipe en pleine reconstruction. Le jeune homme, troisième choix au total du dernier encan de la LHJMQ, trône au premier rang des pointeurs chez les recrues du circuit avec 51 points en 50 rencontres. Ses 25 buts font de lui le meilleur buteur de son équipe et le 23e de la ligue.

L’entraîneur-chef a donc d’excellentes raisons de parler de son joueur de cette façon. Il nous mentionne ses qualités sur patins : son sens du hockey, sa constance, son physique. Mais il insiste surtout sur son « attitude en dehors de la glace ».

Il est terre à terre. Il a une grande qualité : il est capable de se concentrer. Il va travailler aussi fort à la pratique s’il a scoré trois buts la veille. Il est vraiment dans le présent, et ça fait en sorte qu’il est capable d’aller chercher de la constance.

Yanick Jean, entraîneur-chef des Saguenéens de Chicoutimi

« Tu vois qu’il a une maturité très élevée pour un joueur de 16 ans », résume-t-il.

Hockey scolaire

On rencontre Maxim Massé à l’hôtel Imperia de Saint-Eustache, où les Saguenéens viennent d’arriver après plus de quatre heures de route en vue de leur affrontement face à l’Armada de Blainville-Boisbriand.

Massé n’a pas eu le parcours typique des joueurs de la LHJMQ. En 1re secondaire, il a pris la décision d’évoluer au sein de la Ligue de hockey préparatoire scolaire (LHPS). Il évitait ainsi de devoir habiter en pension à Rivière-du-Loup, à une heure et quart de route de la demeure familiale de Rimouski.

« Je parlais avec mes parents et avec la structure [des Albatros], et on a convenu que la meilleure option pour moi était d’aller jouer scolaire à Mont-Joli. C’est à 20 minutes de chez nous. »

« C’est une super bonne ligue de hockey, note-t-il d’ailleurs. Il y a de bons joueurs. […] Je pouvais arriver le matin, avoir un cours de français, puis avoir deux heures de hockey. J’allais faire mon cours de mathématiques à la fin de l’après-midi et je m’en retournais chez nous. »

Dans le M15 Majeur, à l’école du Mistral, Massé a inscrit 30 buts et 52 points en 24 rencontres. L’année suivante, toutefois, il a été privé de matchs pendant une saison complète en raison de la pandémie ; une situation qui aurait pu avoir un impact sur son développement.

C’était quand même rough, mais on s’entraînait pratiquement tous les jours à l’école. Malgré tout, on a réussi à se développer et à s’améliorer. […] J’en profitais pour aller m’entraîner, pratiquer mon tir chez nous, faire de petits détails.

Maxim Massé, sur son passage dans la Ligue de hockey préparatoire scolaire M15 Majeur

En 2021-2022, après trois années de hockey scolaire, Massé s’est présenté au camp des Albatros du Collège Notre-Dame, dans la Ligue de hockey M15 AAA du Québec.

« J’ai fait un saut, lance-t-il. […] Pendant un bout, je me suis dit : wow, qu’est-ce qui se passe ? Mais un coup que la saison a commencé, je prenais confiance de plus en plus. À la fin, ça allait super bien. Mon entraîneur me faisait confiance. »

Ça allait super bien, oui, parce qu’à sa seule saison dans le M15 AAA, l’attaquant a inscrit 43 points en 40 matchs. Les Sags ont été convaincus. Même si les listes préliminaires du repêchage plaçaient Massé au 14e rang, la formation du Saguenay en a fait son choix au 3e rang.

Impact immédiat

Les Saguenéens ont fait « beaucoup de devoirs » avant de faire leur choix, dixit l’entraîneur-chef. Il y a eu plusieurs rencontres, d’allers-retours à Rivière-du-Loup parce que « tant et aussi longtemps que tu ne les as pas rencontrés, tu ne sais pas à quoi tu as affaire ».

« On était convaincus que c’était notre homme. »

Yanick Jean se doutait que son joueur serait capable « d’avoir de bons moments cette année », affirme-t-il. « Mais je ne pensais jamais qu’il serait capable d’aller chercher autant de constance qu’il l’a fait. »

Il a produit contre des 19 et des 20 ans de premier trio. Il a produit contre des 19 et des 20 ans à la défense, qui sont les deux ou trois meilleurs défenseurs de leur équipe. Il l’a fait soir après soir. Et notre fiche, elle nous montre qu’il l’a fait aussi de la bonne manière. Il ne l’a pas fait en trichant.

Yanick Jean, entraîneur-chef des Saguenéens de Chicoutimi

Jean compare Massé à un de ses anciens joueurs qui connaît une belle carrière dans la Ligue nationale avec les Golden Knights de Vegas, Nicolas Roy.

« C’est un peu les traces qu’il doit suivre. Max, il va en faire, des points, tant qu’il va en vouloir. Il va falloir qu’il continue d’être aussi impliqué défensivement, qu’il joue aussi bien des deux côtés qu’il le fait en ce moment. »

Massé, lui, se plaît comme un poisson dans l’eau à Chicoutimi. Son succès, il l’attribue à un ensemble de facteurs.

« Je pense qu’une grosse partie de mon succès, c’est un mélange du fait que Yan me fait confiance, que je suis tombé dans une bonne pension, que les gars nous ont bien intégrés. »

Naturellement, le travail ne fait que commencer. Les années juniors, rappelle-t-il, « sont de belles années ». Il veut donc profiter de chaque jour. S’il apprécie les bons mots à son endroit, ses pieds demeurent bien ancrés au sol.

« Je ne suis pas du genre à m’enfler la tête, si je peux dire ça comme ça. J’en prends et j’en laisse. »